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lundi, 03 avril 2023

AU FEU ET A L'EAU ! (Jacques PREVERT)

Ils ont crié A l’eau
comme Au feu ou Au fou
 
L’eau gagnant du terrain,
sous son oreiller d’herbes
le cachait dans son lit
tout comme un chien un os
le planque dans son trou
Ils ont crié A l’eau
comme Au voleur on crie
 
C’est alors qu’arrivèrent
les Grands Bouilleurs de Crue
 
Descendant de voiture ils incendièrent la ville
 
et l’eau à toute vapeur disparut dans le ciel
 
Et la voiture s’en fut avec comme à une bouée
 
un noyé accroché à sa roue de secours
 
et dans sa malle arrière un coffre plein d’argent
 
tout l’argent de la ville
 
sans aucun survivant.
 
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jeudi, 16 mars 2023

LES OUBLIETTES (Maurice ROLLINAT : 1846-1903)

Poète, Maurice ROLLINAT est né en 1846 à Châteauroux. Monté à Paris pour devenir chansonnier au Cabaret du Chat Noir, il est inclassable ; ami de George Sand, berrichon comme elle, il puise son inspiration dans le terroir mais aussi dans une hypocondrie qui l'apparente à Baudelaire. Son inspiration macabre, LES NEVROSES, Ce que dit la vie et ce que dit la mort, ira en s'accentuant. Atteint de troubles nerveux, il se retire à la campagne vers 1885 et y meurt en 1903.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rollinat

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Dans les oubliettes de l'âme

Nous jetons le meilleur de nous

Qui languit lentement dissous

Par une moisissure infâme.

Pour le vice qui nous enflamme

Et pour le gain qui nous rend fous,

Dans les oubliettes de l'âme

Nous jetons le meilleur de nous.

Comme personne ne nous blâme,

Parfois, nous nous croyons absous,

Mais un cri nous vient d'en dessous :

C'est la conscience qui clame

Dans les oubliettes de l'âme.

jeudi, 09 février 2023

LA PERVENCHE (Alphonse de Lamartine :1790-1869)

Pâle fleur, timide pervenche,

Je sais la place où tu fleuris,
Le gazon où ton front se penche
Pour humecter tes yeux flétris.

C'est dans un sentier qui se cache
Sous ses deux bords de noisetiers,
Où pleut sur l'ombre qu'elle tache
La neige des fleurs d'églantiers.

L'ombre t'y voile, l'herbe égoutte
Les perles de nos nuits d'été,
Le rayon les boit goutte à goutte
Sur ton calice velouté.

Une source tout près palpite,
Où s'abreuve le merle noir,
Il y chante, et moi j'y médite
Souvent de l'aube jusqu'au soir.

Ô fleur, que tu dirais de choses
À mon amour, si tu retiens
Ce que je dis à lèvres closes
Quand tes yeux me peignent les siens !

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samedi, 28 janvier 2023

DE LA MUSIQUE VITE

De la musique

Vite

De beaux sourires

Vite

Pour oublier le pire

Musique épidermique

Musique pacifique

Musique d'Amérique

Musique bucolique

Musique pathétique

Progressive

Primitive

Invisible

Accessible

Qui enjolive

Qui lessive

Qui enroue

Qui secoue

Qui éveille

Qui conseille

Martelée

Endiablée.

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lundi, 21 novembre 2022

MA MEME

Pour lire mon poème en hommage à ma Mémé Marguerite, née en décembre 1898, c'est ici, sur mon 2ème blog :

http://depoesiesenpoesies.hautetfort.com/archive/2022/11/...

Photo de ma Mémé en décembre 1972, elle avait 74 ans.

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mercredi, 19 octobre 2022

FRANCK ET LES AUTRES

Franck a voulu faire le cacou

Il s'est cassé le cou

Jeanne mène une vie bien rangée

Elle inspire la confiance

Rose n'a jamais eu de chance

Elle vit de solidarité

Marc est toujours le premier

A sortir et danser

Nabil chante le soir

Avec quatre copains

Joe travaille dans le noir

C'est son gagne-pain

Lise vend sur Leboncoin

Pour une bouchée de pain

Tom n'écoute plus les infos

Il est désabusé

Edouard vend son petit bateau

Il tire un trait sur le passé.

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jeudi, 13 octobre 2022

LA LUNE DES FLEURS (Marceline DESBORDES VALMORE - 1786-1859)

Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne !
Je ne sais quel orage a passé sur ces bords.
Des chants de l'espérance il éteint les accords,
Et dans la nuit qui m'environne,
Douce lune des fleurs, j'ai perdu ma couronne.

Jette-moi tes présents, lune mystérieuse,
De mon front qui pâlit ranime les couleurs ;
J'ai perdu ma couronne et j'ai trouvé des pleurs ;
Loin de la foule curieuse,
Jette-moi tes présents, lune mystérieuse.

Entrouvre d'un rayon les noires violettes,
Douces comme les yeux du séduisant amour.
Tes humides baisers hâteront leur retour.
Pour cacher mes larmes muettes,
Entrouvre d'un rayon les noires violettes !

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mercredi, 05 octobre 2022

DES MODES, DES MOTS, DES GENS

Il est des modes qui ne passent pas

Il est des mots qui ne passent pas

Des gens qui ne vieillissent pas

Des sources qui ne tarissent pas

Des gens qui ne s'aiment pas

Des pleurs qui ne finissent pas

Des routes qui ne mènent à rien

Des conseils qui ne servent à rien

Des histoires qui finissent bien

Des chansons qui font du bien.

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jeudi, 15 septembre 2022

Charles CROS - RONDE FLAMANDE

À Mademoiselle Mauté de Fleurville.
 
 
Si j’étais roi de la forêt,
   Je mettrais une couronne
Toute d’or ; en velours bleuet
           J’aurais un trône,
 
En velours bleu, garni d’argent
   Comme un livre de prière,
J’aurais un verre en diamant
           Rempli de bière,
 
Rempli de bière ou de vin blanc.
   Je dormirais sur des roses.
Dire qu’un roi peut avoir tant
           De belles choses.
 
                     *
 
Dire qu’un roi prend quand il veut
   La plus belle fille au monde
Dont les yeux sont du plus beau bleu.
           Et la plus blonde,
 
Avec des tresses comme en a
   Jusqu’aux genoux, Marguerite.
Si j’étais roi, c’est celle-là
           Que j’aurais vite.
 
                     *
 
J’irais la prendre à son jardin,
   Sur l’eau, dans ma barque noire.
Mât de nacre et voile en satin.
           Rames d’ivoire.
 
Satin blanc, nacre et câbles d’or...
   Des flûtes, des mandolines
Pour bercer la belle qui dort
           Sur des hermines !
 
                     *
 
Hermine, agrès d’or et d’argent.
   Doux concert, barque d’ébène,
Couronne et verre en diamant...
           J’en suis en peine.
 
Je n’ai que mon coeur de garçon.
   Marguerite se contente
D’être ma reine en la chanson
           Que je lui chante.
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jeudi, 14 juillet 2022

LE FOU (ALOYSIUS BERTRAND)

La lune peignait ses cheveux avec un démêloir d'ébène
qui argentait d'une pluie de vers luisants les collines,
les prés et les bois.

Scarbo, gnome dont les trésors foisonnent, vannait sur
mon toit, au cri de la girouette, ducats et florins qui
sautaient en cadence, les pièces fausses jonchant la rue.

Comme ricana le fou qui vague, chaque nuit, par la cité
déserte, un oeil à la lune et l'autre - crevé !

- " Foin de la lune ! grommela-t-il, ramassant les jetons
du diable, j'achèterai le pilori pour m'y chauffer au
soleil ! "

Mais c'était toujours la lune, la lune qui se couchait. -
Et Scarbo monnoyait sourdement dans ma cave ducats et
florins à coups de balancier.

Tandis que, les deux cornes en avant, un limaçon qu'avait
égaré la nuit, cherchait sa route sur mes vitraux lumineux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Aloysius_Bertrand

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