mardi, 11 novembre 2008
COULEURS D'AUTOMNE
Dans ce pays où le mistral dessèche la terre
Et soulève dans les rues la grise poussière
Quand le chant des cigales s'est enfin tu
Que la pluie sur le sol s'est abattue
Que l'automne apporte son ciel blanc
Comme la brume qui s'attarde sans élan
Quelques nuages alourdissent l'horizon
Je laisse derrière moi la maison
Pour prendre ce petit chemin grimpant
Sur la colline où l'été desséchant
A depuis des mois tué l'herbe du printemps
Les feuilles aux couleurs gourmandes
En taches isolées ou en guirlandes
Se fondent dans le vert paysage
Et forment un joli gribouillage.
(photo de Chris-tian Vidal)
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dimanche, 09 novembre 2008
AVENIR
La fille aux cheveux d'or
La nuit quand elle s'endort
Espère celui qu'elle attend
Elle le voit dans ses rêves ardents
Mais son coeur presqu'artichaut
N'est pas un coeur en lambeaux.
Elle attend juste que les rayons
Du soleil sur sa maison
Comme une envie soudaine
Viennent atténuer sa peine
Pourquoi rejeter ce qui
Est écrit là, ou ici ?
Les marchands d'avenir
Soudain la font bien rire
Son avenir reste à écrire
Elle sait déjà ce qu'elle désire
Elle a tout juste vingt ans
Son avenir est déjà grand.
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jeudi, 06 novembre 2008
LA VOIX
Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles
Une voix, comme un tambour, voilée,
Parvient pourtant, distinctement jusqu'à nous.
Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.
Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.
Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit : "la peine sera de courte durée".
Elle dit : "la belle saison est proche".
Ne l'entendez-vous pas ?
(Robert DESNOS (Contrée)
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vendredi, 31 octobre 2008
SUR LE BORD D'UNE FONTAINE (Rémy BELLEAU - 1528 - 1577 Les Pierres précieuses)
C'était une belle brune
Filant au clair de lune,
Qui laissa choir son fuseau
Sur le bord d'une fontaine,
Mais courant après la laine
Plongea la tête dans l'eau
Et se noya la pauvrette
Car à sa voix trop faiblette
Nul son désastre sentit,
Puis assez loin ses compagnes
Parmi les vertes campagnes
Gardaient leur troupeau petit.
Ah ! trop cruelle aventure !
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau
Sacré pour son hyménée,
Qui l'attendant, l'a menée
Au lieu du lit, au tombeau.
Et vous, nymphes fontainières
Trop ingrates et trop fières,
Qui ne vintes au secours
De cette jeune bergère,
Qui faisait la ménagère
Noya le fil de ses jours.
Mais en souvenance bonne
De la bergère mignonne,
Emus de pitié, les dieux
En ces pierres blanchissantes
De larmes toujours coulantes
Changent l'émail de ses yeux.
Non plus yeux, mais deux fontaines,
Dont la source et dont les veines
Sourdent du profond du coeur ;
Non plus coeur, mais une roche
Qui lamente le reproche
D'Amour et de sa rigueur.
Pierre toujours larmoyante,
A petits flots ondoyante,
Sûr témoins de ses douleurs ;
Comme le marbre de Sipyle
Qui se fond et se distille
Goutte à goutte en chaudes pleurs.
Ô chose trop admirable,
Chose vraiment non croyable,
Voir rouler dessus les bords
Une eau vive qui ruisselle
Et qui de course éternelle
Va baignant ce petit corps !
Et pour le cours de cette onde
La pierre n'est moins féconde
Ni moins grosse, et vieillissant
Sa pesanteur ne s'altère :
Ains toujours demeure entière
Comme elle était en naissant.
Mais est-ce que de nature
Pour sa rare contexture
Elle attire l'air voisin,
Ou dans soi qu'elle recèle
Cette humeur qu'elle amoncelle
Pour en faire un magasin ?
Elle est de rondeur parfaite
D'une couleur blanche et nette
Agréable et belle à voir,
Pleine d'humeur qui ballotte
Au dedans, ainsi que flotte
La gloire en l'oeuf au mouvoir
Va, pleureuse, et te souvienne
Du sang de la plaie mienne
Qui coule et coule sans fin,
Et des plaintes épandues
Que je pousse dans les nues
Pour adoucir mon destin.
10:40 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, poèmes, écriture, littérature, livres, culture
mardi, 28 octobre 2008
L'ARBRE QUI PLEURE
Un jardin, des fleurs
Et un arbre qui pleure
Je vais le couper
Dit le jardinier
Sur l'échelle est monté
Une à une a coupé
Les branches en entier
Les fleurs ont montré
Tout à coup leur joie
De voir la mise à mort
D'un arbre qui ploie
Et qui n'a plus de ressort.
14:18 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (36) | Tags : poésie, poèmes, livres, littérature, jardin, nature, journal intime
vendredi, 24 octobre 2008
LA CHAISE
Vis-à-vis la mienne
Une chaise attend :
Elle fut la sienne,
La nôtre un instant ;
D'un ruban signée
Cette chaise est là,
Toute résignée,
Comme me voilà !
(Marceline Desbordes-Valmore, Poésies)
10:28 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : livve, littérature, poésie, poèmes, écriture
lundi, 13 octobre 2008
RETRAITE
Elle vit dans un océan
De souvenirs doux ou amers
Elle voudrait pourtant se taire
En ce jour anniversaire.
Sur un rythme binaire
S'écoule vite le temps
Parler enfin elle ose
Elle offre des échantillons
De sa vie en apothéose
Où elle était un papillon
Dans les recoins de son âme
Brûlent de petites flammes.
10:50 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : culture, littérature, écriture, journal intime, poésie, poèmes
mardi, 07 octobre 2008
VOIR UN AMI PLEURER
Jacques BREL a débuté en 1953 sur le scène des TROIS BAUDETS à PARIS.
Je lui rend un petit hommage ici.
http://fr.youtube.com/watch?v=z_JJRN_GFd4
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dimanche, 05 octobre 2008
PATIEMMENT
Je t'ai attendu silencieusement
Loin des paillettes alentour
Tu m'as attendue patiemment
Recherchant des signes d'amour
Pas de cinéma entre nous
Mais une évidence peu à peu
Une chaleur vive entre nous
Notre amour n'était pas un jeu
Il s'est construit lentement
Je t'ai attendu patiemment
Le doute frappant à ma porte
Avant que le vent ne l'emporte.
22:27 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : poésie, poèmes, écriture, journal intime, amour
samedi, 04 octobre 2008
DEJA LE SOIR
Seul. - Le Couchant retient un moment son Quadrige
En rayons où le ballet des moucherons danse.
Puis, vers les toits fumants de la soupe, il s'afflige...
Et c'est le Soir, l'insaisissable confidence.
(Jules Laforgue - Les complaintes)
19:14 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : littérature, écriture, poésie, poèmes