Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 13 décembre 2009

METANEC (Léo FERRE)

Ces oiseaux que tu portes en toi depuis septembre

Cette pâleur jalouse où tu mets tes pensées

Ce ventre qui te prend comme un enfant de cendre

Ces souvenirs gâchés qui t'ont pris tes années

Regarde cette église au bout de l'habitude

Regarde ce dessin de Rembrand dans la nuit

Regarde cette femme en allée vers le Sud

Regarde ce printemps et son sourire appris

Ces parfums qui t'assaillent et qui te désapprennent

Ces routes perforées dans ton programmateur

Ce silence ordonné dans ton coeur qui se traîne

Cette mort de l'oubli comme venue d'ailleurs

Ecoute l'horizon dans les bras d'une femme

Ecoute la seconde éternelle qui tue

Ecoute la lueur qui regarde ton âme

Ecoute l'analyse et prends-toi par la rue

Ces chiens partis ailleurs dans ton enfance double

Cet horizon doublé par tes pensées de chien

Ce hasard muselé dans ta télévitrouble

Ce linge larmoyant où sèchent tes chagrins

Goûte cette Raison qui se prend pour ta tête

Goûte dans la Folie ta tête de Raison

Goûte cette chanson qui s'en va dans la fête

Goûte le flot rendu sur la plage des cons.....

vol oiseau.jpg

samedi, 05 décembre 2009

VILLANELLE

mer sombre.jpgLe Temps, l'Etendue et le Nombre

Sont tombés du noir firmament

Dans la mer immobile et sombre.

Suaire de silence et d'ombre,

La nuit efface absolument

Le Temps, l'Etendue et le Nombre.

Tel qu'un lourd et muet décombre,

L'Esprit plonge au vide dormant,

Dans la mer immobile et sombre.

Et lui-même, avec lui, tout sombre,

Souvenir, rêve, sentiment,

Le Temps, l'Etendue et le Nombre

Dans la mer immobile et sombre.

(Leconte de Lisle)

samedi, 07 novembre 2009

COMME DEUX FLEURS

Te regardant assise près de ta cousine

Belle comme une Aurore et toi comme un soleil

Je pensai voir deux fleurs d'un même teint pareil,

Croissantes en beauté, l'un et l'autre voisine.

La chaste, sainte, belle et unique Angevine

Vite comme un éclair jeta sur moi son oeil ;

Toi comme paresseuse et pleine de sommeil,

D'un seul petit regard tu ne t'estimas digne.

(Pierre de RONSARD - 1523-1585)

deux fleurs.jpg

mercredi, 21 octobre 2009

JE VOUS REVELE DEUX SECRETS...

Deux secrets, (un seul pour certains qui savent déjà) :

- j'ai le même jour anniversaire que lui,

- j'ai été opérée de l'appendicite par le chirurgien chez qui il est décédé,

 MAIS LUI C'EST UN GRAND !!!!

 

ferré et brassens.jpg

samedi, 03 octobre 2009

MOTS ARDENTS

Comme une veuve derrière sa mantille

Elle cache ses peurs dans ce lieu

Elle espérait beaucoup mieux

Que tous ces mots ardents

Trop mornes, claquants, violents

Pour de simples broutilles

Quand deviendront-ils meilleurs

Tous ces gens bien querelleurs ?

Puis elle se métamorphose

Pour éviter leurs névroses.

(26.09.09)

mantille.jpg

dimanche, 28 juin 2009

EUPHORIQUE

Je marchais dans les rues envahies par le soleil déjà fort en cette fin de matinée.

Au loin, j'entendais une musique euphorique. Je pensais qu'elle s'échappait de quelque fenêtre ouverte ou bien d'un bar musical.

Au fur et à mesure que j'avançais, je savais que ce chant s'élevait de la terre et non d'une quelconque chaine hifi ou radio.

Déjà, j'apercevais au loin une jeune fille assise sur le trottoir qui frappait de ses deux mains une sorte de couvercle en métal. Elle caressait presque la surface de ce drôle d'instrument. Elle en faisait le tour et les passants s'arrêtaient pour la regarder jouer.

Moi aussi je la regardais, surprise d'entendre s'échapper de son instrument une musique si douce, indéfinissable....

(le Hang Drum est un nouvel instrument de musique créé par deux Suisses en 2000)

hang drum.jpg

dimanche, 14 juin 2009

SI VOUS N'AVEZ RIEN A ME DIRE

Si vous n'avez rien à me dire,

Pourquoi venir auprès de moi ?

Pouquoi me faire ce sourire

Qui tournerait la tête au roi ?

(V. HUGO, les Contemplations)venise.jpg

vendredi, 05 juin 2009

LA MORT DU POETE

La mort du poète symbolise celle de l'homme car il n'y a pas d'humanité concevable sans poésie.

Enténébré, autant qu'anesthésié, dans les villes que qualifiait déjà Verhaeren de tentaculaires, captif d'un treillis arachnéen de barbelés, avili par le despotisme de nabots ignares et les écrans de la propagande, victime et coauteur à la fois du suicide collectif, l'être humain tétanisé par le haut voltage des artificiers désapprend la vie, et se livre à la solution finale.

L'esclavage n'est aboli que parce qu'il est devenu universel.

(Jean Claude PIROTTE)

liseuse.jpg

jeudi, 04 juin 2009

CREPUSCULE

Douceur du soir ! Douceur de la chambre sans lampe !

Le crépuscule est doux comme une bonne mort

Et l'ombre lentement qui s'insinue et rampe

Se déroule en pensée au plafond. Tout s'endort.

(Georges Rodenbach, Le Règne du silence)

ciel orangé montagne pelée.jpg

dimanche, 10 mai 2009

L'AGNEAU DANS LE SABLE

Comme une goutte d'eau s'évapore

La vie me dévore

Douce comme l'agneau je paraîs

Au sable amarrée

Je me décompose et m'enterre

Je deviens poussière

Mais l'animal doux se réveille

La tête vermeille.

sable.jpg