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mardi, 06 mai 2008

MON MAI 68 - suite -

Ce mois de mai 68, l'usine dans laquelle travaillait mon père depuis 20 ans commençait à rencontrer des difficultés. Mon père, sentant le vent tourner, décida alors de se reconvertir. Il travailla d'abord avec un ami. Puis il se mit à son compte. Ma mère répondait toute la journée aux clients qui appelaient au téléphone. Elle qui aimait faire de la couture ou du tricot, dû ralentir ses occupations. A cette époque, les téléphones étaient fixes, les portables n'existaient pas encore. Quand elle se trouvait à l'étage, elle descendait en vitesse pour ne pas manquer l'appel. Quant à la comptabilité, mon père la tenait seul mais il n'était pas facile de jongler avec les différentes tâches que son nouveau travail entraînait.

De mon côté, je savais que je travaillerai toute ma vie. Je ne désirais pas rester à la maison comme ma mère, ne pas dépendre financièrement de quelqu'un était un gage de liberté. C'était cela notre avenir à nous tous.

Cette année là, mon professeur de maths manqua beaucoup, il était en instance de divorce et nous n'avions pas souvent un remplaçant.

Et puis les grèves dans les lycées et collèges se sont succédées. Dans ma petite ville de province, je suivais ce qui se passait dans la capitale par le biais de la radio et de la télévision. Mais rien de comparable dans mon lycée.

Ma soeur a été reçue à son examen de baccalauréat, elle a alors choisi de devenir institutrice. Moi je devais continuer mes études à la rentrée de septembre car ma route était tracée. Je suivais le mouvement qui avait commencé depuis plus de deux mois dans la capitale en attendant de partir en vacances d'été comme chaque année.

lundi, 05 mai 2008

MON MAI 68

En mai 68, ma soeur aînée préparait son Bac. Pour moi, cette échéance était encore loin. Elle sortait le week end avec une bande de copains et copines, toujours les mêmes. Je ne l'accompagnais jamais, ce n'était pas ma bande.

J'avais demandé à ma mère de m'acheter un pantalon en coton, genre Jean, de couleur rouge brique. Je le portais avec un tee-shirt blanc. Je l'aimais beaucoup. Pour moi, plus question d'aller me faire couper les cheveux chez sa cousine qui tenait un salon de coiffure. J'avais déjà décidé de me laisser pousser les cheveux très longs, jusqu'à la taille. Quand j'en parlais à ma mère, elle me répondait que ce n'était pas bon, qu'il fallait les couper de temps en temps pour leur donner de la vigueur.

Mon grand père paternel venait d'avoir 75 ans. Il lui restait encore 13 ans à vivre, personne ne le savait.

Mon grand père maternel avait 68 ans. Il devait décéder 8 ans après.

vendredi, 02 mai 2008

LES MOTS APRES LES AUTRES

Des mots glissaient sur le papier glacé

D'autres dans les airs se prélassaient

Attendant que les enfants les dévorent

Comme les friandises qu'ils adorent

La maîtresse au tableau écrivait

Certains suivaient, d'autres rêvaient

Sa voix monotone dictait

Les mots après les autres et chantait

Dans le silence de la classe

Elle allait et venait avec grâce

Regardant ce que chacun griffonne

En attendant que la cloche sonne

Il fallait les tenir ces enfants

Pour qu'ils puissent devenir grands

Les mots glissaient sur le tableau

D'autres restaient bien au chaud

Attendant que les enfants les dévorent

Comme les friandises qu'ils adorent.

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mardi, 29 avril 2008

ON N'EST PAS SERIEUX QUAND ON A 17 ANS (Journal de Juliette, lycéenne n° 26)

En ce mardi de printemps, les professeurs sont absents. Les élèves vont en permanence pendant 3 heures. Les devoirs sont déjà faits ce qui permet à Aurélie et Juliette de discuter avec Jean Claude et Alain au sujet de la non-violence et du flirt. Jean Claude avoue à Juliette qu'il la trouve sérieuse. Toute sa vie, elle entendra ce qualificatif à son sujet. Certains essaieront de la déstabiliser, de la salir mais n'y arriveront pas.

Aurélie dit en riant qu'elle flirtera cet après midi entre 14 h et 16 h. Alain répond en riant : "Ah ! c'est la meilleure celle-là !".

Et à 14 h, n'ayant pas oublié, il va la trouver et lui demande si elle va flirter. Aurélie lui répond : "c'est dégouttant !". Et ils se mettent à rire.

Le lendemain matin à 8 heures précises, un garçon s'avance vers Juliette et lui dit : "je me présente : Thierry ! Es-tu libre dimanche pour sortir avec moi ?".

Juliette lui répond : "oui, mais je ne veux pas...".

Pourquoi ce sont toujours les garçons qui ne l'intéressent pas qui l'invitent à sortir le week end ?

Depuis plusieurs semaines, Juliette est inquiète car elle voit de plus en plus souvent Alain avec une fille blonde-rousse aux cheveux longs. Juliette la trouve vulgaire par moments. Elle n'a pas supporté un jour que le surveillant lui demande de se mettre en rang dans la cour comme les autres. Elle a alors marmonné qu'elle emmerdait ce surveillant. Mais que fait Alain avec cette fille pas très féminine ni distinguée ?

samedi, 26 avril 2008

LES YEUX

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;

Ils dorment au fond des tombeaux,

Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours

Ont enchanté des yeux sans nombre ;

Les étoiles brillent toujours

Et les yeux se sont remplis d'ombre.

Oh ! qu'ils aient perdu le regard,

Non, non, cela n'est pas possible !

Ils se sont tournés quelque part

Vers ce qu'on nomme l'invisible ;

Et comme les astres penchants

Nous quittent, mais au ciel demeurent,

Les prunelles ont leurs couchants,

Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,

Ouverts à quelque immense aurore,

De l'autre côté des tombeaux

Les yeux qu'on ferme voient encore.

(Sully Prudhomme)

jeudi, 24 avril 2008

LES PROFESSEURS, LES AMIES, LES AMIS (Journal de Juliette, Lycéenne n° 25)

Samedi matin, en cours d'économie, le professeur demande à Alain, en regardant ses feuilles de cours éparpillées et remplies de dessins : "tu t'y retrouveras là-dedans ?".

Alain répond : "De toute façon, j'apprends sur le livre ...".

En heure de permanence, Juliette s'apprête à s'asseoir à côté de Dominique, un garçon de section littéraire, quand Alain lui demande de lui laisser sa place. Elle accepte volontiers en souriant. Il la remercie simplement.

En cours de sport, elle discute avec Lise qui est toujours pensionnaire. Elles sont un peu moins souvent ensemble, Juliette étant externe et habitant près du lycée.

Ce vendredi, Juliette est heureuse : elle a récolté 4 bonnes notes à ses bilans et, en plus, le soleil brille !

Le lendemain, Aurélie lui montre son petit carnet intime. Juliette lui redonne du courage car Aurélie est un peu pessimiste depuis une semaine concernant la relation amoureuse qu'elle entretien avec "Chocorêve", le surveillant.

Elle recopie quelques paroles d'une chanson entendue à la radio ce week end : "nous pourrions passer notre vie à nous regarder sourire, et après, et après ? avec le temps qui s'étire, nous baillons les lithanies du regret, du regret, pour étouffer comme un reproche de nos pauvres coeurs qui s'accordent pour demain, pour demain ; j'ai encore au fond de mes poches un peu d'amour qui s'effiloche, prends ma main, prends ma main, allez viens ..."

mardi, 22 avril 2008

VASES COMMUNICANTS

Faire le vide des mots

Qui assaillent mon cerveau,

Un besoin mais les vases

Communicants de la vie

A chaque nouvelle phrase

Se vident puis se remplissent

Comme les fleuves dans leur lit

Courent vers la mer et glissent

Sans jamais disparaître

Les mots ne font que renaître.

mardi, 08 avril 2008

LUNDI : JOUR DE LESSIVE

Le lundi était le jour de la lessive pour maman. Elle avait choisi ce jour pour je ne sais quelle raison. Peut être héritée de sa propre mère ? Peut être par commodité quand les machines à laver n'existaient pas encore ?

Quand j'étais toute petite, il est vrai que maman ne possédait pas de machine à laver électrique comme nous en avons à notre époque.

Je me souviens d'une grande bassine contenant de l'eau bouillante, qu'elle posait sur la cuisinière. Elle y mettait les draps, les torchons .... Elle possédait également une "lessiveuse" qui battait le linge et une essoreuse indépendante qui faisait un bruit de moteur en tournant.

Le jour où elle a pu s'acheter une vraie machine à laver, selon le modèle que nous connaissons actuellement, ce fut un grand soulagement. Quand mes parents se sont installés dans la maison où ils vivent encore aujourd'hui, mon père avait planté des grands piquets dans le fond du jardin. Ces piquets longeaient l'allée principale. Il avait tendu entre chacun d'eux des fils solides en plastique afin que maman puisse y mettre ses draps à sécher. Cependant, les jours de pluie, elle les mettaient à l'intérieur, c'est à dire dans la cuisine et la salle à manger.... ce qui n'était pas très pratique ni très esthétique. Plus tard, elle s'est acheté un grand séchoir et faisait la lessive plusieurs fois par semaine. Elle a abandonné alors l'habitude du lundi, seul jour réservé à la lessive.

samedi, 05 avril 2008

LA LUMIERE DE L'APRES MIDI

La lumière de l'après-midi éclaire les bambous, les fontaines babillent délicieusement, le soupir des pins murmure dans notre bouilloire. Rêvons de l'éphémère et laissons-nous errer dans la belle folie des choses.

(Okakura KAKUZO - Le livre du Thé)

KAKUZO est de nationalité Japonaise. Il est né en 1862 et il est décédé en 1913.

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jeudi, 03 avril 2008

LE MATIN

Se lever de bonne heure le matin

Se préparer une tartine de pain

Regarder le soleil se montrer

Sur la ligne d'horizon

Choisir sa tenue, s'habiller

Regarder en rêvant l'horizon

Pour commencer la journée.

Ecouter les moteurs tourner

Des voitures voisines

Regarder quelques vitrines

Aux couleurs des vacances

Et arriver, quelle chance

A l'heure au bureau.

Les vacances c'est bientôt

La journée pleine de couleurs

Commence dans la bonne humeur.1957335763.jpg