lundi, 05 mai 2008
MON MAI 68
En mai 68, ma soeur aînée préparait son Bac. Pour moi, cette échéance était encore loin. Elle sortait le week end avec une bande de copains et copines, toujours les mêmes. Je ne l'accompagnais jamais, ce n'était pas ma bande.
J'avais demandé à ma mère de m'acheter un pantalon en coton, genre Jean, de couleur rouge brique. Je le portais avec un tee-shirt blanc. Je l'aimais beaucoup. Pour moi, plus question d'aller me faire couper les cheveux chez sa cousine qui tenait un salon de coiffure. J'avais déjà décidé de me laisser pousser les cheveux très longs, jusqu'à la taille. Quand j'en parlais à ma mère, elle me répondait que ce n'était pas bon, qu'il fallait les couper de temps en temps pour leur donner de la vigueur.
Mon grand père paternel venait d'avoir 75 ans. Il lui restait encore 13 ans à vivre, personne ne le savait.
Mon grand père maternel avait 68 ans. Il devait décéder 8 ans après.
22:15 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : ecriture, journal intime, littérature, culture
Commentaires
Ils sont bien nets les souvenirs...J'aurais bien voulu pouvoir percevoir mon présent comme je perçois le souvenir...merci de nous faire part du tien
P.S:Tu as des nouvelles de Marie la poétaniste, je m'inquuiète pour elle.
Écrit par : Une amie | mardi, 06 mai 2008
en mai 68 dans la fac occupée on dormait sur les tables et on parlait et réfléchissait beaucoup... première expérience de vraie vie de groupe pour moi..il y en a eu d'autres ensuite, et j'essaie à présent de créér des conditions pour faire découvrir celà à d'autres, pour que cela se transmette de génération en génération. C'est autre chose qu'une bande d'amis: cela implique l'écoute des avis différents, le respect, la convivialité avec des gens pas forcément choisis mais partageant au moins une passion commune...et bien sûr de créér ensemble!
Écrit par : neige | mardi, 06 mai 2008
mes souvenirs de MAI 68 sont totelement inéxistants ,j'avais 3 ans ,mon père avait profité des grèves pour faire des travaux dans la maison .
Écrit par : Jeanne | mardi, 06 mai 2008
Bonjour Elisabeth
je suis passée à côté de Mai 68.... trop de problèmes à cette époque... mais tes souvenirs sont un régal...
Écrit par : loula | mardi, 06 mai 2008
Je n'existais pas en ce temps là !
Écrit par : stéphane | mardi, 06 mai 2008
J'ai un vague souvenir de mai 68, rien de bien marquant pour moi, j'avais 17 ans, ma mère hospitalisée, je devais m'occuper de mes six frères et soeurs, donc.....
Écrit par : monette | mardi, 06 mai 2008
Je n'existais pas encore mais ce que j'ai pu vivre, je le dois un peu à mai 68....
Écrit par : laura | mercredi, 07 mai 2008
Un point commun avec ta soeur :
Je passais mon bac cette année là. Mais pour nous les grèves étaient loin, école privée, on a été en classe jusque début juin, puis j'ai préparé le bac tout le reste du mois avec la radio qui ne diffusait plus que de la musique sans interventions de speaker entre deux. Pendant un moi, j'ai relu tout mon programme de philo, toutes les oeuvres au programme, puis je suis passée le 3 juillet, à la fin des épreuves une examinatrice est passée et m'a dit : "Ne vous en faites pas, on a fait les comptes, vous avez mention assez-bien. J'ai gardé le secret jusqu'aux resultats alors que mes parents s'inquiétaient. Puis quand ma mère est arrivée avec le journal dans ma chanbre en criant "T'as une mention!" Je lui ai dit : "Mais je le savais déjà!" "Tu le savais, et tu nous a rien dit???"
Deuxième point commun ,avec toi :
Je voulais aussi me laisser pousser les cheveux très longs. Ma mère n'aimait pas (Maintenant, elle dit le contraire!). Ils m'arrivaient environ sur les épaules car je les laissais pousser depuis un an. Mais mes cheveux étaient châtains et ils frisaient au bout et je les aurais voulu blonds et lisses comme ceux de ma soeur. Maintenant, je trouve que les cheveux châtains ondulés, c'est plus beaux. Mais ils ne sont jamais arrivé jusqu'à ma taille, parce que ma mère voulait toujours que je les coupe pour les égaliser.
Écrit par : domino_ | jeudi, 08 mai 2008
Les miens de souvenirs de Mai 68 c'était l'apprentissage de patissier. Un patron pas plus exploiteur que d'autres place saint Paul à Paris. A l'époque les apprentis bossaient 12 à 13 heurs par jour avec un seul jour de repos. La place Saint Paul avait été dévastée pas les étudiants. Les arbres coupés, les bancs arrachés. Le soir j'allais me balader sur les restes des barricades. Je n'ai rien compris de ces manifs hormis que ces "étudiants étaient des petits salauds de fainéants qui voulaient rien foutre". C'est à cette époque que j'ai appris que si je voulais perdre mon pucelage il fallait que j'aille à la Sorbonne parque les étudiantes n'étaient pas farouches avec les mômes de 16 ans. Mais j'étais trop crevé le soir pour y aller à moins que ce ne soit la trouille des filles. (Il est vrai que je ne savais même pas comment c'était fait une fille)
Mai 68 c'est aussi la marche de Saint Paul jusqu'au pont de Saint Cloud. Faire du stop pour aller à Chartres voir mes parents. Eux, ils semblaient content de me voir. Enfin je crois.
Mai 68, c'est aussi la marée humaine sur les Champs élysée. J'en faisais partie. Un car passait rue de Rivoli et au haut parleur un quidam demandait au gens s'il voulaient monter pour aller manifester leur soutien à de Gaulle. Je suis monté dedans... pour voir. Après la manif, il m'a fallu me taper la route du retour à pieds. A l'époque j'avais la pèche... les kilomètres à pinces ne me faisait pas peur.
J'ai attendu 69 pour me faire dépuceler vraiment. A 17 ans j'en avais marre de me faire plaisir tout seul. Elle en avait 36. Je lui suis encore reconnaissant. Elle doit avoir 75 ans maintenant. Mais c'est une autre histoire...
Écrit par : Gérard Brazon | vendredi, 09 mai 2008
Gérard : voici ton commentaire !
Écrit par : elisabeth | dimanche, 11 mai 2008
Merci Elisabeth. Je me suis un déballé... (sourire)
Écrit par : Gérard Brazon | lundi, 12 mai 2008
Quelle référence que mai 68, pour vous tous, même ceux qui n'étaient pas nés!!
Pour moi le souvenir est mitigé: je devais me marier le 6 juillet, mais auparavant terminer une année scolaire permettant de valider 4 ans d'études dans une école où l'on avait déjà réglé par anticipation bon nombre de pb qui ont été la base des réformes dans les universités et grandes écoles: autodiscipline, contrôle continu, stages en entreprises et partenariat avec les entreprises, campus, utilisation des premiers ordinateurs par les élèves, mixité bien sûr... Cette école dont je n'étais que la 8ème promo a ensuite servi quasiment de modèle à toutes les autres, après mai 68!! tout ce qui paraît évident de nos jours n'existait pratiquement nulle part. Merci à M. le Recteur Capelle qui est à l'origine de tout cela.
Donc, après quelques participations actives et enthousiastes aux premières AG, il est vrai que nous nous sentions moins motivés pour réformer la Société dans son ensemble - pusique dans notre école il n'y avait pas grand chose à révolutionner - que pour réussir à boucler notre dernière année - nous étions menacés de redoublement! - et organiser notre mariage!!! alors que nous étions à 500kms de chez nous sans transport et sans téléphone!! les communications étient filtrées et coupées dès qu'on constatait que ce n'était pas une urgence!! donc aucune nouvelle de nos familles - et réciproquement!! pour moi c'était le plus dur...
En fait les «dernière année» nous avons été autorisés à terminer tant bien que mal nos projets de fin d'étude, et les jurys à les auditer... si bien que, grâce au contrôle continu, les diplômes ont pu être validés... et il nous est resté juste 3 bonnes semaines pour «publier les bancs».
Moralité: pour nous ce fut une période de stress!! cela peut paraître égoïste à ceux qui ne l'ont pas vécu! cela ne m'empêche pas de me réjouir souvent que mai 68 ait existé.
Écrit par : sister for ever | mardi, 13 mai 2008
Sister : merci pour ton long commentaire. Il y a des périodes où il faut tout boucler et le stress monte mais là avec ton mariage, je comprends plus encore que cela t'ai marquée, et même si l'on est jeune, on a besoin de moins de stress ! Chacun a vécu Mai 68 à sa manière, c'est tout à fait personnel.
Ton école devait être une bonne école d'après ce que tu dis. Je pense que tu ne regrettes pas d'avoir pris des cours et d'avoir réussi tes études. Elles t'ont permis d'avoir une bonne carrière, je pense. Et puisqu'elle a servi de modèle, tu ne peux que t'en réjouir.
Écrit par : elisabeth | mardi, 13 mai 2008
Tu as raison Elisabeth, j'ai d'ailleurs eu beaucoup de chance dans la vie: des parents et des frères et soeurs formidables, la santé, un bon mari et des enfants sympa. Et maintenant de belles petites filles.
Et pas de chômage... Des peines forcément au fil du temps comme chacun - nous venons encore de perdre avant hier un cousin de 68 ans que nous aimions bien - mais c'est vrai que je me rends compte que la vie m'a bien servie!
Et tu ne sais pas: le pire c'est qu'on s'y habitue!! mais j'ai toujours essayé de penser à regarder autour de moi et à ne rien considérer comme un dû.
Bises.
Écrit par : sister for ever | jeudi, 15 mai 2008
Sister : je te présente mes condoléances ainsi qu'à tes frères pour ton cousin qui vient de décéder, la vie c'est tout cela : la joie, la peine, tout le reste aussi.
Écrit par : elisabeth | jeudi, 15 mai 2008
Sincères condoléances Sister
merci Elisabeth pour ton commentaire sur mon blog CV auquel j'ai répondu...
Écrit par : laura | jeudi, 15 mai 2008
Merci à vous deux pour vos pensées.
Écrit par : sister for ever | vendredi, 16 mai 2008
Bonjour elisabeth sincères condoléances sister forever
*Quelle memoire elisabeth !merci pour ce partage de souvenirs
bon we
Écrit par : estelle | samedi, 17 mai 2008
Merci Estelle.
Écrit par : sister for ever | mardi, 20 mai 2008
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