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jeudi, 21 janvier 2010

LE GRILLON

Un pauvre petit grillon

Caché dans l'herbe fleurie,

Regardait un papillon

Voltigeant dans la prairie.

L'insecte aillé brillait des plus vives couleurs ;

L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes ;

Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs

Prenant et quittant les plus belles.

Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien

Sont différents ! Dame nature

Pour lui fit tout, et pour moi rien.

Je n'ai point de talent encor moins de figure,

Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas :

Autant vaudrait n'exister pas.

Comme il parlait, dans la prairie

Arrive une troupe d'enfants :

Aussitôt les voilà courants

Après ce papillon dont ils ont tous envie.

Chapeaux, mouchoirs, bonnets, servent à l'attraper :

L'insecte vainement cherche à leur échapper,

Il devient bientôt leur conquête.

L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;

Un troisième survient, et le prend par la tête :

Il ne fallait pas tant d'efforts

Pour déchirer la pauvre bête.

Oh ! Oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;

Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.

Combien je vais aimer ma retraite profonde !

Pour vivre heureux, vivons cachés.

(JEAN PIERRE CLARIS de FLORIAN (1755-1794)

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samedi, 07 novembre 2009

COMME DEUX FLEURS

Te regardant assise près de ta cousine

Belle comme une Aurore et toi comme un soleil

Je pensai voir deux fleurs d'un même teint pareil,

Croissantes en beauté, l'un et l'autre voisine.

La chaste, sainte, belle et unique Angevine

Vite comme un éclair jeta sur moi son oeil ;

Toi comme paresseuse et pleine de sommeil,

D'un seul petit regard tu ne t'estimas digne.

(Pierre de RONSARD - 1523-1585)

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vendredi, 18 septembre 2009

AU THEATRE

Ecoutez bien, ne toussez pas et essayez de comprendre un peu. C'est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c'est ce qui est le plus long qui est le plus intéressant et c'est ce que vous ne trouvez pas amusant qui est le plus drôle.

Paul Claudel (Le soulier de satin)

On fait du théatre parce qu'on a l'impression de n'avoir jamais été soi-même et qu'enfin on va pouvoir l'être.

Louis Jouvet.

THEATRE.jpgLe théatre est un géant qui blesse à mort tout ce qu'il frappe.

Beaumarchais.

Ne pas se rendre au théatre, c'est comme faire sa toilette sans miroir.

A. Schopenhauer

Entrer dans une salle pendant qu'un acteur joue, c'est poser une main sur l'épaule d'un homme qui est en train de dessiner.

S. Guitry

samedi, 05 septembre 2009

UN POEME DE LOUISE LABE (1526-1566)

JE VIS, JE MEURS...

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Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie.

J'ai chaud extrême en endurant froidure ;

La vie m'est et trop molle et trop dure,

J'ai grands ennuis entremêlés de joie ;

Tout à coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;

Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie

Ainsi, Amour inconstamment me mène,

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être en haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.

mercredi, 26 août 2009

OPPORTUNISME

Je sais, quand il le faut, quitter la peau du lion pour prendre celle du renard.

(NAPOLEON 1er)

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jeudi, 30 juillet 2009

LE VESUVE

Nous vivons trop dans les livres et pas assez dans la nature, et nous ressemblons à ce niais de Pline le Jeune qui étudiait un orateur grec pendant que sous ses yeux le Vésuve engloutissait cinq villes sous la cendre.

(Anatole FRANCE)

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samedi, 25 juillet 2009

L'IMAGINATION

LE BONHEUR, c'est peut ETRE ça : l'IMAGINATION.

Quand on en manque, il ne reste que les platitudes de la vie.

(Henri DUVERNOIS, Un Gentleman farmer)

samedi, 11 juillet 2009

IL N'Y A PLUS QUE TOI

Il n'y a plus que toi

Qui me retienne à la vie

Ce que tu es, ce qu'on vit

Ce qu'on a construit

Il n'y a plus que toi

Qui vient me chercher

Qui m'aide à nager

Quand je vais couler

Il n'y a plus que toi

Et je sais qu'ils sont lourds

Pour toi, tous ces jours

Où je m'accroche à notre amour

Il n'y a plus que toi

(avec l'aimable autorisation de Laura Vanel-coytteallez visiter son blog et commander ses divers recueils à cette adresse : http://lauravanel-coytte.hautetfort.com/

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dimanche, 14 juin 2009

SI VOUS N'AVEZ RIEN A ME DIRE

Si vous n'avez rien à me dire,

Pourquoi venir auprès de moi ?

Pouquoi me faire ce sourire

Qui tournerait la tête au roi ?

(V. HUGO, les Contemplations)venise.jpg

vendredi, 05 juin 2009

LA MORT DU POETE

La mort du poète symbolise celle de l'homme car il n'y a pas d'humanité concevable sans poésie.

Enténébré, autant qu'anesthésié, dans les villes que qualifiait déjà Verhaeren de tentaculaires, captif d'un treillis arachnéen de barbelés, avili par le despotisme de nabots ignares et les écrans de la propagande, victime et coauteur à la fois du suicide collectif, l'être humain tétanisé par le haut voltage des artificiers désapprend la vie, et se livre à la solution finale.

L'esclavage n'est aboli que parce qu'il est devenu universel.

(Jean Claude PIROTTE)

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