samedi, 15 novembre 2008
Extrait de DOUBLER LE CAP de John Maxwell Coetzee
Nous écrivons parce que nous ne savons pas ce que nous voulons dire. Ecrire nous le révèle. L'écriture nous écrit, elle montre ou fabrique ce qu'était notre désir, un instant plus tôt.
J.M. Coetzee a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2003. Il vient de sortir un nouveau roman : JOURNAL D'UNE ANNEE NOIRE.
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mardi, 11 novembre 2008
COULEURS D'AUTOMNE
Dans ce pays où le mistral dessèche la terre
Et soulève dans les rues la grise poussière
Quand le chant des cigales s'est enfin tu
Que la pluie sur le sol s'est abattue
Que l'automne apporte son ciel blanc
Comme la brume qui s'attarde sans élan
Quelques nuages alourdissent l'horizon
Je laisse derrière moi la maison
Pour prendre ce petit chemin grimpant
Sur la colline où l'été desséchant
A depuis des mois tué l'herbe du printemps
Les feuilles aux couleurs gourmandes
En taches isolées ou en guirlandes
Se fondent dans le vert paysage
Et forment un joli gribouillage.
(photo de Chris-tian Vidal)
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dimanche, 09 novembre 2008
AVENIR
La fille aux cheveux d'or
La nuit quand elle s'endort
Espère celui qu'elle attend
Elle le voit dans ses rêves ardents
Mais son coeur presqu'artichaut
N'est pas un coeur en lambeaux.
Elle attend juste que les rayons
Du soleil sur sa maison
Comme une envie soudaine
Viennent atténuer sa peine
Pourquoi rejeter ce qui
Est écrit là, ou ici ?
Les marchands d'avenir
Soudain la font bien rire
Son avenir reste à écrire
Elle sait déjà ce qu'elle désire
Elle a tout juste vingt ans
Son avenir est déjà grand.
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CARNET D'ASIES par Chris-tian Vidal
J'ai lu ce livre au mois de Juin et j'ai tout de suite été conquise par l'écriture de son auteur et l'histoire qu'il nous raconte. Je vous donne quelques extraits ci-dessous.
"L'essentiel est à l'intérieur de soi, le reste n'a aucune espèce d'importance".
"Rentrer d'Asie et se dire qu'on était aveugle avant de fouler cette terre jaune. Et bien sûr, le reste compte moins, c'est ce qui s'appelle relativiser".
"Aujourd'hui, je me sens "trumain". Avant je ne savais pas ce que voulait dire ce mot étrange".
"En Asie, j'ai eu, en effet, l'impression de me fondre dans les choses et les êtres. J'ai alors eu la certitude de beaucoup de sensualités vécues, d'échanges avec les hommes et leurs espaces, des immensités".
L'auteur, Chris-tian VIDAL, est en 2ème position pour le concours du Prix Gros Sel qui se déroule en Belgique.
Allez visiter son blog : http://www.chris-tian-vidal.org/article-24262263.html
Et votez ici pour lui (vous avez jusqu'au début décembre) afin qu'il se retrouve en 1ère position : http://www.prixgrossel.com
Pour acheter son livre : http://www.publibook.com/boutique2006/detail-3691-PB.html
Je vous en remercie à l'avance pour lui.
12:56 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : livre, culture, littérature, écriture, journal intime
samedi, 08 novembre 2008
Dans mes statistiques - MOTS CLES
En ce début novembre, j'ai remarqué quelques mots clés dans mes statistiques assez surprenants pour certains.
Blog de mon berger allemand décédé : Il s'agit certainement de ma note où je parlais du Berger Allemand de mon grand-père, ceci dans la catégorie SOUVENIRS de mon blog.
Distributeur de pizza : normalement il y a un S à pizza car on ne distribue pas une seule Pizza. Certainement en rapport avec Domino's Pizza et Domino.
Emmylou Harris : il s'agit de la chanteuse country dont j'ai souvent parlé dans ma catégorie GUITARE.
Madame de Sévigné (ou quand comment) : j'ai publié un poème de Mme de Sévigné mais je me demande pourquoi la personne qui a fait la recherche a ajouté "ou quand comment" ? Peut être qu'elle préparait un roman, ou une thèse, ou un Mémoire ?
Poèmes et histoires erotiques : il y a certainement un rapport avec le recueil de poésies érotiques de Laura.
Voir un ami pleurer : en rapport avec la chanson de Brel, au moment où je lui ai rendu un hommage.
élisabeth 1ere 1533-1603 : je pense à mon prénom. Les dates indiquées permettent de ne pas douter de la dame recherchée...
16:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : blog, web, internet, sites, google, écriture, journal intime
jeudi, 06 novembre 2008
LA VOIX
Une voix, une voix qui vient de si loin
Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles
Une voix, comme un tambour, voilée,
Parvient pourtant, distinctement jusqu'à nous.
Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau
Elle ne parle que d'été et de printemps.
Elle emplit le corps de joie,
Elle allume aux lèvres le sourire.
Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine
Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,
L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.
Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?
Elle dit : "la peine sera de courte durée".
Elle dit : "la belle saison est proche".
Ne l'entendez-vous pas ?
(Robert DESNOS (Contrée)
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vendredi, 31 octobre 2008
SUR LE BORD D'UNE FONTAINE (Rémy BELLEAU - 1528 - 1577 Les Pierres précieuses)
C'était une belle brune
Filant au clair de lune,
Qui laissa choir son fuseau
Sur le bord d'une fontaine,
Mais courant après la laine
Plongea la tête dans l'eau
Et se noya la pauvrette
Car à sa voix trop faiblette
Nul son désastre sentit,
Puis assez loin ses compagnes
Parmi les vertes campagnes
Gardaient leur troupeau petit.
Ah ! trop cruelle aventure !
Ah ! mort trop fière et trop dure !
Et trop cruel le flambeau
Sacré pour son hyménée,
Qui l'attendant, l'a menée
Au lieu du lit, au tombeau.
Et vous, nymphes fontainières
Trop ingrates et trop fières,
Qui ne vintes au secours
De cette jeune bergère,
Qui faisait la ménagère
Noya le fil de ses jours.
Mais en souvenance bonne
De la bergère mignonne,
Emus de pitié, les dieux
En ces pierres blanchissantes
De larmes toujours coulantes
Changent l'émail de ses yeux.
Non plus yeux, mais deux fontaines,
Dont la source et dont les veines
Sourdent du profond du coeur ;
Non plus coeur, mais une roche
Qui lamente le reproche
D'Amour et de sa rigueur.
Pierre toujours larmoyante,
A petits flots ondoyante,
Sûr témoins de ses douleurs ;
Comme le marbre de Sipyle
Qui se fond et se distille
Goutte à goutte en chaudes pleurs.
Ô chose trop admirable,
Chose vraiment non croyable,
Voir rouler dessus les bords
Une eau vive qui ruisselle
Et qui de course éternelle
Va baignant ce petit corps !
Et pour le cours de cette onde
La pierre n'est moins féconde
Ni moins grosse, et vieillissant
Sa pesanteur ne s'altère :
Ains toujours demeure entière
Comme elle était en naissant.
Mais est-ce que de nature
Pour sa rare contexture
Elle attire l'air voisin,
Ou dans soi qu'elle recèle
Cette humeur qu'elle amoncelle
Pour en faire un magasin ?
Elle est de rondeur parfaite
D'une couleur blanche et nette
Agréable et belle à voir,
Pleine d'humeur qui ballotte
Au dedans, ainsi que flotte
La gloire en l'oeuf au mouvoir
Va, pleureuse, et te souvienne
Du sang de la plaie mienne
Qui coule et coule sans fin,
Et des plaintes épandues
Que je pousse dans les nues
Pour adoucir mon destin.
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mercredi, 29 octobre 2008
LA CRAINTE
La jalousie est un doute, la crainte est une petitesse
(Honoré de Balzac, Le contrat de mariage)
Fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre.
(Jean de La Fontaine, Le rat de ville et le Rat des champs)
Quand je pourrais me faire craindre, j'aimerais encore mieux me faire aimer.
(Montaigne, Essais)
Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu'il craint.
(Montaigne, Essais)
La crainte suit le crime, et c'est son châtiment.
(Voltaire, Sémiramis)
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mardi, 28 octobre 2008
L'AME l'âge de nylon (Elsa TRIOLET)
(Nous sommes à l'Age de Nylon. Les enfants d'aujourd'hui commencent leur vie naturellement dans un monde qui stupéfie les générations précédentes. Christo, dix douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence la quête de l'âme. Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. Il y a là Nathalie et son mari Luigi-l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques. Dans sa cave pleine d'automates, il essaye d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, refuge des solitaires, des traqués. Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable.)
Si Christo n'était pas venu coucher dans la cave-resserre-sous-sol de Luigi Petracci, il n'aurait pas passé ses nuits seul, en compagnie d'automates, de billards mécaniques, d'appareils à sous, de juke-boxes, et de tout un matériel de bricolage : tournevis, pinces, clefs anglaises, lampes, fils et piles électriques, débris de verre, morceaux d'étoffe, tôle, coton, carton, ficelles, fil de fer, papier d'or et d'argent, têtes de poupées, avec et sans perruques, pieds et mains, bras et jambes en carton-pâte, en porcelaine... Seul entre quatre murs ... Il n'avait encore jamais été seul, ni de jour, ni de nuit. Il couchait avec P'tit et Mignonne, dans la même pièce, Mignonne derrière un paravent. Et le voilà seul, avec toute cette place, et tout ce silence ... Profond, grand, ténébreux même de jour, rien que ces quarts de fenêtres au ras du trottoir, avec la nuit le sous-sol perdait ses limites. Paillettes, tarlatanes, satins, se mettaient à briller d'un éclat théatral, clowns, musiciennes, danseuses, polichinelles, singes, oiseaux, prenaient des poses spectaculaires... Christo n'avait pas peur, ce n'étaient que des poupées, aussi sottes que celle de Mignonne, des hommes adroits leur avaient fait faire quelques mouvements qu'ils répétaient sans se lasser. Christo remontait des ressorts, mettait la prise des automates électriques, mais la répétition des mêmes gestes, le sourire, le regard, l'illusion figée, le mettaient vite dans un état d'étrange exaspération. Les premiers jours qu'il habitait chez Nathalie, il était très pâle et nerveux.
- Tu t'amuses trop avec les automates, devina Nathalie, infaillible, je parie que tu les fais marcher toute la nuit.
- Un peu ... reconnut Christo. Ils m'agacent.
- Alors n'y touche pas, nigaud ... dit Luigi, vexé.
C'est quant Luigi se mit à réparer devant lui la ronde des danseuses, pas plus grandes qu'une petite main, que tout le reste s'évanouit pour Christo. A partir de ces petites danseuses qui tournaient sur elles-mêmes dans un sens et puis dans l'autre au son d'une musiquette fine, toujours comme sur le point de s'arrêter, il avait mis la main dans l'engrenage. Tout le reste n'existait plus, plus rien que ces cames et ressorts, la façon dont tout cela s'enclenchait, s'entraînait, projetait, tournait, avançait, reculait, faisait basculer.
11:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : littérature, écriture, livre, culture
lundi, 27 octobre 2008
ETUDE
Les mots morts, les nombres austères
Laissaient mes espoirs engourdis
(Charles Cros, Le Coffret de Santal)
Le gain de notre étude, c'est en être devenu meilleur et plus sage.
(Montaigne, Essais)
J'ai l'esprit tout ennnuyé
D'avoir trop étudié (...)
Bons Dieux ! qui voudrait louer
Ceux qui, collés sur un livre,
N'ont jamais souci de vivre !
Que nous sert l'étudier
Sinon de ne plus nous ennuyer ?
(Pierre de Ronsard)
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