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mercredi, 19 novembre 2008

JUSTEMENT...

Justement, sur mon blog de poésies (voir lien à gauche) nous discutions d'une citation de LAUTREAMONT tirée de son livre Les chants de Maldoror.

Et à l'instant je trouve celle-ci :

"J'ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les âmes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions : la gloire".

Et BAUDELAIRE disait :

"Inutile de s'étonner si les nations n'ont de grands hommes que malgré elles, puisque seuls connaissent la gloire ceux qui savent adapter leur esprit avec la sottise nationale".

mardi, 18 novembre 2008

PRIERE

La prière est la soeur tremblante de l'amour.

(Victor Hugo - La légende des siècles)

Voilà pourquoi les fleurs, ces prières écloses

Dont Dieu lui-même emplit les corolles de miel,

Pures comme les lis, chastes comme les roses,

Semblent prier pour nous dans les maisons du ciel.

(Alphonse de Lamartine)

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dimanche, 16 novembre 2008

Proverbes sur le SOLEIL

Le soleil luit pour tout le monde

(tous les hommes ont le même droit au bonheur)

On adore plutôt le soleil levant que le soleil couchant

(on fait la cour à un jeune plutôt qu'à un vieux)

Avoir le soleil et le vent au dos

(toutes conditions pour être heureux, alors que ...)

Voir le soleil aux yeux

(c'est être malheureux)

Chercher l'ombre du soleil

(c'est chercher l'impossible)

Faire honneur au soleil

(se lever tard, puisqu'on laisse au soleil l'honneur de se lever le premier)

Qui dort jusqu'au soleil levant

Il meurt pauvre finalement

Là où entre le soleil

Le médecin n'entre pas.

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samedi, 15 novembre 2008

Extrait de DOUBLER LE CAP de John Maxwell Coetzee

Nous écrivons parce que nous ne savons pas ce que nous voulons dire. Ecrire nous le révèle. L'écriture nous écrit, elle montre ou fabrique ce qu'était notre désir, un instant plus tôt.

J.M. Coetzee a obtenu le Prix Nobel de littérature en 2003. Il vient de sortir un nouveau roman : JOURNAL D'UNE ANNEE NOIRE.

dimanche, 09 novembre 2008

AVENIR

La fille aux cheveux d'or

La nuit quand elle s'endort

Espère celui qu'elle attend

Elle le voit dans ses rêves ardents

Mais son coeur presqu'artichaut

N'est pas un coeur en lambeaux.

Elle attend juste que les rayons

Du soleil sur sa maison

Comme une envie soudaine

Viennent atténuer sa peine

Pourquoi rejeter ce qui

Est écrit là, ou ici ?

Les marchands d'avenir

Soudain la font bien rire

Son avenir reste à écrire

Elle sait déjà ce qu'elle désire

Elle a tout juste vingt ans

Son avenir est déjà grand.

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CARNET D'ASIES par Chris-tian Vidal

J'ai lu ce livre au mois de Juin et j'ai tout de suite été conquise par l'écriture de son auteur et l'histoire qu'il nous raconte. Je vous donne quelques extraits ci-dessous. 

"L'essentiel est à l'intérieur de soi, le reste n'a aucune espèce d'importance".

"Rentrer d'Asie et se dire qu'on était aveugle avant de fouler cette terre jaune. Et bien sûr, le reste compte moins, c'est ce qui s'appelle relativiser".

"Aujourd'hui, je me sens "trumain". Avant je ne savais pas ce que voulait dire ce mot étrange".

"En Asie, j'ai eu, en effet, l'impression de me fondre dans les choses et les êtres. J'ai alors eu la certitude de beaucoup de sensualités vécues, d'échanges avec les hommes et leurs espaces, des immensités".

carnet d'Asie.JPGL'auteur, Chris-tian VIDAL, est en 2ème position pour le concours du Prix Gros Sel qui se déroule en Belgique.

Allez visiter son blog : http://www.chris-tian-vidal.org/article-24262263.html

Et votez ici pour lui (vous avez jusqu'au début décembre) afin qu'il se retrouve en 1ère position : http://www.prixgrossel.com

Pour acheter son livre : http://www.publibook.com/boutique2006/detail-3691-PB.html

Je vous en remercie à l'avance pour lui.

jeudi, 06 novembre 2008

LA VOIX

Une voix, une voix qui vient de si loin

Qu'elle ne fait plus tinter les oreilles

Une voix, comme un tambour, voilée,

Parvient pourtant, distinctement jusqu'à nous.

Bien qu'elle semble sortir d'un tombeau

Elle ne parle que d'été et de printemps.

Elle emplit le corps de joie,

Elle allume aux lèvres le sourire.

Je l'écoute. Ce n'est qu'une voix humaine

Qui traverse les fracas de la vie et des batailles,

L'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages.

Et vous ? Ne l'entendez-vous pas ?

Elle dit : "la peine sera de courte durée".

Elle dit : "la belle saison est proche".

Ne l'entendez-vous pas ?

(Robert DESNOS (Contrée)

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vendredi, 31 octobre 2008

SUR LE BORD D'UNE FONTAINE (Rémy BELLEAU - 1528 - 1577 Les Pierres précieuses)

C'était une belle brune

Filant au clair de lune,

Qui laissa choir son fuseau

Sur le bord d'une fontaine,

Mais courant après la laine

Plongea la tête dans l'eau

Et se noya la pauvrette

Car à sa voix trop faiblette

Nul son désastre sentit,

Puis assez loin ses compagnes

Parmi les vertes campagnes

Gardaient leur troupeau petit.

Ah ! trop cruelle aventure !

Ah ! mort trop fière et trop dure !

Et trop cruel le flambeau

Sacré pour son hyménée,

Qui l'attendant, l'a menée

Au lieu du lit, au tombeau.

Et vous, nymphes fontainières

Trop ingrates et trop fières,

Qui ne vintes au secours

De cette jeune bergère,

Qui faisait la ménagère

Noya le fil de ses jours.

Mais en souvenance bonne

De la bergère mignonne,

Emus de pitié, les dieux

En ces pierres blanchissantes

De larmes toujours coulantes

Changent l'émail de ses yeux.

Non plus yeux, mais deux fontaines,

Dont la source et dont les veines

Sourdent du profond du coeur ;

Non plus coeur, mais une roche

Qui lamente le reproche

D'Amour et de sa rigueur.

Pierre toujours larmoyante,

A petits flots ondoyante,

Sûr témoins de ses douleurs ;

Comme le marbre de Sipyle

Qui se fond et se distille

Goutte à goutte en chaudes pleurs.

Ô chose trop admirable,

Chose vraiment non croyable,

Voir rouler dessus les bords

Une eau vive qui ruisselle

Et qui de course éternelle

Va baignant ce petit corps !

Et pour le cours de cette onde

La pierre n'est moins féconde

Ni moins grosse, et vieillissant

Sa pesanteur ne s'altère :

Ains toujours demeure entière

Comme elle était en naissant.

Mais est-ce que de nature

Pour sa rare contexture

Elle attire l'air voisin,

Ou dans soi qu'elle recèle

Cette humeur qu'elle amoncelle

Pour en faire un magasin ?

Elle est de rondeur parfaite

D'une couleur blanche et nette

Agréable et belle à voir,

Pleine d'humeur qui ballotte

Au dedans, ainsi que flotte

La gloire en l'oeuf au mouvoir

Va, pleureuse, et te souvienne

Du sang de la plaie mienne

Qui coule et coule sans fin,

Et des plaintes épandues

Que je pousse dans les nues

Pour adoucir mon destin.

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mercredi, 29 octobre 2008

LA CRAINTE

La jalousie est un doute, la crainte est une petitesse

(Honoré de Balzac, Le contrat de mariage)

Fi du plaisir

Que la crainte peut corrompre.

(Jean de La Fontaine, Le rat de ville et le Rat des champs)

Quand je pourrais me faire craindre, j'aimerais encore mieux me faire aimer.

(Montaigne, Essais)

Qui craint de souffrir, il souffre déjà de ce qu'il craint.

(Montaigne, Essais)

La crainte suit le crime, et c'est son châtiment.

(Voltaire, Sémiramis)

mardi, 28 octobre 2008

L'AME l'âge de nylon (Elsa TRIOLET)

(Nous sommes à l'Age de Nylon. Les enfants d'aujourd'hui commencent leur vie naturellement dans un monde qui stupéfie les générations précédentes. Christo, dix douze ans, appartient à l'ère cybernétique où la machine se met à avoir une vie propre, et c'est à partir de données mystérieuses que commence la quête de l'âme. Cela se passe dans un tiroir secret de Paris. Il y a là Nathalie et son mari Luigi-l'inventeur, propriétaire d'une petite usine de jouets mécaniques. Dans sa cave pleine d'automates, il essaye d'approcher l'homme artificiel. Nathalie règne, par la grâce de la bonté, dans son logis, lieu de passage, refuge des solitaires, des traqués. Bizarre milieu où un enfant se tient sur le seuil de l'inconnaissable.)

Si Christo n'était pas venu coucher dans la cave-resserre-sous-sol de Luigi Petracci, il n'aurait pas passé ses nuits seul, en compagnie d'automates, de billards mécaniques, d'appareils à sous, de juke-boxes, et de tout un matériel de bricolage : tournevis, pinces, clefs anglaises, lampes, fils et piles électriques, débris de verre, morceaux d'étoffe, tôle, coton, carton, ficelles, fil de fer, papier d'or et d'argent, têtes de poupées, avec et sans perruques, pieds et mains, bras et jambes en carton-pâte, en porcelaine... Seul entre quatre murs ... Il n'avait encore jamais été seul, ni de jour, ni de nuit. Il couchait avec P'tit et Mignonne, dans la même pièce, Mignonne derrière un paravent. Et le voilà seul, avec toute cette place, et tout ce silence ... Profond, grand, ténébreux même de jour, rien que ces quarts de fenêtres au ras du trottoir, avec la nuit le sous-sol perdait ses limites. Paillettes, tarlatanes, satins, se mettaient à briller d'un éclat théatral, clowns, musiciennes, danseuses, polichinelles, singes, oiseaux, prenaient des poses spectaculaires... Christo n'avait pas peur, ce n'étaient que des poupées, aussi sottes que celle de Mignonne, des hommes adroits leur avaient fait faire quelques mouvements qu'ils répétaient sans se lasser. Christo remontait des ressorts, mettait la prise des automates électriques, mais la répétition des mêmes gestes, le sourire, le regard, l'illusion figée, le mettaient vite dans un état d'étrange exaspération. Les premiers jours qu'il habitait chez Nathalie, il était très pâle et nerveux.

- Tu t'amuses trop avec les automates, devina Nathalie, infaillible, je parie que tu les fais marcher toute la nuit.

- Un peu ... reconnut Christo. Ils m'agacent.

- Alors n'y touche pas, nigaud ... dit Luigi, vexé.

C'est quant Luigi se mit à réparer devant lui la ronde des danseuses, pas plus grandes qu'une petite main, que tout le reste s'évanouit pour Christo. A partir de ces petites danseuses qui tournaient sur elles-mêmes dans un sens et puis dans l'autre au son d'une musiquette fine, toujours comme sur le point de s'arrêter, il avait mis la main dans l'engrenage. Tout le reste n'existait plus, plus rien que ces cames et ressorts, la façon dont tout cela s'enclenchait, s'entraînait, projetait, tournait, avançait, reculait, faisait basculer.

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