samedi, 14 février 2009
Chers collègues de travail
Chacun travaille beaucoup aujourd'hui car il s'investit en pensée et réflexion au-delà du temps de présence dans l'entreprise. Les responsabilités s'élargissent, se complexifient et les décisions, aux conséquences multiples et hétérogènes, sont souvent prises dans l'incertitude. Là où il y a du pouvoir, il y a de la fragilité ; et là où il y a de la fragilité, il y a de la responsabilité. Un jour ou l'autre, chacun se retrouve à sentir le poids de sa responsabilité et, aussi, à percevoir mentalement ses limites.
En dehors de la rémunération et d'un allègement des contraintes, ce qui importe le plus dans la vie professionnelle est que le travail, la relation à la hiérarchie soient de bonne qualité, et que l'on puisse participer aux décisions.
Les conflits font peur, on cherche à les éviter. Comment passer du conflit à la coopération ? Comment contrôler l'agressivité, la sienne et celle des autres ? Comment reconnaître que l'on entre dans une escalade symétrique et comment en sortir ? Comment ne pas avoir peur de la différence et, pour ne pas perdre la face, résister à la faire perdre à l'autre ?
Il ne s'agit pas d'éviter le conflit mais de le transformer en élément dynamique. Pour cela il faut savoir se décentrer de soi-même et se mettre à la place de l'autre. Comprendre que toute émotion est à identifier comme une information sur ce qui se passe dans la relation, identifier les siennes, mais aussi prendre en charge celle de l'autre. Ne pas les lui renvoyer brutalement lorsqu'elles sont négatives mais les métaboliser en les faisant siennes. Et se souvenir que même notre pire adversaire a le même besoin viscéral que nous de reconnaissance.
Désamorcer un conflit : dire calmement à son interlocuteur : "ton attitude de l'autre jour, ce que tu me racontes, me met en colère, et je vais essayer de comprendre pourquoi, en réfléchissant à haute voix avec toi". Vous traitez un conflit sur le contenu de ce qui se dit à l'intérieur d'une relation de coopération.
(Anne COTTET - Mieux Vivre Mode d'emploi)
16:22 Publié dans Science | Lien permanent | Commentaires (23) | Tags : psychologie, travail, écriture, culture
Commentaires
L'empathie consiste à saisir avec autant d'exactitude que possible, les références internes et les composantes émotionnelles d'une autre personne et à les comprendre comme si l'on était cette autre personne.
Lu sur le net Elisabeth...bonne fin d'après midi...
Écrit par : le Pierrot | samedi, 14 février 2009
un beau sujet de discussion , le dialogue arrange beaucoup de choses . mais faut-il encore pouvoir le faire ...
bises
amitiés
tony
Écrit par : tony | samedi, 14 février 2009
C'est pourquoi je préfère travailler avec des ados, il est impossible qu'ils ne m'arrachent des sourires, voire des éclats de rire : )
Écrit par : Dana | samedi, 14 février 2009
Bonjour Elisabeth,
au combien c'est difficile !!!
grosses bises
@+
Écrit par : Jean jacques | dimanche, 15 février 2009
Je travaille dans un service de psy, et pourtant le dialogue avec certaines collègues est impossible!!
Bon dimanche à toi
Écrit par : monette77100 | dimanche, 15 février 2009
C'est certainement très vrai mais entre la théorie et la pratique c'est souvent difficile.
bon dimanche
Écrit par : Marie Bland | dimanche, 15 février 2009
Marie : tu as trouvé : entre la théorie et la pratique il est souvent un fossé.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Monette : en effet on ne prend pas le temps de comprendre car tout va très vite au travail. Bon dimanche aussi.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Jean Jacques : je suis entièrement d'accord avec toi.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Dana : les enfants et ados sont encore "neufs", pas formatés par la vie d'adultes sophistiquée.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Tony : on ne prend pas le temps ou on ne veut pas dialoguer car cela arrange certains.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Le Pierrot : bonne définition.
Écrit par : elisabeth | dimanche, 15 février 2009
Excuse-moi Elisabeth, mais je rigole un peu de ces belles analyses sur la psychologie du travail : dans un monde où il n'y a plus que le profit qui compte, franchement, ceux qui veulent gagner de l'argent n'en ont rien à faire des employés, ouverts aux autres ou pas. D'ailleurs, la crise qui commence est là pour nous mettre des points sur les i de nos belles naïvetés.
As-tu lu le recueil de nouvelles gratuit en pdf téléchargeable sur mon site ? Je parle du chômage mais aussi du monde du travail.
Écrit par : stéphane | dimanche, 15 février 2009
Bonsoir Elisabeth,
Au demeurant, il y a aussi les loups qui ont parfois les dents un peu trop longues, et avec lesquels la moindre discussion est impossible !
Amitiés
Écrit par : christian | dimanche, 15 février 2009
Quand j'ai travaillé à l'étranger, s'ajoutait les différences de culture, sde religion...
Écrit par : laura | lundi, 16 février 2009
Elisabeth,
C'est ce qu'il faut faire, en théorie...
Mais la mise en application, en pratique, est bien souvent très difficile, voire impossible.
Si l'on dit : "ton attitude, ce que tu raconte, me mets en colère, je vais essayer de comprendre pourquoi avec toi", il y a de fortes probabilités que la personne en face de nous mette fin au dialogue ou pire envenime la situation.
Sans parler du risque que celle-ci prenne conscience ouvertement que cela nous pose un problème et qu'elle appuie encore plus, afin de nous amener à craquer !
Lorsqu'il existe un problème de conflit dans une entreprise, c'est avant tout aux responsables de l'entreprise d'intervenir !
Et malheureusement, comme ce problème est très gênant pour eux, bien souvent ceux-ci ne veulent pas s'en mêler et restent à distance.
Ils ont peur d'intervenir et pourtant, c'est bien le rôle d'un responsable d'avoir à gérer son équipe et tout ce qui peux gêner le bon déroulement du travail.
La qualité et les bons résultats (donc c'est tout bénéfice pour l'entreprise) en dépendent pour beaucoup !
Mais, quand l'autorité supérieure veut bien s'en occuper, il arrive que la victime soit "désignée" comme responsable du conflit.
Le problème a été soulevé par elle, elle provoque un remue- ménage dans l'entreprise, et de victime, elle devient coupable.
Et là, c'est le monde à l'envers...
Et parfois, cela peut devenir invivable pour elle !
Écrit par : Gilles | mardi, 17 février 2009
Gilles : en effet, c'est souvent la victime qui est rendue responsable du conflit car les supérieurs ne veulent pas prendre le temps ou se sentent incapables de gérer ces histoires. Tu as bien résumé ce problème.
Écrit par : elisabeth | mercredi, 18 février 2009
Elisabeth,
Merci mais je préfère ne pas trop y penser.
Je préfère penser que cela puisse se passer autrement lorsqu'un conflit dans le milieu professionnel a lieu.
Tout en étant réaliste je préfère rester positif !!!!
Et croire encore au meilleur.
Écrit par : Gilles | mercredi, 18 février 2009
Petite incursion d'un expatrié en charge d'une entreprise française:
La perception comme quoi toute situation est nécessairement associable à une personne, est plutôt latine. En France s'y ajoute ce sens du "concours" inculqué tout au long du parcours scolaire. Ces associations et le mode de formation rendent beaucoup de situations potentiellement conflictuelles voire "politiques" dans leur règlement. En résumé: "ad personam".
Dans d'autres cultures, un problème est appréhendé d'une manière situationnelle: comment décrire le problème qui se pose et quels étappes faut-il envisager pour trouver une solution adéquate? Dès qu'elle est trouvée par voie de consensus, on distribue les tâches. En résumé: "in rem".
Ces modes de fonctionnement ne sont pas forcément bonnes ou mauvaises. L'art de bien gérer une équipe - que ce soit dans une entreprise, dans l'administration ou même dans un ménage, est de savoir recourir aux bonnes méthodes suivant le cas de figure qui convient le mieux.
Toutefois, je constate qu'en France ou en Italie, le conflit latent ou exprimé entre personnes est souvent considéré comme inhérent au fonctionnement de la société et de ses composantes.
Écrit par : Lynx | jeudi, 19 février 2009
La lecture de tout ceci me console d'avoir atteint l'âge d ela retraite (et au passage d'avoir pu faire 40 ans de carrière dans une bonne ambiance à tous les niveaux - avec quelques rares exceptions qui ont permis justement de l'apprécier!).
Mais même si c'est trop banal de le dire, c'est pourtant la vérité: les choses ont changé. Car maintenant les gens ont peur (cela ne date pas de lacrise récente): avant c'était de perdre une prime, un avantage, un avancement... maintenant il est vrai c'est de perdre leur travail. Donc le premier réflexe est de se défausser sur les autres ... et forcément sur les plus faibles!!
Toutefois... ce n'est pas partout pareil, c'est pire dans les grosses structures qu'ailleurs. Et c'est souvent le patron (d'une netreprise, ou d'un secteur) qui donne le ton.
De toute façon ce texte d'Anne Cottet me semble très naïf.. et toi Elisa tu me semble d'un optimisme lié à ta grande gentillesse.
Écrit par : sister for ever | vendredi, 27 février 2009
Sister : tu ne me réconforte pas, tu es à la retraite et tu te frotte les mains de ne plus être dans ce monde du travail. Je suis heureuse que tu ais pu faire toute ta carrière dans une bonne ambiance, (rare, cette bonne ambiance). Je ne sais pas si c'est pire dans les grosses structures. Le texte d'Anne Cottet me semble "à côté de la plaque", en effet.
Écrit par : elisabeth | vendredi, 27 février 2009
Non Elisa je ne voulais pas te décourager.
J'ai aimé travailler... j'aime être à la retraite... et je suis consciente d'avoir vécu ma vie professionnelle dans une période privilégiée. Mais tu sais j'ai rencontré une majorité de gens bien.. d'ailleurs je continue à voir ceux qui sont toujours là, retraités ou actifs..
Écrit par : sister for ever | vendredi, 27 février 2009
Sister : il ne faut garder comme amis que ceux avec qui on se sent bien et je pense qu'il n'y en a pas beaucoup... Merci pour tous tes commentaires ce soir.
Écrit par : elisabeth | vendredi, 27 février 2009
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