dimanche, 15 juillet 2018
LA MUSIQUE
La musique possède des charmes pour charmer un sauvage, pour attendrir les rochers, ou tendre un chêne noueux (W. CONGREVE).
La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie (L. Van BEETHOVEN).
Le plus coûteux de tous les bruits (Th. GAUTIER).
La musique crève le ciel (BAUDELAIRE).
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jeudi, 05 juillet 2018
LES RACINES DU CIEL (Romain Gary - extrait)
Ce fut donc la voix d'Orsini qui s'éleva dans la pénombre - on retardait toujours le plus possible le moment d'allumer les lampes, avec leurs tourmentes d'insectes - pour faire entendre un cri presque lyrique à force d'ironie cinglante et de railleuse indignation - un cri qui paraissait doter les ténèbres africaines d'un nouveau genre d'oiseau nocturne - lorsque le commissaire eut qualifié d'"inoffensif" ce Morel qui était venu les voir tour à tour avec un regard sévère pour leur demander de signer sa pétition. Instinctivement, tout le monde se tourna vers ce coin de la nuit d'où s'était élevée sa voix : il avait vraiment le don de ces exclamations fulgurantes, de ces interpellations éraillées qui étaient comme des plaies soudain ouvertes dans les flancs du silence. On attendit. Du fond de l'obscurité monta alors une voix frémissante, un chant, presque, dont l'indignation était l'accent naturel, une indignation sans limite, qui allait toujours bien au-delà de son objet immédiat et où il y avait toujours de la place, où les hommes, les planètes et chaque grain de poussière, chaque atome de vie pris séparément pouvaient toujours être reçus avec tous les égards qui leur étaient dus.
RESUME :
Un Français, Morel, entreprend en Afrique une campagne pour la défense des éléphants menacés de tous les côtés tant par les chasseurs que par les lois dites "inexorables" du progrès. Lorsque la Conférence pour la Protection de la Faune (Congo, Bukavu, 1953) constate elle-même qu'"il serait vain de vouloir imposer au public le respect de la nature uniquement par les méthodes légales", Morel ne craint pas de recourir aux armes. Aidé par quelques compagnons convaincus comme lui que le respect de la nature n'est pas incompatible avec les exigences du progrès, il prend le maquis contre la barbarie et la cruauté sous toutes ses formes, cependant que de tous les côtés des conspirateurs habiles essayent d'utiliser sa magnifique obsession et son apparente naïveté à leurs propres fins.
10:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : livre, auteur, écriture, afrique, culture, littérature, gallimard
jeudi, 28 juin 2018
PELAGIE LA CHARRETTE (Antonine MAILLET)
Pélagie se pressa les tempes de ses deux mains. Et elle ? Vous pensez qu'elle l'avait oublié, ce paradis perdu enfoui au fond de ses entrailles et de ses reins durant la moitié de sa vie ? Vers quoi avait-elle largué sa charrette et ses boeufs, sinon vers son Acadie du Nord ? Une Acadie où elle avait laissé plus que tous ces geignards réunis ; détrompez-vous, bande de bavasseux et de brailloux ; mais justement, elle voulait la retrouver comme jadis, son Acadie, avec du grain au grenier, du cidre à la cave, des bêtes à l'étable, un feu dans la maçoune, et un amour au ventre. Ses enfants allaient grandir... voyez cette Madeleine, là-bas, née dans le Dérangement, qui se laisse déjà approcher par le fils du beau jars de Charles-Auguste... ses enfants s'établiraient et rebâtiraient le pays tout autour d'elle, mais elle, Pélagie, dont les veines n'étaient pas taries, qui avait encore de la moelle aux os et du jus dans la voix, que ferait-elle de cette Acadie qui l'aurait détournée du bonheur ?
- Dis ! qu'elle hucha aux boeufs. J'irons au nord, mais point avant d'avoir pris des nouvelles des nôtres à Baltimore.
Et avant que les Allain, les Landry, les Giroué, les Cormier, et même les Bourgeois n'aient eu le temps de regimber, ils avaient fait demi-tour et pris la route du sud derrière la charrette de Pélagie.
RESUME :
Un triste jour de 1775, les troupes du roi George s'en vinrent déloger de chez eux les Acadiens de la baie Française, abandonnés par "ceux du Vieux Pays". Ce fut le "Grand Dérangement". Parmi ces exilés, il y avait une certaine Pélagie Bourg dite Le Blanc, qui n'avait pas oublié sa Grand'Prée, là-haut sur la baie. Alors, après des années de misère, la voilà qui s'achète une charrette et une paire de boeufs pour y entasser les siens, Charlécco les bessons, Madeleine sa fille, Célina la boiteuse, Catoune la sauvageonne, et le vieux Bétonie, le centenaire, mémoire de la tribu. De Charleston à Baltimore, de Philadelphie aux marais de Salem, malgré la guerre d'Indépendance et les Indiens, c'est la croisade des pauvres gens, avec ses dangers, ses bouffonneries, ses amours, ses surprises, tandis que, de loin en loin, le beau capitaine Broussard, dit Beau Beausoleil, dit Robin des Mers, suit l'exode par la côte sur son quatre-mâts la Grand'Goule, lointaine providence des voyageurs qu'il tire à point nommé des mauvais pas jusqu'au bon port.
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9lagie-la-Charrette
10:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, auteur, acadie, culture, écriture, littérature, acadie du nord
samedi, 23 juin 2018
LA MORT
Les morts, ce sont les coeurs qui t'aimaient autrefois (Victor Hugo).
La mort des autres nous aide à vivre (Jules Renard).
L'homme est adossé à sa mort comme le causeur à la cheminée (Paul Valéry).
La mort n'est qu'un déplacement d'individualités. L'hérédité fait circuler les mêmes âmes à travers la suite des générations d'une même race (G. LE BON).
Fou est celui qui croit toujours vivre.
16:26 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : citations, culture, auteur, littérature, écriture
samedi, 16 juin 2018
INTELLIGENCE
Des hommes d'intelligence supérieure ont parfois, au point de vue sentimental, une mentalité voisine de celle d'un sauvage.
(G. LE BON).
Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et l'intelligence militaire.
(Aldous HUXLEY).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aldous_Huxley
16:14 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : citations, auteur, culture, livre, littérature
lundi, 11 juin 2018
LE MAITRE DES ABEILLES de Henri Vincenot (1985)
Résumé : Louis Chagniot, Bourguignon de Paris, assiste dans un rêve à l'écroulement de la vieille demeure familiale. Il y voit un signe et décide de faire le voyage de Montfranc-le-Haut, en compagnie de son fils François dit Loulou, étudiant à la dérive et toxicomane. Au village, il retrouve la force et la simplicité d'une vie qu'il a oubliée. Il retrouve surtout Balthazar dit le Mage, le maître des abeilles. Celui-ci va tirer d'affaire ce Loulou qui découvrira l'amour en la personne de Catherine.
Cet ultime ouvrage d'Henri Vincenot devait être le 1er volume d'une fresque dont il avait entrepris la composition quelques mois avant de disparaître.
http://dijoon.free.fr/vincenot.htm
EXTRAIT :
Comme chaque fois qu'il parlait de ses abeilles, Julien Bichot, le Mage Balthazar, n'avait plus même regard ni même voix. On aurait dit qu'il parlait de la Sainte Vierge aux Anges et ses mots n'étaient plus les mêmes. Très curieusement, Loulou Chagniot s'était mis à regarder intensément l'abeille et posait des questions. Elle prit son vol depuis son perchoir inattendu et, alourdie de son pollen, eut l'air de tomber mais au prix d'un incroyable effort, elle arriva à s'élever jusqu'à deux mètres du sol et partit droit devant, non vers le village mais vers l'est. "C'en est une d'un autre rucher que j'ai caché dans les murées qui regardent le levant !" dit Balthazar. Il eut un air de malice : "je les cache dans mon grenier et au plus profond des ronciers parce que, figurez-vous, l'Etat (saluez !) s'est mis dans la tête de nous obliger à les lui déclarer. Oui, l'Etat veut savoir tout ça pour des raisons d'hygiène, qu'il dit, en réalité, pour nous taxer, camarade".
12:13 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, auteur, écriture, bourgogne, terroir, culture, littérature
samedi, 02 juin 2018
LE BARBIER DE SEVILLE (extrait) Beaumarchais.
Veux-tu, ma Rosinette
Faire emplette
Du roi des maris ?...
Je ne suis pas Tircis ;
Mais, la nuit, dans l'ombre,
Je vaux encore mon prix,
Et quand il fait sombre
Les plus beaux chats sont gris.
16:14 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : culture, littérature, écriture, auteur, livre, écrits, recueil
mercredi, 23 mai 2018
EXTRAIT et AVIS sur mon dernier livre paru au mois d'octobre.
Un petit extrait de mon livre QUELQUE PART UN HERITAGE, paru au mois d'octobre, et qui m'a demandé 4 années de travail (recherches historiques et généalogiques, recherches longues et de précision).
"Un matin de novembre 1794, alors qu’il fait nuit noire, Nicolas réveille son fils qui dort encore profondément. Auguste s’étire longuement et frotte ses yeux plusieurs fois. Puis il se lève d’un bond. Il se souvient de ce que son père lui a dit hier soir. C’est un grand jour pour lui. Il va à la petite école pour la première fois. Il jette sa couverture sur le sol et sort de sa chambre en courant. Il descend doucement l’échelle en écoutant Pélagie qui fait quelques recommandations à Nicolas. Près de la cheminée, il se réchauffe un peu puis s’habille tout seul. Il déjeune en regardant sa mère donner la tétée à Amélie. Il voudrait rester là, bien au chaud. Mais il veut partir à l’école, on lui en a dit tant de bien.
Après avoir mangé, il se lève et glisse les pieds dans ses petits sabots. Il enfile son sac au-dessus de son manteau. Le bonnet sur les oreilles, il embrasse sa mère et sa petite sœur avant de fermer la porte pour rejoindre son père qui l’attend dans la cour, une bûche sous le bras. En descendant la rue, Auguste tient fermement la main de son père. Les arbres semblent menaçants dans le noir avec leurs branches dénudées. Auguste frissonne en passant près de leur gros tronc. Il imagine leurs branches devenues des bras, s’élançant vers lui et l’agrippant par le manteau ou les cheveux. Alors, pour se rassurer, il serre plus fort la main de son père et regarde devant lui en pensant à sa première journée à l’école. Plus loin, ils entendent les coqs chanter dans les cours des fermes. A l’horizon ils distinguent le village voisin et son clocher qui commence à se détacher dans le jour qui se lève.
Arrivé à l’école, Auguste dit au revoir à son père qui dépose la bûche qu’il avait apportée dans un coin de la classe. La maison où se tient l’école est mal adaptée aux besoins. Aussi la fréquentation des enfants du village est irrégulière. Malgré les problèmes, l’instituteur enseigne avec l’espoir de voir les enfants se comporter de bonne manière envers Dieu et le prochain.
Auguste retrouve ses camarades qui se réchauffent devant la cheminée. Un enfant termine de balayer la classe pendant que les autres prennent place sur les petits bancs alignés devant le tableau noir et le crucifix. L’année commence bien. Chacun prend ses habitudes et apprend la discipline."
Avis de G. L C. sur mon livre qu'il a lu au mois d'avril :
"Intéressé jusqu'au bout par l'histoire d'une famille modeste où l'amour, la bienveillance, l'entraide fleurent à chaque page. Le tout écrit en un présent de narration qui lui confère une réelle authenticité. Merci pour les bons moments que j'ai passés en chaleureuses compagnies."
Si vous désirez le commander, c'est ici :
https://www.thebookedition.com/fr/quelque-part-un-heritag...
Mes autres ouvrages :
https://www.thebookedition.com/fr/134_elisabeth-leroy
15:35 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : livre, auteur, écriture, édition, nouvelles, talent, culture, littérature
samedi, 28 avril 2018
QUELQUES CITATIONS sur l'ECRITURE
Il ne faut pas mettre du vinaigre dans ses écrits, il faut y mettre du sel (Montesquieu).
Pour bien écrire, il faut sauter les idées intermédiaires, assez pour n'être pas ennuyeux, pas trop de peur de n'être pas entendu (Montesquieu).
Ceux qui écrivent comme ils parlent, quoiqu'ils parlent très bien, écrivent mal (Buffon).
Avant donc que d'écrire, apprenez à penser (Nicolas Boileau).
17:53 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : écriture, auteur, culture, littérature, citations, livres
vendredi, 20 avril 2018
OUBLI
Oublier est le grand secret des existences fortes et créatrices (Balzac).
On n'oublie jamais mieux les choses que quand on s'est lassé d'en parler (La Rochefoucauld).
C'est une bonne manière de donner en garde et d'empreindre en notre âme quelque chose que de la solliciter de la perdre (Montaigne).
A défaut du pardon, laisse venir l'oubli (Alfred de Musset).
18:33 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : citations, culture, écriture, auteur, littérature, livres