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mardi, 14 octobre 2008

UN BAISER

Un baiser, mais à tout prendre, qu'est-ce ?

Un serment fait d'un peu plus près, une promesse

Plus précise, un aveu qui veut se confirmer,

Un point rose qu'on met sur l'i du verbe aimer ;

C'est un secret qui prend la bouche pour l'oreille.

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.

lundi, 13 octobre 2008

RETRAITE

Elle vit dans un océan

De souvenirs doux ou amers

Elle voudrait pourtant se taire

En ce jour anniversaire.

Sur un rythme binaire

S'écoule vite le temps

Parler enfin elle ose

Elle offre des échantillons

De sa vie en apothéose

Où elle était un papillon

Dans les recoins de son âme

Brûlent de petites flammes.

 

lundi, 06 octobre 2008

Lettres (Mme de Sévigné)

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Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse :

Je suis embarquée dans la vie sans mon consentement ;

Il faut que j'en sorte, cela m'assomme ; et comment en sortirai-je ? par où ? par quelle porte ? quand sera-ce ? en quelle disposition ? Souffrirai-je mille et mille douleurs, qui me feront mourir désespérée ? aurai-je un transport au cerveau ? mourrai-je d'un accident ? Comment serai-je avec Dieu ? qu'aurai-je à lui présenter ?

samedi, 04 octobre 2008

DEJA LE SOIR

Seul. - Le Couchant retient un moment son Quadrige

En rayons où le ballet des moucherons danse.

Puis, vers les toits fumants de la soupe, il s'afflige...

Et c'est le Soir, l'insaisissable confidence.

(Jules Laforgue - Les complaintes)

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jeudi, 02 octobre 2008

LA BOUCLE RETROUVEE

Il retrouve dans sa mémoire

La boucle de cheveux châtains

T'en souvient-il à n'y point croire

De nos deux étranges destins.

Du boulevard de la Chapelle

Du joli Montmartre et d'Auteuil

Je me souviens, murmure-t-elle

Du jour où j'ai franchi ton seuil

Il y tomba comme un automne

La boucle de mon souvenir

Et notre destin qui t'étonne

Se joint au jour qui va finir.

(G. Apollinaire)

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mardi, 30 septembre 2008

LA LOI

Les lois sont des toiles d'araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites.

(Honoré de Balzac, La maison Nucingen).

La loi juste n'est point celle qui a son effet sur tous, mais celle qui est faite pour tous.

(Joseph de Maistre)

Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien.

(Jean Jacques Rousseau, Du contrat social)

lundi, 29 septembre 2008

LE PRE AUX NARCISSES

narcisses pré.jpgAu pied du village de Suviane, en Provence, s'étend un pré humide où foisonnent les narcisses au printemps. C'est là qu'un colporteur a découvert le corps d'une jeune fille morte. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Qui l'a tuée ? Autant de questions qui troublent les habitants du pays et en particulier deux adolescents, Arnaud et sa soeur jumelle, la narratrice.

Il s'en fallu de peu que nous fussions les premiers à faire la macabre découverte ; nous avions projeté de nous rendre tôt le matin au pré des narcisses, mais notre mère, levée avant nous, surgit dans la cuisine où nous préparions notre déjeuner, et nous intima l'ordre de regagner nos chambres. Nous n'osâmes pas désobéir et nous remontâmes en maugréant l'escalier. Et ce fut le marchand ambulant qui traversait la plaine pour aller de Suviane à Rouvier, sa boîte de colifichets en bandoulière, qui trouva la jeune fille morte.

Il dit plus tard qu'elle lui était apparue d'abord comme une vague tache blanche au moment où un souffle de vent soulevant la brume. Il avait pensé à une roche pâle, à un tronc de bouleau couché parmi les herbes, puis au cadavre d'une chèvre. Il allait passer son chemin quand une curiosité le prit d'aller observer de plus près l'objet insolite. Il s'approcha davantage, il vit les cheveux noirs répandus autour du visage livide aux yeux ouverts et fixes, les membres épars, comme lancés dans une course immobile, le corps nu. Il jeta les hauts cris, appelant à l'aide, comme si on avait pu l'entendre au-delà de la plaine cotonneuse. Puis il prit peur, se voyant seul avec une morte, et il remonta en courant vers le village où il donna l'alarme. On ne le crut pas d'abord : il avait l'habitude de raconter des histoires rocambolesques, et s'il roulait des yeux exorbités, si sa voix chevrotait d'émotion, on crut à des mimiques destinées à rendre plus dramatique son récit. Mais il n'arrêtait pas de trembler, et il fallut se rendre à l'évidence : son trouble n'était pas feint. D'ailleurs il s'évanouit à moitié et le tenancier du Café de France dut le faire coucher sur une de ses tables.

(Extrait du livre de Suzanne PROU, LE PRE AUX NARCISSES)

jeudi, 25 septembre 2008

ART

Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune.

(Marcel PROUST -  A la recherche du temps perdu)

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mercredi, 24 septembre 2008

Proverbes sur LA VERITE

puits.jpgLa vérité se cache au fond d'un puits

(La vérité est souvent difficile à découvrir)

Qui dit toute la vérité finit pendu au gibet

L'huile et la vérité finissent par venir au sommet

La vérité est dans le vin

A dire vérités et mensonges, les vérités seront les dernières crues.

lundi, 22 septembre 2008

SOUS NOTRE TOIT

Sous notre toit

Toi et moi

Avons déposé nos valises

Nous n'irons pas à Venise

Nous ferons des heures grises

Des instants aux mille couleurs

Comme celles du bonheur

Sous notre toit

Toi et moi

C'est bien mieux qu'à Venise

Où quelquefois il pleut

Dans les yeux des amoureux.