vendredi, 03 octobre 2008
UNE FOULE
Une foule d'hommes, de femmes et d'enfants descend l'avenue. Elle se mêle à la marée humaine qu'elle rencontre et forme un tourbillon à l'entrée du centre commercial. Sans fin, le tourbillon évolue dans un sens ou dans un autre. Le flux ne faiblit qu'à certains points de la place où un musicien se donne en spectacle pour le bonheur de quelques passants ou à l'occasion de rencontres entre amis.
Je suis dans la foule et je me revois dans la même rue, celle de cette grande ville que je connais depuis très longtemps, certains jours d'automne où les couleurs sont moins vives dans les vitrines, dans les tenues portées par les passants et dans le ciel dévoilant sa fine couverture de nuages blancs. Je marche vers le centre commercial où je dois faire quelques achats après avoir avalé un plat chaud et un dessert dans un petit restaurant accueillant....
11:45 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : écriture, journal intime, livre, nouvelles, textes brefs
jeudi, 02 octobre 2008
LA BOUCLE RETROUVEE
Il retrouve dans sa mémoire
La boucle de cheveux châtains
T'en souvient-il à n'y point croire
De nos deux étranges destins.
Du boulevard de la Chapelle
Du joli Montmartre et d'Auteuil
Je me souviens, murmure-t-elle
Du jour où j'ai franchi ton seuil
Il y tomba comme un automne
La boucle de mon souvenir
Et notre destin qui t'étonne
Se joint au jour qui va finir.
(G. Apollinaire)
14:26 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : poèmes, poésie, écriture, amour, journal intime, livre, littérature
mardi, 30 septembre 2008
LA LOI
Les lois sont des toiles d'araignées à travers lesquelles passent les grosses mouches et où restent les petites.
(Honoré de Balzac, La maison Nucingen).
La loi juste n'est point celle qui a son effet sur tous, mais celle qui est faite pour tous.
(Joseph de Maistre)
Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien.
(Jean Jacques Rousseau, Du contrat social)
23:09 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : littérature, écriture, justice, lois, citations, auteurs, livres
lundi, 29 septembre 2008
LE PRE AUX NARCISSES
Au pied du village de Suviane, en Provence, s'étend un pré humide où foisonnent les narcisses au printemps. C'est là qu'un colporteur a découvert le corps d'une jeune fille morte. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Qui l'a tuée ? Autant de questions qui troublent les habitants du pays et en particulier deux adolescents, Arnaud et sa soeur jumelle, la narratrice.
Il s'en fallu de peu que nous fussions les premiers à faire la macabre découverte ; nous avions projeté de nous rendre tôt le matin au pré des narcisses, mais notre mère, levée avant nous, surgit dans la cuisine où nous préparions notre déjeuner, et nous intima l'ordre de regagner nos chambres. Nous n'osâmes pas désobéir et nous remontâmes en maugréant l'escalier. Et ce fut le marchand ambulant qui traversait la plaine pour aller de Suviane à Rouvier, sa boîte de colifichets en bandoulière, qui trouva la jeune fille morte.
Il dit plus tard qu'elle lui était apparue d'abord comme une vague tache blanche au moment où un souffle de vent soulevant la brume. Il avait pensé à une roche pâle, à un tronc de bouleau couché parmi les herbes, puis au cadavre d'une chèvre. Il allait passer son chemin quand une curiosité le prit d'aller observer de plus près l'objet insolite. Il s'approcha davantage, il vit les cheveux noirs répandus autour du visage livide aux yeux ouverts et fixes, les membres épars, comme lancés dans une course immobile, le corps nu. Il jeta les hauts cris, appelant à l'aide, comme si on avait pu l'entendre au-delà de la plaine cotonneuse. Puis il prit peur, se voyant seul avec une morte, et il remonta en courant vers le village où il donna l'alarme. On ne le crut pas d'abord : il avait l'habitude de raconter des histoires rocambolesques, et s'il roulait des yeux exorbités, si sa voix chevrotait d'émotion, on crut à des mimiques destinées à rendre plus dramatique son récit. Mais il n'arrêtait pas de trembler, et il fallut se rendre à l'évidence : son trouble n'était pas feint. D'ailleurs il s'évanouit à moitié et le tenancier du Café de France dut le faire coucher sur une de ses tables.
(Extrait du livre de Suzanne PROU, LE PRE AUX NARCISSES)
22:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : culture, livre, écriture, littérature
jeudi, 25 septembre 2008
REPRISE DES COURS (Le journal de Juliette, lycéenne n° 38)
Juliette n'a pas revu Lionel, elle ne l'a pas oublié. Elle a repris les cours au lycée sans aucune appréhension, pour la dernière année avant le baccalauréat en juin. Le jour de la rentrée s'est passé "en un éclair". Elle retrouve ce jour là Aurélie et Annie ainsi que Jocelyne.
Alain n'est plus dans sa classe mais elle le retrouve en cours d'allemand chaque semaine, toutes les sections étant regroupées. Le professeur interroge souvent Juliette, peut être parce que, quelques jours avant la rentrée des classes, elle l'avait vu au supermarché. Il cherchait des cahiers de textes. Il lui avait demandé où elle avait trouvé le sien. Malheureusement il n'y en avait plus en stock, Juliette ayant pris le dernier.
Le professeur d'Anglais demande aux élèves de ne pas changer de place en ce début d'année, le temps de les connaître un peu mieux. Juliette qui se trouve seule à une table attend avec impatience de pouvoir se remettre à côté d'Aurélie.
Alain sort toujours avec Caroline, sa nouvelle petite amie depuis le mois de mars. Juliette se retrouve souvent à côté d'elle en cours d'Allemand. Et surtout elle lui prête son livre de cours, car Caroline ne l'a pas encore acheté et Alain non plus.
En cours de sciences, Juliette connaît bien sa professeur, Madame Monneveux, car celle-ci était venue cet été chercher Patricia à la location de vacances en Bretagne. Madame Monneveux a également besoin des services du papa de Juliette pour son antenne de télévision. Elle sonne donc à la porte de la maison cet après midi. "Il paraît que vous avez tué des souris en cours ce matin ?" demande la maman de Juliette. "Oui, il y en a qui n'aiment pas toucher", répond-t-elle en riant. Car Juliette avait raconté à sa maman qu'elle avait disséqué une souris blanche en cours ce matin. Maman fait une grimace et dit que c'est bien cruel.
23:34 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : livre, écriture, journal intime, nouvelles et textes brefs
ART
Par l'art seulement nous pouvons sortir de nous, savoir ce que voit un autre de cet univers qui n'est pas le même que le nôtre, et dont les paysages nous seraient restés aussi inconnus que ceux qu'il peut y avoir dans la lune.
(Marcel PROUST - A la recherche du temps perdu)
14:18 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : culture, littérature, livres, écriture
lundi, 22 septembre 2008
SOUS NOTRE TOIT
Sous notre toit
Toi et moi
Avons déposé nos valises
Nous n'irons pas à Venise
Nous ferons des heures grises
Des instants aux mille couleurs
Comme celles du bonheur
Sous notre toit
Toi et moi
C'est bien mieux qu'à Venise
Où quelquefois il pleut
Dans les yeux des amoureux.
10:30 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : poèmes, poésie, livres, littérature, journal intime, écriture
lundi, 15 septembre 2008
PARCE QUE TU ES TOI
C'est vrai que tu es fort et grand
C'est vrai que tu es très charmant
Mais tu n'es pas le seul ainsi
Non, tu n'es pas le seul. Pourtant,
Je n'ai pas un regard pour les autres ; aussi
Je crois que la raison pour laquelle je t'aime
C'est l'attrait de ce qui ne peut être qu'à toi
Un sourire, un regard, le timbre de ta voix
Ce que tu dis ou fais, ce que tu penses ... même.
Tu veux savoir pourquoi je t'aime ?
Et bien parce que tu es "toi".
(Je ne sais pas qui a écrit ce texte, je l'ai trouvé il y a très longtemps...)
22:23 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : poèmes, poésie, culture, livre, écriture, amour
vendredi, 12 septembre 2008
LA LANGUE FRANCAISE
La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, si touchante, si voluptueuse, si chaste, si noble, si familière, si folle, si sage, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on n'est jamais tenté de lui être infidèle.
(Anatole FRANCE)
11:06 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : littérature, écriture, livres, auteurs, culture, langues
mercredi, 10 septembre 2008
DEUX EXTRAITS du Livre de Bona MANGANGU que je viens de terminer
CARNETS D'AILLEURS :
"On ne change pas. On fait des bonds, des sauts périlleux, par-ci par-là. On élargit les angles de vue. Le regard est figé ou se porte au lointain, essayant de transcender le réel, mais on évolue toujours dans les mêmes cercles. On ne modifie pas le mouvement giratoire du vent. On regarde tourner les cercles en parlant à soi, au reste du monde. Parfois on se tait. La voix change, prend d'autres intonation, des inflexions cristallines, rauques ou claires. Les cercles concentriques s'agrandissent pour ceux qui voyagent. L'être véritable ne change pas". (page 9)
"L'amour est en lui-même musique. Le tout est de savoir pincer les bonnes cordes, si je puis m'exprimer ainsi, jouer la bonne partition, user de bons accords, de l'accord parfait. Lorsque cela arrive, c'est une grâce. Et aux détours d'un chant, d'une note bleue, parfois un miracle, des sources de joie. J'avoue que cela ne m'est jamais arrivé". (page 143)
22:24 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : littérature, écriture, journal intime, livre