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mardi, 29 août 2006

ROLAND DYENS

medium_Roland_Dyens_2.jpgLes qualités essentielles de Roland DYENS sont : maîtrise de l'instrument et de la pensée musicale alliée à la plus grande liberté interprétative, respect des compositeurs qui s'attache plus à l'esprit qu'à la lettre des oeuvres.

Né le 19 octobre 1955 à Tunis, Roland DYENS prend ses premières leçons de guitare à 10 ans. Il entre à l'Ecole Normale de Musique de Paris en 1969 et devient l'élève d'Alberto PONCE qui lui transmet son intérêt pour les oeuvres contemporaines et donc pour le travail du son. La grande virtuosité de Roland DYENS lui a permis de prolonger cet enseignement par des recherches personnelles et d'obtenir une palette exceptionnelle. Ses interprétations des pièces de Leo BROUWER sont particulièrement intéressantes.

En 1976, Roland DYENS obtient la licence de concert à l'Ecole Normale où il donne des cours dès l'année suivante. Licence de concert obtenue à l'unanimité avec félicitation du jury.

Après avoir pris contact dès 1971 avec la musique brésilienne, il en est devenu, après de nombreux séjours au Brésil, l'un des meilleurs interprètes.(bossa nova, samba, baio ...).

Ses connaissances techniques et une profonde affinité avec l'univers émotionnel de cette musique donnent à ses transcriptions de nombreux Chôros (Dilermendo, Reis, Joào Pernambuco, Ernesto Nazareth) un intérêt tout particulier : humour, tendresse, exubérance, mélancolie...s'y mêlent inextricablement.

medium_Roland_DYENS.jpgRoland DYENS est aussi un des meilleurs spécialistes des oeuvres de Villa-Lobos dont il a enregistré l'intégrale des Préludes pour guitare seule. On notera le soin avec lequel il fait ressortir les lignes mélodiques, évitant le plus possible les changements de cordes pour obtenir une meilleure homogénéité sonore à l'intérieur de chaque phrase. Il fut d'ailleurs en 1979 lauréat du concours d'Alessandria consacré à Villa-Lobos et prix d'honneur du concours international de Porto Alegre.

Formation classique et amour de la musique brésilienne sont liés dans les activités de Roland DYENS. Analyse des oeuvres de Villa-Lobos et initiation à la musique populaire brésilienne sont au programme de nombreux stages qu'il anime.

En 1987 il fut Grand Prix de l'Académie Charles CROS pour son enregistrement consacré à Villa-Lobos.

medium_GHA126059.jpgSes compositions (3 Saudades, Capricornes, Sonatine ...) sollicitent à la fois toutes les ressources sonores de la guitare classique contemporaine et les inventions harmoniques et rythmiques les plus intéressantes des guitaristes brésiliens. Roland DYENS ouvre ainsi au répertoire de l'instrument une voie nouvelle, déjà solidement établie sur la base d'une sérieuse expérience de l'écriture musicale (parallèlement à ses études instrumentales, il a suivi les cours de composition de Désiré DONDEYNE).

Soliste international, il est professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de PARIS.

+O+O+O+

medium_sgs-Dyens.jpgIl y a dans le style et la musique de Roland DYENS toute la diversité et la générosité de la vie : étrange osmose entre le musicien et l'instrument, comme si le sang circulait dans les cordes de sa guitare et la vibration du bois dans ses veines.

 

22:00 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Culture, musique

jeudi, 03 août 2006

LA "FIRST LADY" DE LA GUITARE

Liona BOYD est née à LONDRES, le 11 juillet 1949.

Ces parents étaient artistes peintres et lui permirent d'évoluer librement dans un milieu artistique et sensible.

Elle est malgré tout la seule musicienne de la famille, ses frères et soeurs ont suivi des carrières scientifiques.

Elle a joué pendant longtemps de la flûte à bec, puis, un jour elle rencontre par hasard le grand maître Julian BREAM. Ce fut pour elle une véritable révélation.

Elle part alors avec sa famille pour le Canada et elle suit des cours de guitare classique à TORONTO avec Elie KASSNER.

Trois ans après, c'est le premier contact professionnel avec le public. Elle déménage ensuite au Mexique où elle poursuit ses cours avec des cassettes.

Elle hésite longtemps entre ses études littéraires et la musique. Elle choisit le milieu des concertistes et travaille beaucoup.

Revenue dans sa ville de Toronto, elle perfectionne sa technique avec de grands guitaristes : Alirio DIAZ, Narcisso YEPES, Christopher PARKENNING et Alexandre LAGOYA dont elle suivra les cours au Conservatoire de PARIS pendant deux ans.

De retour au Canada, elle enseigne et commence à voyager dans son pays d'adoption : elle joue dans tous les villages sans relâche.

Son premier disque se vend à 45 000 exemplaires. Jusqu'au jour où Gordon LIGHFOOT l'engage en première partie du spectacle de sa tournée. Ce fut un triomphe et pourtant le public n'était pas venu pour écouter de la guitare classique.

Fidèle à son répertoire conventionnel, elle n'hésite cependant pas à créer certaines adaptations, et joue même en quatuor avec Chet ATKINS.

En photo, la couverture de son disque sorti le 13 septembre 2005, ROMANZA où elle joue de ses propres compositions ainsi que des morceaux de Emilio PUJOL, Francisco TARREGA, SOR, Joao TEIXEIRA GUIMARAES.

Vous pouvez aller visiter son site très complet où vous trouverez des vidéos clips, des photos, des articles et quelques unes de ses peintures (de guitares, bien entendu).

Adresse de son site : www.lionaboyd.com

16:00 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : culture, musique, guitare

mercredi, 26 juillet 2006

FEMININ GUITARE : JONI MITCHELL

medium_Joni_Mitchell_Hejira.jpgJoni MITCHELL est née au Canada en 1943.

Elle a hésité un moment entre la peinture et la musique (elle dessine ou peint toutes ses pochettes de disques).

Elle a très tôt plongé dans les milieux folk new yorkais puis Californiens, à Los Angeles.

Connue et respectée très tôt par des chanteurs plus célèbres qu'elle, elle entend ses propres chansons enregistrées par d'autres avant de pouvoir faire ses propres disques.

En pleine explosion du "Flower Power", elle abandonne le UKULELE avec lequel elle faisait ses premières armes à Toronto ou New York et le remplace par le DULCIMER et la GUITARE dont elle maîtrise déjà la technique.

Les rencontres qu'elle fait à partir de 1968 sont décisives pour son évolution personnelle, son inspiration et aussi pour sa musique : Graham NASH, David CROSBY, James TAYLOR, Stephen STILLS, Léonard COHEN, Neil YOUNG...

Ces influences folk, c'est bien évidemment dans sa période folk qu'on les perçoit le mieux : l'accord ouvert, base du jeu du dulcimer, était aussi l'un des piliers de la musique de David CROSBY ou James TAYLOR, et Joni MITCHELL l'emploie abondamment ; dans l'album For the Roses par exemple sur douze titres, cinq utilisent des accords ouverts : RE, LA, DO, FA#, DO, RE, pour Barangrill, DO, SOL, RE, FA, DO, MI, pour Woman of Heart and Mind, l'accord standard ouvert de RE Majeur pour You Turn me on, I'm a Radio (son premier tube). Corollaire de l'accord ouvert, le jeu qui utilise fréquemment les cordes à vide est très prisé par Joni MITCHELL : ainsi trouve-t-on chez elle de fréquents accords de LA Mineur neuvième dans lesquels le SOL et le DO sont joués respectivement sur la cinquième case de la corde de RE et sur la cinquième case de la corde de SOL tandis que le Mi grave le LA, le SI et le MI aigu sonnent à vide.

Le jeu de guitare de Joni MITCHELL est aussi remarquable pour son utilisation des accords avec basses substituées :  Refuge of the Roads dans l'album HEJIRA ou Barangrill en sont de bons exemples.

medium_Joni_Mitchell.jpgSur le plan rythmique, Joni MITCHELL utilise beaucoup d'arpèges réguliers sur les accords ouverts, mais aussi beaucoup d'accents en retour de médiator sur les croches ne correspondant pas à des temps forts, et fait ainsi ressortir les cordes à vide ainsi que les secondes, quartes et sixtes dont elle enrichit souvent ses accords (par exemple Furey sings the blues, dans l'album HEJIRA, Woman of Heart and Mind dans FOR THE ROSES).

Après le point culminant que représente l'album MILES OF AISLES, enregistré en public à l'apogée de la période folk-rock où Joni MITCHELL flirte avec le jazz, rock et folk vont peu à peu disparaître pour laisser la place au jazz et voir de talentueux guitaristes collaborer avec Joni MITCHELL (Larry CARLTON et Pat METHENY entre autres ...) sans jamais la remplacer : ainsi la chanteuse joue les rythmiques de HEJIRA et elle utilise deux guitares en alternance, tout au long du concert. Guitariste accomplie, Joni MITCHELL est donc la chanteuse dont l'apport en tant qu'instrumentiste est le plus original et important.medium_Joni_Mitchell_Travelogue.gifmedium_Joni_Mitchell_Painting_with_words_and_Music.jpg

14:50 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : musique, guitare, artistes

vendredi, 07 juillet 2006

Narciso YEPES

Né à Lorca, province de Murcie, le 14 novembre 1927, le petit Narciso reçu sa première guitare, achetée dans une foire, à l'âge de 4 ans.

Deux ans plus tard, voyant l'enfant pleurer en écoutant un disque de musique classique, son père décide de l'inscrire à des cours de solfège, puis de piano et de guitare. En 1940, il entre au Conservatoire de Valence et suit des cours d'harmonie et de composition.

C'est à 16 ans qu'il fait une rencontre déterminante : celle du pianiste et compositeur, Vicente ASENCIO. Celui-ci exige de son élève qu'il exécute avec la guitare des gammes aussi rapides et détachées que celles qu'il obtient au piano. Narciso YEPES développe alors des techniques personnelles de gamme, utilisant tous les doigts de la main droite, sauf l'auriculaire, et, capable enfin de jouer ses gammes "prestissimo", il retourne chez son professeur. ASENCIO aura alors de nouvelles exigences que Narciso réussira toujours à satisfaire au grand bénéfice de l'évolution des techniques guitaristiques. En 1946, Narciso YEPES s'installe à MADRID sur les conseils d'Ataulfo ARGENTA, directeur de l'Orchestre National espagnol. L'année suivante, pour son premier concert, il donne avec le même chef d'orchestre, le Concerto de Aranjuez (dont il gravera la permière version enregistrée en 1955).

Ce premier triomphe ouvre à Narciso YEPES une carrière internationale : première tournée européenne, débutant à GENEVE, en 1948 ; premier concert à PARIS, salle Gaveau en 1950.

Dès lors, Narciso YEPES donne en moyenne plus de cent concerts par an dont un très grand nombre, ce qui n'est pas si courant pour un guitariste, avec des chefs d'orchestre de la stature d'Igor Markevitch.

Narciso YEPES obtient un grand succès populaire avec la composition et l'enregistrement en 1952 de la musique d'un film de René Clément, Jeux Interdits.

Cette carrière prestigieuse n'empêche pas Narciso YEPES de consacrer une partie de son temps à la recherche musicale.

Le résultat le plus important en est certainement la mise au point, en 1964, d'une guitare à dix cordes, dont les deux premiers modèles furent construits par José Ramirez et Ignacio Fleta.

C'est bien grâce à Narciso YEPES que la guitare à dix cordes n'est plus une simple curiosité mais un instrument à part entière qui possède maintenant sa propre littérature (en particulier les très belles oeuvres de Maurice OHANA).

L'adjonction de 4 cordes graves donne un plus grand équilibre sonore, chacun des douze sons de la gamme chromatique possédant une résonnance par sympathie sur une corde à vide. Surtout, le nouvel instrument a permis à YEPES d'exhumer etmedium_Narciso_YEPES.jpg de jouer sans transcription un très grand nombre d'oeuvres pour le luth, la vihuela ou la guitare baroque. Cest aussi à Narciso YEPES que nous devons le premier enregistrement intégral des 24 études de Fernando SOR (1967).

Mais son travail en faveur de la musique ancienne ne détourne pas pour autant Narciso YEPES de la musique contemporaine : il a créé les oeuvres que de nombreux compositeurs actuels, tels OHANA, MORENO, TORROBA, BACARISSE, HALFFTER, RUIZ PIPO, MADERNA, BALADA ... lui ont dédiées ou ont écrites pour lui.

Ajoutons que le maître a dirigé quelques cours d'interprétation à MADRID et à CHAMONIX.

Narciso YEPES avait d'autres passions : les échecs, la natation, le yoga, la composition musicale mais aussi la littérature.

Il est décédé le 3 mai 1997 en Espagne.

22:25 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : culture, musique, guitare