samedi, 18 décembre 2010
LE BUREAU DE GRAND PERE
Le bureau de grand père était une pièce assez sombre, éclairée seulement par une fenêtre donnant sur la rue.
Grand père y tenait des comptes sur des grands livres. Il y lisait également le journal local en fumant la pipe. Tout était bien ordonné, bien rangé, chaque chose avait une place bien déterminée.
Je le retrouvais là, le dimanche midi, quand nous arrivions en famille pour le repas préparé par grand mère.
Dès qu'il discutait sérieusement avec papa, je partais jouer dans le jardin.
Une bibliothèque vitrée se tenait dans le coin gauche de cette pièce où règnait le calme absolu. J'ai bien essayé de m'intéresser à ce qui s'y trouvait aligné sagement, mais je n'aimais que les livres de mon grand frère.
Un canapé en cuir marron, adossé au mur près de la porte, était le seul endroit où j'aimais m'asseoir. C'est là que le Père Noël déposait ses cadeaux chaque fin d'année. Cette idée ne me semblait pas étrange, au contraire il avait la bonne idée de ne déranger personne dans la maison, lors de son bref passage.
Des bibelots anciens donnaient à ce bureau une ambiance d'un autre siècle.
Quand grand père a pris sa retraite, un autre bureau plus petit l'attendait dans sa nouvelle maison. Il avait gardé chaque meuble mais l'ambiance et les activités restaient les mêmes.
Vous retrouverez cette histoire, avec d'autres anecdotes, dans mon nouveau recueil, ELISA RACONTE, qui vient de paraître et qui est en vente dans la colonne de gauche de ce blog.
15:09 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (24) | Tags : souvenirs, écriture, journal intime, livre, littérature, nouvelles, enfance
jeudi, 16 décembre 2010
CLAIR HIVER (Pierre REVERDY)
L'espace d'or ridé où j'ai passé le temps
Dans le lit de décembre aux flammes descendantes
Les baies du ciel jetées sur les enceintes
Et les astres gelés dans l'air qui les éteint
Ma tête passe au vent du Nord
Et les couleurs déteintes
L'eau suivant le signal
Tous les corps retrouvés dans le champ des averses
Et les visages revenus
Devant les flammes bleues de l'âtre matinal
Autour de cette chaîne où les mains sonnent
Où les yeux brillent du feu des pleurs
Et que les ronds de coeurs couvrent d'une auréole
Les rayons durs brisés dans le soir qui descend.
11:03 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : poèmes, poète, poésie, écriture, livre, culture
mardi, 14 décembre 2010
MON PETIT JARDIN
C'est le printemps et mon père achète des graines pour son potager. Il a préparé l'endroit et creuse un sillon. Il me montre comment placer les graines. Quand il a terminé, il les recouvre délicatement de terre, tasse le tout et passe l'arrosoir au-dessus pour bien mouiller les graines. Il met le paquet vide en tête de la ligne sur un petit piquet en bois. Quelquefois, il me donne les paquets presque vides. Il me désigne une petite parcelle où je suis autorisée à planter des carottes, du persil et même de fleurs. Je divise ma parcelle en quatre et avec une pelle je retourne la terre. Je dessine deux allées avec des petits cailloux. Je me rends compte que je ne peux pas bêcher comme lui. Mon premier jardin est minuscule mais je suis fière du résultat. Avec mon arrosoir en plastique, je mouille la terre chaque soir en rentrant de l'école. Je guette les premières pousses. Et le jour où elles se décident à montrer le bout de leur nez, j'appelle mon père. Je lui montre ces petites tiges fragiles qui fendent la croute terreuse. Et je suis heureuse ...
21:20 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : journal intime, souvenirs, écriture
vendredi, 10 décembre 2010
L'HIVER QUI VIENT (Jules LAFORGUE)
Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! tombée de la nuit,
Oh ! le vent !...
La Toussaint, la Noël, et la Nouvelle Année,
Oh ! dans les bruines, toutes mes cheminées !...
D'usines...
On ne peut s'asseoir, tous les bancs sont mouillés ;
Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,
Tous les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
Et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine!...
Ah ! nuées accourues des côtes de la Manche
Vous nous avez gâtés notre dernier dimanche.
Il bruine ;
Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées
Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine.
Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles
Des spectacles agricoles,
Ou êtes-vous ensevelis ?...
Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau,
Git sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau.
Un soleil blanc comme un crachat d'estaminet
Sur une litière de jaunes genêts,
De jaune genêts d'automne.
Et les cors lui sonnent !
Qu'il revienne...
Qu'il revienne à lui !
Taïaut ! Taïaut ! et hallali !
O triste antienne, as-tu fini !...
Et font les fous !...
Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,
Et il frissonne, sans personne !...
21:30 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, société, saisons, écriture, littérature
jeudi, 09 décembre 2010
POUR CEUX QUI AIMENT LES PETITES HISTOIRES D'ENFANCE
Je viens de republier mon deuxième recueil (ELISA RACONTE) que certains possèdent déjà depuis 2007.
Cette fois sur UNIBOOK.COM (car j'ai des problèmes pour publier sur THEBOOKEDITION).
Il s'agit d'un recueil de 48 petites anecdotes de mon enfance.
Si vous désirez le commander, c'est ici :
http://www.unibook.com/fr/Elisabeth-LEROY/ELISA-RACONTE
Vous pouvez également en lire des extraits avant de passer commande.
11:52 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : romans, écriture, livre, souvenirs
samedi, 04 décembre 2010
L'HOMME AUX BIJOUX
Il attend quelqu'un ou quelque chose, assis sur un banc de la station du tramway. Il regarde les rames arriver et partir, les gens monter et descendre. Il porte autour du cou 4 ou 5 colliers en chaines et en perles. Les bracelets qu'il a enfilés avant de sortir, font un bruit métallique. Il essaie d'être gracieux dans tous ses gestes. Aux doigts, il porte des bagues grossières, de toutes les formes, argentées, que l'on trouve sur les marchés ou dans les petites boutiques. Il ne parle à personne, il regarde les gens.
Quelquefois, il monte dans le tramway, destination le centre ville, juste pour passer le temps. Et les gens se retournent discrètement sur lui, se demandant ce qu'il a dans la tête. Lui ne ressent aucune gêne. Il rêve qu'il est encore un enfant.
Au retour, il ne rentre pas chez lui immédiatement, il reste assis un moment sur le banc en attendant que le soleil se couche.
18:09 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : écriture, société, nouvelles et textes brefs.
mercredi, 01 décembre 2010
DECEMBRE
Décembre, de froid trop chiche,
Ne fait pas le paysan riche.
Le tonnerre en décembre
Annonce pour l'an qui vient
Aux bêtes et aux gens
Abondance de biens.
17:44 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : société, citations, proverbes, écriture, livre, coutumes
dimanche, 28 novembre 2010
NOUVEAU TRAVAIL, NOUVELLE AMBIANCE (Le Journal de Juliette, n° 71)
Fin septembre, Juliette s'était rendue à l'antenne de l'agence pour l'emploi de sa petite ville. La Conseillère lui avait noté sur un carton jauni les coordonnées d'un syndicat où elle pouvait se présenter. Elle avait ajouté : "L'ambiance y est très familiale, vous verrez". Juliette téléphone dès le lendemain pour avoir un entretien. Une secrétaire lui fixe immédiatement un rendez-vous. Juliette s'y rend et fait bonne impression : elle est engagée dès le début du mois d'octobre, soit 3 semaines après avoir quitté son premier emploi. Entre la comptable, la secrétaire de direction, la standardiste et deux hommes âgés qui partiront à la retraite dans 2 mois, elle trouve sa place et ses collègues sont vraiment très sympathiques. La Conseillère emploi avait raison... Elle est ravie et Erika, qui occupe depuis 6 mois un poste de secrétaire dans une grande Brasserie, l'encourage et partage son bonheur.
19:47 Publié dans Journal de Juliette | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : nouvelles et textes brefs, journal intime, écriture, société
mardi, 23 novembre 2010
UNE FENETRE S'OUVRE
Une fenêtre s'ouvre sur demain
Dans un espace immaculé
Fermé au monde incertain
D'un pantin désarticulé.
Une fenêtre s'ouvre sur demain
Au galop des chevaliers
Hors des routes et chemins malsains
J'entends les cadavres supplier
Une fenêtre ouverte sur demain
Dérange les projets souterrains
Apparaît un bel Arlequin
Dans la grisaille du matin
Ouvrant une parenthèse
Sur toutes les hypothèses.
14:38 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : poésie, poèmes, écriture, livre, société
vendredi, 19 novembre 2010
UN CIEL RIANT ET PUR
Je veux un ciel riant et pur
Réfléchi par un lac limpide,
Je veux un beau soleil qui luise dans l'azur,
Sans que jamais brouillard, vapeur, nuage obscur
Ne voilent son orbe splendide ;
Et pour bondir sous moi, je veux un cheval blanc,
Enfant léger de l'Arabie,
A la crinière longue, à l'oeil étincelant,
Et, comme l'hippogriffe, en une heure volant
De la Norvège à la Nubie.
Je veux un kiosque rouge, aux minarets dorés,
Aux minces colonnes d'albâtre,
Aux fantasques arceaux, d'oeufs pendants décorés,
Aux murs de mosaïque, aux vitraux colorés
Par où se glisse un jour bleuâtre ;
Et quand il fera chaud, je veux un bois mouvant
De sycomores et d'yeuses,
Qui me suive partout au souffle d'un doux vent,
Comme un grand éventail sans cesse soulevant
Ses masses de feuilles soyeuses.
Je veux une tartane avec ses matelots,
Ses cordages, ses blanches voiles
Et son corset de cuivre où se brisent les flots,
Qui me berce le long de verdoyants îlots
Aux molles lueurs des étoiles.
(Théophile GAUTIER)
17:30 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, livre, littérature, écriture, société