jeudi, 09 juin 2011
MELLIN DE SAINT GELAIS
Mellin de Saint Gelais, poète français de la Renaissance, et en même temps médecin, astrologue et musicien, est né à Angoulème vers 1491. Il est décédé à Paris en 1558.
Voici un de ses Sonnets.
Il n'est point tant de barques à Venise,
D'huitres à Bourg, de lièvres en Champagne,
D'ours en Savoie et de veaux en Bretagne,
De cygnes blancs le long de la Tamise ;
Ni tant d'amour se traitant en l'église,
Ni différends aux peuples d'Allemagne,
Ni tant de gloire à un seigneur d'Espagne,
Ni tant se trouve à la cour de feintise ;
Ni tant y a de monstres en l'Afrique,
D'opinions en une République,
Ni de pardons à Rome un jour de fête ;
Ni d'avarice aux hommes de pratique,
Ni d'arguments en une Sorbonnique,
Que m'amie a de lunes en la tête.
18:15 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : poésie, renaissance, poèmes, poètes, écriture, culture, littérature, livres
samedi, 04 juin 2011
LA RENCONTRE (Quatre filles - 3 )
La liaison de Noémie et d'Eric avait débuté le jour où il fêtait son anniversaire. Elle ne l'aimait pas plus qu'un autre ; elle voyait leur relation comme une erreur de parcours.
Il avait tout préparé : les gâteaux, les assiettes en carton et le champagne. Lui brûlait d'amour pour elle, du moins c'est ce qu'il lui répétait chaque jour depuis cette date. Seulement, il ne savait pas aimer, il était maladroit comme un enfant. Car il restait un enfant malgré ses 23 ans fêtés avec quelques amis, un beau jour d'été.
Le champagne aidant, il avait réussi à la conduire dans un coin retiré de l'appartement et à la faire rire. "L'alcool fait tomber les barrières", lui avait-il dit un jour.
Après le départ des autres, il avait pris soin de tourner le verrou de la porte d'entrée. Elle avait pris peur à ce moment là.
Elle regretta amèrement, mais bien trop tard, cette soirée passée avec lui car, à partir de ce jour là, il lui dicta tous ses désirs et l'inonda de cadeaux.
17:19 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : société, amour, écriture, littérature, livre
samedi, 28 mai 2011
LE PLAN D'ATTAQUE de NOEMIE (Episode 2 de mon livre : Quatre filles )
Pour quitter Eric, il n'y avait qu'une solution : trouver un nouvel appartement.
En attendant, son problème envahissait de plus en plus ses nuits.
Elle se confia à son amie, Judith, étudiante dans la même Université.
Cette dernière, après avoir écouté Noémie lui raconter ses peines, la conseilla. Cependant, Judith trouvait que Noémie exagérait quand elle disait qu'Eric avait un problème mental. "Il est comme tous les garçons... tu n'as qu'à le décourager."
"Mais c'est ce que je fais ! je ne porte plus que des pantalons, les jupes courtes, c'est terminé pour moi. Et je refuse tous ses cadeaux. Que puis-je faire de plus ?".
Ses yeux se remplirent de larmes, elle était à deux doigts de craquer. Elle n'en pouvait plus. Judith ne lui était pas d'un grand secours.
Elle décida alors de se débrouiller sans elle puisque de toute façon c'était son histoire et pas celle des autres.
Elle se rendit chez son médecin et lui demanda des somnifères. Elle voulait faire face en attendant de trouver un appartement. L'été arrivait, la fac allait fermer, elle aurait le temps de faire des recherches.
Elle pensa aussi à son amie Nathalie qui avait terminé ses études : elle était certaine de trouver en elle une aide efficace.
17:05 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : roman, littérature, écriture, société
mercredi, 25 mai 2011
INSULTE
Le critique insulte l'auteur : on appelle cela de la critique.
L'auteur insulte le critique : on appelle cela de l'insulte.
(Henry de MONTHERLANT)
19:03 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : citation, société, écriture, littérature
samedi, 07 mai 2011
LES GRANDS POETES
Les grands poètes sont obscurs pour deux raisons opposées :
tantôt parce qu'ils parlent de choses trop grandes pour que n'importe qui les comprenne, tantôt parce qu'ils parlent de choses trop petites pour que n'importe qui les voie.
(CHESTERTON)
17:38 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poésie, poètes, société, littérature, écriture
jeudi, 21 avril 2011
LA VIE SEMBLE ETRANGE
Ils se sont raconté leur vie.
Ils se sont quittés, tristes et fatigués.
Maintenant l'été est là.
Entre le soleil, l'herbe,
Les fleurs et le ciel bleu,
La vie semble étrange
Elle est sans dessus, dessous....
22:47 Publié dans Nouvelles et textes brefs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : écriture, société, journal intime, livre, littérature
vendredi, 15 avril 2011
EN VELO AVEC MON PAPA
Mon papa s'apprête à partir travailler. Il y va en vélo car c'est à l'autre bout de la ville. Pour faire plaisir à sa maman, et comme je suis trop petite pour aller à l'école, il me prend avec lui. Il m'assied sur le siège attaché au porte-bagages. Cela permet de soulager maman qui a beaucoup de travail avec ma petite soeur.
Et nous voilà partis après le repas de midi. Je m'accroche fort à son manteau car j'ai un peu peur. Je ne vois pas la rue qui défile devant moi. Je regarde les maisons qui défilent sur le côté. Arrivés au portail en fer de l'usine, il me laisse sur le vélo et descend pour ouvrir. Derrière le portail, se trouve à droite la maison de mon grand père et de ma grand mère. A gauche, ce sont les bâtiments de l'usine puis les bureaux. Au fond de la cour se trouvent aussi des bâtiments où les ouvriers travaillent. Au fond à droite, se dressent de vieux bâtiments qui servent de garage et une grange en bois, comme dans les films de cow-boys.
Mon grand père est déjà au bureau, il travaille comme comptable avec une dame. Je peux le voir car il a son bureau près de la fenêtre qui donne sur la cour. Il me fait signe bonjour. Le dimanche, il m'emmène voir son bureau quand il n'y a personne.
Mon papa me dépose chez sa maman qui m'embrasse très fort et il s'en va.
J'aide ma grand mère à ranger sa cuisine comme je peux. Elle me lit une histoire. Je dessine sur du vieux papier avec de vieux crayons de couleurs. Nous allons ensuite ramasser les oeufs que les poules ont laissés un peu partout : dans la paille de la réserve à charbon, dans certains coins du jardin. Il faut bien regarder et surtout ne pas les laisser tomber. Je m'amuse aussi quelquefois avec les poules qui s'échappent dès que je veux les toucher. Mais, j'ai l'habitude. Ensuite, ma grand mère me donne un biscuit pour le goûter car l'air de la campagne ça creuse. Elle m'emmène dans le potager car il faut penser au repas du soir. J'y vois des salades, des poireaux et d'autres légumes ainsi que quelques fleurs.
Quand mon papa a fini sa journée de travail, il rentre avec mon grand père qui m'embrasse et nous buvons un verre de jus de fruit pour moi et du café pour mon papa et mes grands parents. Ils parlent de choses que je ne comprends pas.
Maintenant, il est l'heure de rentrer pour retrouver mon frère et ma soeur qui sont déjà revenus de l'école. Je fais la route en sens inverse ce qui me permet de voir les maisons de l'autre côté de la rue.
J'aime avoir les cheveux dans le vent, même s'il fait quelquefois très froid. Mais je suis bien couverte.
L'après-midi s'est bien passée et je suis contente de revenir à ma maison. La table est déjà mise et je sens l'odeur de la soupe dès que j'arrive.
11:34 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, écriture, journal intime, société, littérature
samedi, 02 avril 2011
PIERROT MON AMI (Raymond QUENEAU) extrait.
La salle finit par se remplir et le rideau se leva sur tout un matériel de quincaillerie. Pierrot se trouvait également là, non moins figé que tout à l'heure. Lorsque le fakir entra, il croisa les bras sur la poitrine et s'inclina très profondément. Celui-là, de salut, je l'ai réussi, pensa-t-il. L'autre lui fit un signe. Pierrot d'un geste plein de soumission lui offrit une épingle à chapeau longue de cinquante centimètres que Crouïa-Bey s'enfonça dans la joue droite. La pointe ressortait par la bouche. Sur un nouveau signe, Pierrot lui tendit une nouvelle épingle qui s'en alla perforer l'autre joue. Une troisième épingle transperça encore une fois la joue droite, et ainsi de suite.
Absorbé par son travail, Pierrot ne fit tout d'abord guère attention à ce que devenaient les premières. Mais avant d'offrir la sixième, il leva les yeux. Dans un brouillard, il aperçut des espèces de dards d'acier qui émergeaient de la belle barbe du fakir. Il blémit. Il suivit des yeux la tige de la nouvelle épingle : elle s'éleva en l'air, et, lentement, après avoir percé la peau, pénétra dans la chair. Les yeux tout grands, Pierrot regardait ça, pâle d'horreur. Puis la pointe réapparut entre les deux lèvres. Pierrot ne put plus y tenir. Pierrot s'évanouit. Dans la salle, on se marait.
17:42 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : livre, littérature, écriture, queneau, société, cirque
vendredi, 25 mars 2011
DANSER
La danse sous toutes ses formes ne peut être exclue du cours de toute noble éducation :
Danser avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume ?
(NIETZSCHE, Le crépuscule des idoles)
20:02 Publié dans Citations | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : citation, livre, auteur, écriture, littérature, société
samedi, 19 mars 2011
Paul ELUARD "L'amour, la poésie" (1929)
Je te l'ai dit pour les nuages
Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer
Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles
Pour les cailloux du bruit
Pour les mains familières
Pour l'oeil qui devient visage ou paysage
Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur
Pour toute la nuit bue
Pour la grille des routes
Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert
Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles
Toute caresse toute confiance se survivent.
17:43 Publié dans poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : poésie, poèmes, écriture, livre, littérature