mardi, 14 novembre 2006
MES PREMIERES VACANCES (été 1959)
Aujourd'hui, nous partons en vacances en famille pour la première fois. Il fait chaud et le ciel est bleu. J'ai 6 ans et demi. Pour le voyage, j'ai mis ma robe en coton rouge et blanc, mes lunettes de soleil ainsi que mon chapeau de paille. Maman a préparé les valises et m'a permis d'emmener ma poupée. Papa a garé la 203 devant le portail et charge nos valises dans le coffre ainsi que quelques sacs. Nous nous installons dans la voiture pendant que maman fait les dernières recommandations à mémé qui gardera notre maison pendant notre absence. Le voyage peut commencer. Le moteur ronronne et Papa ferme toutes les portières. Nous disons au revoir et nous voilà partis. Dans la voiture, maman nous demande si nous n'avons pas trop chaud et si nous avons soif. Dans quelques heures nous arriverons chez Oncle Fernand qui nous attend dans sa maison de campagne, près de Chartres. Oncle Fernand est le frère de mon Pépé. Il est à la retraite depuis peu. Comme il est veuf, il se retrouve l'été dans sa maison de campagne avec ses deux filles et sa petite fille, Sophie, qui a 10 ans. Sophie est ma cousine, elle est venue quelquefois le dimanche chez mon Pépé et nous avons joué ensemble. Nous arrivons près de Chartres après un voyage de quelques heures. La voiture roule maintenant près des champs de blé. Rien que des champs de blé sur une route de campagne. Dans un tournant, nous voyons Oncle Fernand qui nous fait des signes. C'est ici, au milieu de la verdure que se trouve sa maison. Papa gare la voiture et nous descendons pour aller embrasser toute la famille qui nous attend avec impatience. Dans la cour ombragée, deux grandes tables nous attendent pour le repas du soir. Le vent est léger et l'air est doux. Des guêpes viennent se jeter dans les pièges posés sur de petites tables de jardin. Elles ne viendront plus nous déranger pendant le repas. Le parfum de la maison se dégage des deux portes-fenêtres de la salle à manger devant la terrasse. Des mouches viennent se coller aux rubans insecticides accrochés aux lampadaires dans la maison.
Oncle Fernand nous aide à monter nos bagages dans les chambres. Pour y accéder, nous contournons la maison construite sur un terrain en pente : les portes-fenêtres des chambres sont ouvertes directement sur le jardin. Nous n'avons donc pas besoin de monter par l'escalier intérieur pour nous installer.
Ma cousine Sophie nous montre sa chambre et ses jouets. Elle court avec nous dans le jardin et nous laissons les adultes discuter de choses et d'autres.
Le lendemain, nous partons promener en famille. Oncle Fernand possède une barque. Il nous emmène sur la rivière qui court pas loin de là. Il fait toujours aussi beau et nous sommes heureux de passer de si belles vacances. Chacun notre tour, nous faisons un tour en barque et nous nous laissons aller à découvrir la rivière de l'intérieur.
Dans la journée, nous jouons avec Sophie et nous visitons le jardin derrière la maison : Oncle Fernand y possède quelques pieds de vignes. Dans une grange il a rangé tout son matériel pour le jardin et le bricolage.
J'ai ainsi passé 8 jours merveilleux, dans un endroit si beau que je ne l'oublierai jamais. J'ai eu récemment ma cousine Sophie au téléphone, suite au décès de sa tante. Il reste dans ma mémoire une petite fille blonde, aux yeux bleus, espiègle, indépendante, assez gâtée car fille unique, mais très agréable.
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mardi, 07 novembre 2006
Mémé MARGUERITE et Grand père VALERE
Ma Mémé Marguerite vivait seule depuis son divorce d'avec mon grand père Valère, quand ma maman avait 6 ans et ma tante Nicole 2 ans. Elle n'avait eu que deux filles qu'elle avait élevé difficilement en faisant des ménages à droite et à gauche. Il y avait eu également la guerre 39-45 qui l'avait obligée à s'installer pour quelque temps chez sa soeur, Jeanne, à la frontière belge.
Elle vivait seule dans un deux pièces, dans un petit immeuble vétuste d'une petite rue du centre ville. Quand elle n'avait rien à faire, elle passait son temps, assise à sa table de cuisine, à regarder les gens entrer et sortir de la boulangerie d'en face ou du débit de tabac juste à côté. Elle connaissait tout le monde et pouvait en raconter des histoires sur les uns ou les autres.
Nous, ses petits enfants, passions la voir le jeudi après-midi ou quand nous faisions quelques courses dans son quartier. Elle nous offrait à chaque fois des carambars qu'elle sortait de son buffet. Elle nous servait un petit verre de liqueur. Quelquefois, elle confectionnait de délicieuses gauffrettes ou des caramels qu'elle nous faisait goûter.
Avant la rentrée des classes, nous partions avec elle dans les pâtures chercher des pissenlits que nous mettions dans son panier. En rentrant de promenade, elle en faisait une salade.
Elle allait promener seule également pour se changer les idées. Elle ne marchait pas, elle ne savait pas, elle trottinait en regardant le paysage, la nature ou les devantures des magasins.
Elle passait au moins une fois par jour chez nous pour prendre des nouvelles et en donner. Elle ne nous embrassait pas sur la joue comme tout le monde, Elle nous faisait une bise sur le sommet de la tête, sur nos cheveux. Mais, au fur et à mesure que nous grandissions, elle devait se soulever sur la pointe des pieds. Si bien que, arrivés à la taille adulte, nous plions les genoux pour lui dire bonjour. C'était comme un salut organisé. Elle était facilement joyeuse malgré sa solitude. Elle avait quand même une préférence pour mon cousin Michel qui est resté 6 ans le fils unique de ma tante Nicole. Puis, sont nés ma cousine Dominique et mon cousin Pascal. Mais ma mémé a continué à garder une préférence pour son petit fils Michel. Je ne lui en veux pas, personne ne lui en voulait dans la famille. Elle aimait tous ses petits-enfants, c'est ce qui comptait.
Quelquefois, le samedi après-midi, elle venait voir son émission préférée chez nous : une heure d'accordéon. Car ma mémé n'avait pas la télévision. Elle ne l'a eue que très tard, j'étais déjà mariée je pense.
A chaque fois, elle était transformée, elle qui aimait danser. Toute sa jeunesse remontait dans sa mémoire en écoutant ces magnifiques morceaux de musette.
Quant à mon grand père Valère, il était remarié à Olga, la belle soeur de son frère Calixte.
Je me souviens des dimanches où nous passions leur rendre visite en famille. J'aimais regarder les oiseaux qu'il possédait dans une cage, moi qui n'avait que des chats à la maison. Il nous emmenait aussi voir les lapins qu'il élevait dans son jardin, enfermés dans des clapiers. Il avait aussi un chien et moi j'en avais peur. J'attendais qu'il l'attache pour entrer dans la cour. Nous étions heureux ainsi mais ces moments là étaient toujours trop courts. Au moment de sa mort, nous avons su qu'il avait regretté toute sa vie de ne pas nous avoir vus plus souvent. Mais il ne fallait pas que ma Mémé et lui se retrouvent le même jour, au même endroit, C'était ainsi, ils avaient divorcé depuis longtemps.
Son frère Calixte est décédé d'un cancer de la gorge avant mon grand-père. Nous étions allés le voir pour la première fois, je m'en souviens, peu avant son décès. Il avait un gros pansement et parlait difficilement. J'étais adolescente et cela m'a marquée.
Mon grand père Valère est décédé en 1976 d'un cancer des intestins. J'habitais déjà dans le Midi et je ne l'ai pas vu malade. Je n'ai pas pu aller à son enterrement non plus.
Ma mémé est décédée 10 ans après.
Les souvenirs les plus heureux vont rester gravés dans ma mémoire jusqu'à la fin.
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mardi, 31 octobre 2006
A L'HOPITAL
J'ai quatre ans et quatre mois. Ma maman est partie à l'hôpital depuis quelques jours. Mon papa m'a dit qu'elle était partie se faire soigner car elle avait mal au ventre, mais qu'elle serait bientôt guérie. Ma mamie me rassure car je suis un peu triste qu'elle ne soit pas à la maison.
Aujourd'hui nous partons à l'hôpital en famille pour la voir Dans le couloir tout blanc, je vois des infirmières en blouse blanche qui vont et viennent. J'entends une voix crier derrière une porte, c'est une dame qui a mal. Mon papa me rassure et nous tapons à la porte de la chambre de maman. Je la vois en chemise de nuit allongée sur un lit blanc. Une dame est aussi allongée dans un lit blanc près d'elle. Elle tient un bébé dans ses bras, un garçon. Ma maman me montre le petit lit à côté d'elle. J'y vois un bébé dormir. Elle me dit : "c'est encore une fille, c'est une nouvelle petite soeur".
La dame qui porte le petit garçon me demande si je suis contente et je lui réponds de la tête. Un monsieur est près d'elle et me regarde en souriant. C'est le papa du petit garçon et il me parle en machant un bout d'allumette.
Comme la chambre est trop petite pour contenir une déjà grande famille comme la notre, je sors de la chambre avec mon frère et ma soeur aînée. Nous ne faisons pas de bruit car on nous a dit d'être calme, de ne pas crier car des personnes dorment derrière les portes. Le couloir est étroit et nous écoutons les bruits feutrés de l'hôpital. Nous laissons les adultes parler entre eux.
Puis, il est l'heure de rentrer à la maison. Nous disons au revoir à maman et à sa voisine de chambre ainsi qu'au monsieur à l'allumette que j'ai revu plusieurs fois. Maman avait sympathisé et nous sommes allés souvent leur rendre visite. J'ai ainsi pu voir son atelier de menuiserie et les magnifiques meubles qu'il créait. Ils sont également venus à la maison plusieurs fois. Mais il avait toujours ce bout d'allumette dans la bouche, même en parlant.
Ma petite soeur est rentrée 4 jours après notre visite et nous l'avons bien dorlotée. Elle était sage et dormait bien. Elle avait les cheveux blonds comme moi. Elle partageait sa chambre avec mon autre petite soeur. Moi je dormais dans l'autre chambre avec ma grande soeur et la famille ne s'est plus agrandie depuis ce jour.
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lundi, 30 octobre 2006
LE DOCTEUR
Maman a appelé le docteur car aujourd'hui je ne vais pas à l'école, je suis très malade. J'ai de la fièvre et je suis couchée dans mon petit lit bleu. De temps en temps, maman monte dans ma chambre et vient me demander si je vais bien. Elle m'apporte un verre d'eau fraîche et tâte mon front pour savoir si je n'ai pas trop chaud. Je ne fais que dormir et quand j'ouvre les yeux, avec difficulté, je vois l'armoire devant moi qui bouge. Je pense que j'ai beaucoup de fièvre car je me sens très fatiguée. Le docteur arrive enfin avec sa valise pleine d'instruments. Il me dit d'ouvrir la bouche. Il regarde avec une lampe dans mes oreilles et parle avec ma maman. Il descend avec elle les escaliers pour rédiger une ordonnance afin que ma maman aille chercher les médicaments. J'ai hâte de guérir car c'est vraiment épuisant d'être malade et je ne peux même pas jouer avec mes poupées.
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vendredi, 27 octobre 2006
A L'ECOLE MATERNELLE
De mes années passées à l'école maternelle, il me reste peu de souvenirs.
Ce dont je me souviens c'est que je n'ai pas pleuré le premier jour.
Les maîtresses que j'ai eues étaient très sympathiques, très gentilles.
J'ai très peu de souvenirs de la première année de maternelle. Je me revois, avec mes petites camarades, essayer de dessiner, de recopier ce que la maîtresse avait écrit. Nous faisions des collages de papiers de couleurs, nous chantions et la maîtresse nous initiait à la musique avec des tambourins que nous frappions du poing.
J'ai plus de souvenirs de la dernière année car la maîtresse avait décoré la salle de classe avec : des filets de pêche, des étoiles de mer, des photos de bateaux, de mer, de coquillages, de sable, d'algues.
Et surtout, elle nous avait appris à chanter une chanson de Charles TRENET : LA MER !
Elle nous faisait écouter la chanson puis nous apprenait les paroles.
Je ne sais plus si c'était le disque de TRENET qui passait sur son électrophone (chaine HIFI de l'époque). Comme j'aimais chanter, ces moments là étaient les plus marquants pour moi.
A la fin de l'année scolaire, nous avons chanté devant nos papa et maman et nous avons été chaleureusement applaudis.
Je me souviens également de l'odeur de la peinture. Chaque enfant avait une poterie à décorer. La maîtresse nous avait donné un pot à peindre sur lequel elle avait fait des dessins. A nous de peindre le pot et le laisser sécher toute une journée. Le lendemain ou le jour suivant, nous devions y ajouter les motifs avec une peinture d'une autre couleur.
J'ai gardé ce pot et il se trouve actuellement dans ma cuisine, comme souvenir. Bien sûr, il est abimé mais c'est merveilleux de savoir que je l'ai peint quand j'avais 5 ans. Il est rose et les dessins représentent des bateaux verts à voiles blanches.
Je me souviens du cadeau que j'ai reçu au moment du Noël de l'école : une dinette en métal ! J'ai ramené ce cadeau à la maison toute fière...toute heureuse !
Comme l'école était mixte, les filles avaient des petits amoureux, ou fiancés, et les garçons aussi.
Je me souviens être rentrée un soir de l'école en disant à ma mère :"je veux un petit frère qui s'appelle Pascal M...."
Ma mère s'est mise à rire et a compris que j'étais amoureuse de ce petit garçon que je trouvais très beau. Il avait les cheveux blonds et les yeux bleus... Je ne sais pas ce qu'il est devenu ensuite car l'école primaire, à partir de 6 ans, n'était plus mixte. Je crois savoir qu'il avait quitté la ville quelques années après avec ses parents. Mais je ne m'intéressais déjà plus à lui.
18:00 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : journal intime, de tout et de rien
lundi, 23 octobre 2006
EN VELO AVEC MON PAPA
Mon papa s'apprête à partir travailler. Il y va en vélo car c'est à l'autre bout de la ville. Pour faire plaisir à sa maman et comme je suis trop petite pour aller à l'école, il me prend avec lui. Il m'assied sur le siège attaché au porte bagage. Cela permet de soulager maman qui a beaucoup de travail avec ma petite soeur.
Et nous voilà partis après le repas de midi. Je m'accorche fort à son manteau car j'ai un peu peur. Je ne vois pas la rue qui défile devant moi. Je regarde les maisons qui défilent sur le côté. Arrivé au portail en fer de l'usine, il me laisse sur le vélo et descend pour ouvrir. Derrière le portail, il y a à droite la maison de mon grand père et de ma grand mère. A gauche, ce sont les bâtiments de l'usine puis les bureaux. Au fond de la cour se trouvent aussi des bâtiments où les ouvriers travaillent. Au fond à droite, se dressent de vieux bâtiments qui servent de garage et une grange en bois, comme dans les films de cow-boys, où l'on stocke des cartons.
Mon grand père est déjà au bureau, il travaille comme comptable avec d'autres personnes. Je peux le voir car il a son bureau près de la fenêtre qui donne sur la cour de l'usine. Il me fait signe bonjour. Le dimanche, il m'emmène voir son bureau quand il n'y a personne. Mon papa me dépose chez sa maman qui m'embrasse très fort et mon papa s'en va. Je l'aide à ranger sa cuisine comme je peux. Elle me lit une histoire. Je dessine sur du vieux papier avec des vieux crayons de couleurs. Nous allons ensuite ramasser les oeufs que les poules ont laissé un peu partout : dans la paille de la réserve à charbon, dans certains coins du jardin. Il faut bien regarder et surtout ne pas les laisser tomber. Je m'amuse aussi quelquefois avec les poules qui s'échappent dès que je veux les toucher. Mais j'ai l'habitude. Ensuite, ma grand mère me donne un biscuit pour le gouter car l'air de la campagne ça creuse. Elle m'emmène dans le jardin potager car il faut penser au repas du soir. J'y vois des salades, des poireaux et d'autres légumes ainsi que quelques fleurs.
Quand mon papa a fini sa journée de travail, il rentre avec mon grand-père qui m'embrasse et nous buvons un verre de jus de fruit pour moi et du café pour mes grands-parents et mon papa. Ils parlent de choses que je ne comprends pas.
Il est l'heure de rentrer pour retrouver mon frère et ma soeur qui sont déjà revenus de l'école. Je fais la route en sens inverse ce qui me permet de voir les maisons de l'autre côté de la rue. J'aime avoir les cheveux dans le vent, même s'il fait quelquefois très froid. Mais je suis bien couverte. L'après-midi s'est bien passée et je suis contente de revenir à ma maison. La table est déjà mise et je sens l'odeur de la soupe dès que j'arrive. Bon appétit.
23:35 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Journal intime, de tout et de rien
jeudi, 19 octobre 2006
MON PREMIER DEMENAGEMENT
J'ai deux ans et demi et ma mère attend son quatrième enfant. Elle a 27 ans. Mon père nous prend en photo, mon frère, ma soeur, ma mère et moi, devant ce qui fût notre maison car aujourd'hui nous déménageons. Nous partons dans une nouvelle maison à l'autre bout de la ville, une maison que mes parents ont fait construire dans un quartier calme, près des écoles de filles et de garçons.
Ma mère porte un long manteau qui cache sa grossesse arrivée à terme. Elle me donne la main gauche et de la main droite je tiens mon petit sac à main rouge. J'ai mis mes chaussures blanches. Je porte aussi un manteau comme mon frère et ma soeur. Nous sommes photographiés devant la porte d'entrée, sur les marches qui donnent sur le trottoir et la route pavée.
Mon frère se tient tout droit comme un soldat au "garde à vous". Il porte un manteau clair et ma soeur se tient entre ma mère et mon frère en penchant la tête car elle s'est mise un peu derrière ma mère. Elle tient son petit sac beige de la main droite.
Nous voilà partis pour notre nouvelle maison. Dans le jardin, je ne vois aucun arbre, aucune fleur, même pas une herbe qui pousse dans ce qui fut un chantier de construction. En entrant dans la maison, je sens l'odeur du platre et du bois neuf. Quand nous nous parlons, nos voix résonnent car mes parents n'ont pas beaucoup de meubles.
Je n'aime pas cette maison : les murs sont blancs et les fenêtres sans peinture, elle est impersonnelle. Je dis à ma mère que je veux revenir dans l'autre maison car j'y ai mes souvenirs... Mais elle me répond que ce n'est pas possible. Mon frère et ma soeur partent à l'école et je reste seule avec ma mère. Je ne veux pas manger, je ne veux pas jouer, je m'ennuie toute seule.
Puis, quelques semaines après le déménagement, je m'en vais passer quelques jours chez mon grand père et ma grand mère à l'autre bout de la ville, accompagnée de mon frère et de ma soeur. Ma grand mère s'absente une demi-journée et mon grand père nous garde tous les trois. Il nous fait des clins d'oeil complices en sortant un paquet de bonbons du vieux buffet de la cuisine. Il m'apprend à écrire, à lire, je joue avec les voitures de mon frère. Ma soeur joue aux cartes avec mon grand père qui fume la pipe.
Quand nous revenons, nous découvrons un bébé aux cheveux noirs, dans un berceau là haut, dans une des chambres. C'est une petite soeur, mignonne. C'est la première fois que je vois un bébé. On dirait une poupée. Je suis heureuse. Je voudrais la prendre dans mes bras comme le fait ma maman. Je l'aime tellement cette petite soeur que je retrouve l'appétit et j'oublie ma peine causée par le déménagement.
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mercredi, 18 octobre 2006
PETITE MISE AU POINT
Un blog ami est mort suite à des attaques virulentes de certaines personnes à l'encontre de son propriétaire et qui se sont également répercutées sur mon propre blog. Après avoir supprimé son blog, cet ami s'est dit que ce serait bien dommage de pénaliser toutes les personnes sincères qui lui ont démontré son amitié en venant régulièrement mettre des commentaires, Son nouveau blog est en ligne et nous ne pouvons que nous féliciter de sa décision de faire front aux langues de vipères qui se défoulent pour je ne sais quelle raison profonde, qui dénigrent le travail des autres en croyant attirer des visiteurs. Je remercie tous mes visiteurs de leurs commentaires chaleureux et souhaite continuer dans le même sens : amitié, chaleur, humanité, voilà ce que je souhaite par la suite dans la sphère Blogs.
10:50 Publié dans Web | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : journal intime, culture, psychologie, amitié
lundi, 16 octobre 2006
UNE VISITE SURPRISE
Un coup de fil dimanche à 9 h 45 m'annonçait la venue non attendue d'une camarade d'enfance. Sa fille, habitant depuis 3 ans dans la région, me téléphonait pour me demander si elle pouvait passer avec son père et sa mère qui étaient pour quelques jours chez elle, suite à l'achat d'une nouvelle maison. Ils étaient arrivés du Nord pour l'aider au déménagement et à l'emménagement de leur jeune fille qui avait fait des études à quelques kilomètres de chez moi.
J'avais vu cette amie d'enfance en 1984 car je remonte dans ma région natale tous les deux ans. Et depuis, nous n'avions pu nous retrouver pour bavarder un peu et parler de notre vie, de nous deux également.
Nous nous sommes connues, comme beaucoup, à l'école maternelle. Nous sommes restées ensemble jusqu'à l'âge de 15 ans, c'est à dire jusqu'au Collège de la ville où nous habitions. Depuis, nous avons suivi des horizons différents : elle s'est mariée dans le Nord et y est restée vivre. Elle a eu des enfants comme moi dont cette fille qui vient de s'installer à 1 heure de route de chez moi. Moi, j'ai quitté ma ville natale pour faire des études et je suis restée quelques années à LILLE pour y travailler, me marier et ensuite, je suis partie il y a 31 ans avec mon mari dans le midi où j'habite depuis ce temps là.
Ils sont donc arrivés tous les 3 après que je les aient guidés par téléphone car c'était la première fois qu'ils venaient me voir, sauf leur fille que nous étions allés chercher à la gare de Montpellier, il y a 3 ans alors qu'elle débutait sa formation en comptabilité. Mais elle ne se rappelait plus de la route, arrivée à l'entrée de mon village, elle était perdue. C'est là que le téléphone portable trouve toute son utilité. Je la guide donc et ils sonnent à ma porte. Mon coeur bât un peu plus fort. Je me rappelle bien du visage de mon ancienne camarade mais tant de temps s'est passé depuis que nous avons quitté les bancs de l'école. La porte s'ouvre et nous nous retrouvons toutes les deux : nous n'avons pas changé ! Nous nous embrassons comme des petites filles, je vois dans ses yeux une joie toute franche...
Je leur offrent l'apéritif et nous en venons donc à parler de nos années d'école. Je sors d'un placard deux anciennes photos de classe et nous voilà toutes les deux à essayer de mettre des noms sur les visages photographiés en noir et blanc. Certains noms reviennent facilement, d'autres nous donnent des difficultés. D'autres encore sont restés à la porte de l'école car il nous a été impossible de mettre un nom et un prénom sur au moins un tiers des visages.
Elle a toujours des contacts avec une camarade commune qui lui demande quelquefois des nouvelles de moi. Malheureusement, nous avons parlé aussi des camarades décédées : deux dans un accident de la route, deux autres d'une longue maladie, C'est la vie et nous ne pouvons que le déplorer. Nous avons parlé aussi de cette époque (années 60-70) où la mode n'envahissait pas encore les cours de récréation des écoles et des collèges. Les vêtements de marques, ce n'était pas pour nous. Nos mères confectionnaient nos habits avec amour. On ne pouvait pas suivre la mode. Il nous fallait porter une blouse pour nous rendre en cours. Nous étions "bien élevés", timides et respectueux de nos instituteurs et professeurs. Nous laissions nos cartables dans la cour sans crainte des vols. D'ailleurs, nous ne possédions pas grand chose de plus que tous et toutes les autres camarades.
Sa fille qui a 28 ans faisait des Oh ! des Ah ! et je regardais le tee shirt qu'elle portait en lui disant : cela n'existait pas à notre époque cette mode qui est devenu aujourd'hui une vraie dictature.
Nous nous sommes quittés en nous promettant de nous revoir bientôt pour parler encore et encore du temps passé et des bons moments de notre enfance et de notre adolescence.
14:10 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Journal intime, de tout et de rien, culture
mardi, 26 septembre 2006
UNE LECTRICE
22:05 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : De tout et de rien, journal intime