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mardi, 02 février 2016

MES NOUVELLES VOISINES

Un jour d'été, je jouais avec mes soeurs dans la cour, devant notre maison. Il faisait beau ce jour là, le soleil rayonnait. Trois petites filles blondes, s'approchant du portail, nous regardaient jouer.

Elles ne disaient rien. Je ne les connaissais pas. Deux d'entre elles se ressemblaient beaucoup mais l'une portait des rubans bleus au bout de ses tresses et l'autre, des rubans rouges. La troisième, la plus grande, était coiffée court comme un garçon. Au bout d'un moment, elles ont engagé la conversation.

Elles venaient d'emménager deux maisons plus loin, leurs parents étant très occupés au déménagement, elles s'ennuyaient un peu et désiraient trouver des copines avec lesquelles elles pourraient partager quelques jeux.

Notre conversation donnait ceci :

- quel âge as-tu ?

- huit ans et toi ?

- j'ai neuf ans et mes soeurs sept et cinq ans.

- vous habitez là ?

- eh bien, oui et vous ?

- on vient d'arriver dans notre nouvelle maison. On va aller à l'école ici...

- nous aussi on va à l'école ici... mais on doit rentrer manger... on se verra demain...

- oui, à demain si tu veux, on jouera ensemble, tu viendras chez moi ?

- je te prêterai ma corde à sauter.

- oui, d'accord, à demain !

Et voilà comment j'ai rencontré mes petites voisines, moi qui n'en avais jamais eu car le quartier était composé de trois écoles (maternelle, primaire filles et primaire garçons) ainsi que d'un collège. De plus, les maisons voisines n'abritaient que des personnes âgées ou des gendarmes et gardes mobiles dont la caserne était fermée par un grand portail. Il y avait bien trois jeunes garçons avec leurs parents habitant dans le logement près de l'école des garçons. Mais nous nous fréquentions peu. Quelquefois, l'été ils venaient jouer aux cartes, aux jeux de société et regarder la télévision avec nous. Mais très peu.

Ces trois petites filles, dont des jumelles, avaient aussi deux petits frères. Nous jouions avec elles sur le trottoir ou dans la rue qui n'était pas trop fréquentée. Dans les années 60, les personnes qui avaient une voiture étaient rares. Donc, peu de passage, ce qui nous permettait de jouer à la balle à l'élastique au milieu de la rue sans être gênées.

J'ai partagé toutes sortes d'activités avec mes nouvelles voisines et cela pendant 10 années.

La première, le patinage à roulettes : ce jeu n'a pas duré longtemps étant donné que je n'aimais pas et que je voyais quelquefois mes petites copines avec le bras ou le poignet platré. Ma mère ne m'a jamais acheté de patins et même si elle me l'avait proposé j'aurais refusé.

Nos principaux jeux d'enfants étaient ceux de toutes les petites filles de cet âge : avec nos poupées, nos dînettes, landau ou poussette, nous passions nos jeudis ou vacances à jouer dans l'herbe. Nous aimions également créer et coudre des robes pour nos poupées et baigneurs (poupons). Elles me passaient des patrons d'habits qu'elles trouvaient sur "Modes et Travaux" car leur mère y était abonnée.

Nos mamans nous ayant appris à tricoter ou faire du crochet, nous nous partagions des modèles de pulls ou de robes. En été, ma mère me demandait de choisir les pelotes de laine et le modèle au magasin "Phildar" de la Grand Rue afin de nous occuper agréablement pendant nos grandes vacances.

Mes petites voisines nous ont invitées pendant quelques années à servir au repas annuel des Ainés. Ce repas se déroulait dans la grande salle au rez de chaussée de la Mairie. Pendant que les personnes âgées étaient occupées à déguster leur repas, nous montions sur la scène pour danser, chanter, ou pour jouer une petite pièce de théatre que nous avions préparée pendant des semaines et des jours au "Patronage". Les spectateurs nous applaudissaient vivement et passaient ainsi une agréable journée. Nous étions serveuses, plongeuses et artistes... tout ceci bénévolement et enchantées d'avoir pu rendre la vie de ces personnes, souvent seules plus agréable.

Leur tante dirigeait le "patronage" et pendant que nous étions là, le jeudi après-midi, nos parents étaient un peu soulagés.

Je me souviens également des répétitions de la chorale à l'église. Elles avaient lieu le soir, une ou deux fois par semaine. Mon grand-père et mon père y participaient depuis fort longtemps. Mes petites voisines aimaient y aller avec nous. Elles passaient nous prendre à la maison pour faire le chemin ensemble bien que l'église était proche de nos maisons respectives.

Et puis, tous les deux ans, nous partions en vacances en Bretagne. Nous avons passé trois étés avec elles là-bas. Vers l'âge de 20 ans, nous avons toutes quitté notre région, sauf une des trois filles et leurs frères.

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Commentaires

Déjà vous aimiez la Bretagne puisque vous y partiez en vacances ! Bises et douce journée Elisabeth, je continue la lecture de tes poésies très jolies

Écrit par : danae | mercredi, 03 février 2016

plaisir de te relire
et de recevoir bientôt ton nouveau livre

Écrit par : laura | mercredi, 03 février 2016

Danae : on y est allé la 1ère fois en 1961 quand ma mère a écrit au syndicat d'initiative pour avoir des prospectus. Et tout le reste a suivi, elle a aimé tellement qu'on y est retourné 11 fois. Bonne journée et bonne continuation de lecture. Merci beaucoup.
Laura : merci beaucoup et je vote dans la journée (suivant ton mail reçu hier). Bonne journée.

Écrit par : elisabeth | mercredi, 03 février 2016

As tu cherché à retrouver ces anciennes amies ? As eu des nouvelles ? Jeune mariée, je recevais une jeune fille qui faisait du bénévolat dans une maison de retraite. 30 ans après, grâce aux réseaux sociaux, je l'ai retrouvée. Elle vit aux USA et nous correspondons pratiquement toutes les semaines.

Écrit par : Chinou | mercredi, 03 février 2016

j'aimais bien le patin à roulettes mais les poupées et la couture... très peu pour moi. j'aimais les jeux de garçons ! D'ailleurs tu as du le voir dans "Adelyne". mais cette rencontre semble avoir beaucoup compté pour toi. tu racontes si bien qu'on aurait voulu faire partie de tes souvenirs.
bonne soirée
arielle

Écrit par : arielle | mercredi, 03 février 2016

Arielle : j'ai retrouvé par Internet une des trois filles, l'aînée. Je suis d'ailleurs allée la voir dans sa maison près de Perpignan en 2012. Je suis son blog et son FB également. J'ai revu une des deux jumelles à l'enterrement de mon père en 2011. Nous avons gardé de bons contacts. Un de ses frères est aussi sur FB dans mes amis. Pour ton livre, j'en suis à la page 90 (je lis plusieurs bouquins en même temps). J'aime beaucoup l'humour au fil des histoires. Bon après midi Arielle.
Chinou : oui, justement j'ai retrouvé l'aînée sur FB et je suis son blog également. Je l'ai revue chez elle, dans les Pyrénées Orientales en 2012. Un de ses frères est dans mes amis sur FB. S'il n'y avait pas eu internet, cela aurait été impossible de se recontacter, vu que l'on vit dans des départements différents, nous avons toutes quitté notre Nord natal, sauf une des deux jumelles que j'ai revue en 2011 à l'enterrement de mon père. Internet a permis de retrouver aussi dans ton cas une personne qui vit loin de France, c'est déjà bien. Bon après midi Chinou.

Écrit par : elisabeth | jeudi, 04 février 2016

OH! Comme c'est touchant Élisabeth, même si je suis plus âgée, je me reconnais dans ces rencontres et ces jeux de petites filles sages, qui vont au patronage ou amusent les aînés sur une scène improvisée. Aujourd'hui on ne peut plus jouer dans la rue parce que trop de voiture. J'aime bien le ton de la fillette qui raconte. bisesxxx

Écrit par : blandine Meil | jeudi, 04 février 2016

Revenue te voir, je suis contente de trouver un commentaire de notre amie Blandine. Passe une bonne journée, ici pluie et vent ce n'est pas drôle !

Écrit par : danae | samedi, 06 février 2016

Danae : merci d'être repassée ici. Je vois d'ici ce que peut donner la pluie et le vent par chez toi. Tu restes donc à l'intérieur, pas vraiment joyeux. Bon week end.
Blandine : je pense que tu as raison, nous étions sages.... on ne peut pas nous le reprocher, c'était notre vie et nous étions dans cette ambiance. Mais je dois te dire que mes petites voisines étaient plus tenues par leurs parents que nous. Elles n'avaient pas le droit de sortir jusqu'à leur majorité alors que mes soeurs et moi on pouvait fréquenter des garçons de notre âge. Je te souhaite un très bon week end et bisous. Merci de ton passage ici.

Écrit par : elisabeth | samedi, 06 février 2016

tu me rappelles que j'aimais beaucoup le patin à roulettes ... voilà pourquoi à 22 ans, j'ai appris facilement le patin à glaces ... c'est bien loin maintenant.
Merci pour tes souvenirs qui réactivent les miens. Bises

Écrit par : durgalola | samedi, 06 février 2016

Durgalola : les patins à roulettes ont bien évolué : mes enfants en ont fait et ils ont été ravis sans jamais se faire de mal en tombant. Je n'ai jamais essayé le patin à glaces mais je crois que j'aurais eu peur d'en faire. Bonne semaine.

Écrit par : elisabeth | lundi, 08 février 2016

C'est toute une ambiance que je retrouve lorsque tu parles de patins à roulettes et de Modes et Travaux ! Aujourd'hui, ma fille y est abonnée et fait des prouesses en coutures. Comme quoi, même si certaines choses ont changé, d'autres sont tjrs d'actualité ! ...Une belle tranche de vie qui a le bonheur de faire des prolongations, c'est chouette ! Il faut ne pas avoir trop bougé pour y arriver, ce qui n'est pas notre cas. Les amis d'enfance sont depuis longtemps perdus de vue, c'est dommage mais ainsi va la vie ! GBizhous Elisabeth.

Écrit par : Claire-Cerise | mardi, 09 février 2016

Claire-Cerise : tu parles quelquefois de ce regret d'avoir tant déménagé et donc d'avoir perdu les liens avec tes copines d'enfance. Oui c'est dommage mais je dois t'avouer que même si on vit dans la même ville pendant plusieurs années, quand on a une vie professionnelle, on perd aussi souvent les liens qu'on a tissés. Car à ce moment là ce n'est pas nous mais les autres qui déménagent. Je pense qu'il faut relativiser, mes enfants aussi n'ont pas gardé de liens avec leurs copains et copines d'école, de collège ou de lycée, ou très peu. Bon après midi.

Écrit par : elisabeth | mardi, 09 février 2016

Bonjour Elisabeth. Je viens de passer un agréable moment sur plusieurs de tes pages. Ici, j'ai bien aimé être plongée dans tes souvenirs d'enfance, une enfance qui ressemble à la mienne. Tu m'as rappelé l'excitation que j'éprouvais quand de nouveaux enfants apparaissaient dans mon paysage et que je n'avais qu'une hâte c'est de faire leur connaissance. Bises.

Écrit par : Lenaïg | samedi, 27 février 2016

Lenaig : merci d'avoir relu mes anciennes pages. On est naturellement porté vers les autres à cet âge. Ma petite fille c'est pareil, elle adore depuis toute petite se faire des copines. Bon week end et bisous.

Écrit par : elisabeth | samedi, 27 février 2016

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