jeudi, 13 mars 2025
LES COURSES
Dans les années 60, peu de mères de famille possédaient le permis de conduire. Pour faire les courses, elles se rendaient à pied chez le boucher, le boulanger, le marchand de fruits et légumes, à la mercerie et à la droguerie-quincaillerie. Dans les petites villes les supermarchés n'existaient pas encore.
Les deux grands paniers en osier de ma mère pendaient à la porte de la cave avec le porte-monnaie à l'intérieur, prêts à servir chaque matin, dès 9 heures.
Après nous avoir accompagnés à l'école, maman se rendait dans la rue principale et entrait chez le boucher. Elle poussait la large porte vitrée en disant bonjour. Le boucher répondait en demandant :
"comment allez-vous ? que vous faut-il aujourd'hui ?".
Ma mère passait sa commande en parlant de la pluie et du beau temps ou des dernières nouvelles. Une cliente entrait et ma mère, se tournant vers elle, lui disait : "bonjour Ginette ! Alors, comment vas-tu ?" pendant que le boucher préparait et coupait le morceau de viande demandé, tout en discutant avec ses deux clientes.
Mais quelquefois, le dimanche matin, en sortant de la messe, elle se rendait chez l'autre boucher derrière l'église.
En sortant de la boucherie habituelle, ma mère traversait la rue et se dirigeait vers le magasin de fruits et légumes tenu par une de ses copines d'enfance, Marie Madeleine. Ce magasin était tout en profondeur, propre et bien rangé. Elles se voyaient presque tous les jours mais avaient toujours quelque chose à se raconter.
Ma mère avait le choix entre plusieurs boulangeries, mais elle se rendait toujours dans celle qui se trouvait devant la maison de sa mère Marguerite, dans une petite rue.
Les courses de ma mère duraient ainsi presque 2 heures chaque matin car elle rencontrait toujours dans la rue les mêmes personnes qui faisaient leurs achats à la même heure. Elles prenaient le temps de bavarder.
C'est ainsi qu'au repas de midi elle nous racontait les dernières nouvelles du quartier.
15:36 Publié dans Souvenirs | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : souvenirs, enfance, droguerie, magasins, courses, peinture, bric à brac
Commentaires
Je pourrai remplacer les noms et les lieux, mais c’est exactement ce que je fais, c’est moi-même qui fais les courses, et comme je n’ai plus d’automobile, il faut bien avoirs recourt aux commerçants indépendants de mon quartier. De plus, comme votre mère la faisait, je bavarde aussi avec le boucher, la boulangère, la marchande de fruits et légumes etc, bref, je garde un contact privilégié avec tous ces commerces et leur sourire ne fait pas partie de leurs obligations « commerciales » comme dans les supermarchés !
Écrit par : Dan | jeudi, 13 mars 2025
Dan : c'est parfait, au moins vous profitez pour bavarder un peu par ici et par là. Et puis cela vous fait une sortie agréable. Bonne soirée.
Écrit par : ELISABETH | jeudi, 13 mars 2025
Eh oui les courses c'était comme ça avant.
En 1963, premier Carrefour à Ste Geneviève des Bois dans l'Essonne. Nous y habitions. Avec mes parents, on a participé à son ouverture. Un grand moment. J'avais 5 ans et ça m'a marquée
Bisous Elisabeth et bon vendredi
Écrit par : Béa Kimcat | vendredi, 14 mars 2025
Bonjour Elisabeth,
Finalement nos mères faisaient leur social aux courses. Que de temps pour faire ses courses chaque jour. Dire qu'aujourd'hui je fais ça tous les 15 jours et avec la grimace. Il faut dire que nous ne parlons à personne, nous remplissons notre caddy puis nous payons.
Je te souhaite une douce journée. Bises
Écrit par : Petits Bonheurs | vendredi, 14 mars 2025
Dans chaque quartier de la ville il y avait tous les commerces "de bouche" mais aussi mercerie, quincaillerie, voire électro ménager. Les commerçants connaissaient les familles. Certaines ne payaient qu'à la fin du mois comme par exemple chez le boulanger . Les grandes surfaces sont arrivées, l'anonymat avec .
Écrit par : Chinou | vendredi, 14 mars 2025
Bonjour Elisabeth, une époque lointaine ou les femmes n'avaient pas encore le droit d'avoir un compte en banque et encore moins , comme tu le dis, un permis de conduire. Merci pour cette tranche de vie qui retranscrit bien le climat des années 1960 avec les petits commerçants si précieux qui ont peu à peu disparus au profit des grandes surfaces ou la convivialité manque cruellement.
Écrit par : Jerry OX | vendredi, 14 mars 2025
Béa : la 1ère fois que je suis entrée dans un supermarché c'était près de Lille : Auchan Englos fin 1971. Bon week end. Bises.
Petits bonheurs : ma mère était contente de sortir tous les jours, elle voyait ses copines et copains d'enfance puisqu'elle a toujours vécu dans sa ville de naissance. Bon week end, bises, pluie, temps gris et froid, pas engageant du tout, je ne sors pas.
Chinou : je n'ai connu les grandes surfaces qu'à l'âge de 21 ans, quand je suis partie habiter Lille.
Jerry : il faut avoir les reins solides actuellement pour avec un commerce. Ma mère n'avait pas de compte en banque jusqu'à sa retraite, mon père déposait de l'argent dans une boite et elle s'en servait pour les achats. Bon week end.
Écrit par : ELISABETH | vendredi, 14 mars 2025
Amusant et surtout émouvant cette évocation du passé année 60. Quand peu de femmes avant le permis de conduite! Emouvant parce que c'est ce que j'ai vécu.Tu parles! J'ai 96 ans! Les grands surface, je les connais heureusement mais dans mon enfance, des petites boutiques dont je connaissais le patron. Ma mère encore plus que moi, dont le boulanger à qui elle disait: "Bonjour Monsieur Painrassi" Super cette évocation! Gisèle
Écrit par : autobiographie | vendredi, 14 mars 2025
Personnellement je fais mes courses à vélo et vais sur le marché où je discute avec les gens c'est un vrai bonheur !Bon week end Elisabeth
Écrit par : ulysse | samedi, 15 mars 2025
C'était le temps d'une certaine convivialité. Cela existe encore à la campagne. On prend son temps. Dans les grandes villes ce n'est plus pareil....On va au supermarché !!
Écrit par : DANIEL | samedi, 15 mars 2025
Daniel : nous avons chacun nos habitudes, en fonction du lieu où on habite. Dans mon village, juste une petite épicerie, mais chère. Un dépôt de pain qui fait aussi journaux, un bar et c'est tout. Bon week end.
Ulysse : je ne me vois pas faire 8 kms en vélo pour faire mes courses. Et le marché de mon village, il n'y a presque rien, à part du miel et des fromages de chèvres. Pas la peine .... bon week end.
Gisèle : c'était bien cette ambiance années 50-60 dans mon enfance. Merci et bon week end.
Écrit par : elisabeth | samedi, 15 mars 2025
bravo!
Écrit par : laura | dimanche, 16 mars 2025
Laura : merci, c'est une note que j'ai déjà fait paraître le 5 janvier 2013. Bon dimanche.
Écrit par : ELISABETH | dimanche, 16 mars 2025
un joli texte chantant la vie de ta maman ; Je me souviens plutôt des années soixante dix où le jeudi nous allions au COOP faire quelques courses seules (ma soeur et moi), bananes, yaourts, pains, peut être lait.
Bises
Écrit par : Andrée | dimanche, 16 mars 2025
Un récit si vrai, et émouvant, merci.
Ces moments de rencontres étaient indispensables à nos mères qui, sinon, étaient seules à travailler dans la maison toute la journée !
Merci.
Écrit par : Colo | dimanche, 16 mars 2025
Andrée : les coop je les ai connues également dans les années 70. Bon week end, bises.
Colo : rester entre 4 murs toute la journée, c'est insupportable. Bon week end.
Écrit par : ELISABETH | dimanche, 16 mars 2025
J'adore ce texte qui montre que l'on se parlait ! on échangeait, on se souciait du voisin... Maintenant au supermarché, j'observe les gens, peu de sourires, peu de communication. Quant à moi, je parle à des gens, certains se dérident, me répondent, d'autres ont l'air de se demander de quelle planète je viens !
Bises Elisabeth, bonne soirée.
Écrit par : Praline | dimanche, 16 mars 2025
Praline : il est rare que je rencontre une voisine ou des copines de gym au supermarché. Mais je dis bonjour à deux ou trois employés de ce supermarché où j'ai l'habitude d'aller et je leur tiens conversation. Bonne semaine, bises.
Écrit par : ELISABETH | lundi, 17 mars 2025
Une autre époque mais au moins il y avait du dialogue, de l'échange et surtout on se souciait des autres...
Certes la vie était dure, mais on y pensait pas n'ayant pas de vision sur autre chose !
Merci pour ce joli texte.
Bonne journée.
Bises
Écrit par : Erika | mardi, 18 mars 2025
Bonsoir Elisabeth. C'était pareil pour ma mère, d'autant plus que nous habitions dans un tout petit village de 300 habitantq
Écrit par : écureuil bleu | vendredi, 21 mars 2025
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