Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 02 juillet 2007

LE SITAR, un cousin de la guitare

cd46b6fb82145d143e9cb294e21ae511.jpgIl n'est pas aisé de comprendre un instrument comme le sitar si l'on ne s'imprègne pas un tant soit peu de la nature de la musique indienne.

Dans la musique occidentale on trouve en 1er lieu la mélodie, en second lieu le rythme et en 3ème lieu l'harmonie. En Inde, point d'harmonie ni de contrepoint non plus de modulation. Lorsqu'un artiste exécute un morceau, il n'y exprime qu'un seul état d'âme, aussi approfondi que possible. La musique indienne est tonale, une fois une pièce commencée, on n'en modifie jamais la note fondamentale. C'est le fruit d'une tradition aujourd'hui quatre fois millénaire.

Les pièces musicales qui se jouent au sitar se nomment des ragas.

Or Ravi SHANKAR définit très justement un raga comme une projection esthétique de la personnalité profonde de l'artiste.

(Voir la leçon de Ravi Shankar à Georges Harrison)

http://fr.youtube.com/watch?v=erLZ-zW9Ti4

 

Trois particularités distinguent les instruments à cordes indiens. Le chevalet plat est une invention que l'on ne retrouve sur aucun autre continent.

Les barrettes du manche sont mobiles et bombées. Le déplacement des barrettes permet d'accorder l'instrument selon le raga choisi. En poussant sur la corde sans changer de case, il est possible de monter de cinq notes.

Enfin, les instruments indiens sont pourvus de bourdons, c'est-à-dire de notes qui sonnent continuellement le long du morceau ; ces notes sont habituellement au nombre de deux, la fondamentale et une autre note essentielle du raga.

caacea24103df663e2a16eaec8723ed9.jpgA l'exception des barrettes mobiles, la Veena correspond à la définition d'un instrument type de l'Inde. Depuis le VII è siècle et jusqu'à nos jours, la Veena, sous différents noms selon sa provenance - on l'appelle Binh au Nord et ses particularités Vichitra Veena  du Nord, Gottavadyam du Sud - est restée identique à elle-même. Le manche est plein et porte les barrettes hautes, collées à la cire. Ce manche repose sur deux ou trois calebasses évidées qui forme caisse de résonance. Le nombre de cordes a varié mais comporte au moins 4 ou 5 cordes mélodiques, 2 ou 3 bourdons et parfois des cordes harmoniques au nombre de 11. Les Veena avaient fréquemment la forme d'animaux, tortues, crocodiles, paon... La calebasse pouvait être sphérique ou aplatie. Le jeu à l'archet semble avoir été souvent pratiqué mais c'est principalement aux doigts que sont pincées les cordes.

Il semble incontestable que le sitar soit issu de la Veena mais les Indiens, aimant mélanger les légendes et l'histoire, trouvent d'autres origines à cet instrument.

207b96539abbbe3debf93b718ac57e76.jpgAinsi, il existe beaucoup d'anecdotes et légendes à propos d'un musicien nommé Amir Khusru. Excellent chanteur et musicien, il ne laissait jamais une occasion de faire valoir ses dons et surtout, savait à merveille s'approprier les trouvailles stylistiques des autres, dont celles de Gopal Nayaka, son rival à la cour du même empereur Alla ud din. La croyance populaire lui attribue l'invention du sitar.

Il est vrai que sa contribution à la musique est importante mais nulle part il n'y est fait allusion à un sitar. Le 1er à avoir écrit qu'Azrat Amir Khusru fut l'inventeur du sitar est le Captain Willard en 1838 dans son livre Music or Hindustan. Depuis, cela ne semble gêner personne de trouver trace du sitar que 2 ou 3 siècles après son présumé inventeur ! Il est plausible que Khusru ait fait évoluer la Veena en inversant l'ordre des cordes graves et aiguës. Surtout il a remplacé le sanscrit, langue sacrée, par le hindi. Une autre proposition est que ce sitar serait issu du Seh Tar (3 cordes) iranien. Si phonétiquement cela se comprend, il suffit de regarder les 2 instruments pour voir que les différences sont telles qu'il est impensable qu'une évolution même lente ait pu passer de l'un à l'autre.

Reste l'hypothèse plus simple que le sitar est bien issu de la Veena.

ed568c3dcfbf18a9725af35e2420c374.jpgLes meilleurs sitars sont bien entendu fabriqués en Inde par des luthiers. Il existe des sitars de différentes tailles. Les petits sont réservés aux femmes, les moyens, les plus courants et les sitars basses, beaucoup plus grands et difficiles à jouer.

Technique de jeu

a8b9a6a97c0ebd69fafed737a7d9105b.jpgTraditionnellement les musiciens indiens pratiquent leur art assis sur le sol. La position pour le sitar est un peu particulière. La caisse de résonance est posée sur la plante du pied gauche et la base du manche repose sur le milieu de la cuisse droite. La jambe droite étant croisée par-dessus la jambe gauche. Le plan de la table est perpendiculaire au sol et le manche est incliné environ à 45 degrés. Ce n'est pas la main gauche qui le soutient, elle doit rester parfaitement libre de ses mouvements. Le bras droit passe au-dessus de la caisse et le pouce droit vient s'appuyer fermement sur la base du manche. La main gauche glisse sous le manche, les cordes sont appuyées surtout par l'index et le majeur. Les cordes sont pincées à l'aide de l'index de la main droite. Celui-ci est muni d'un plectre spécial, le Mizrab en fil de fer, qui serre le doigt. L'apprentissage dure plusieurs années et demande une pratique quotidienne de plusieurs heures. Un musicien indien consacre toute sa vie à la musique.

Quelques musiciens

b58668a17c55a879ac7ac70276c999aa.jpgUSTAD VILAYAT KHAN : probablement le plus grand virtuose.

RAVI SHANKAR à qui l'on doit la reconnaissance du sitar de par le monde et qui sans doute le rendit populaire au-delà de toute espérance. Surtout depuis 1966 lorsque Georges HARRISON fit appel à lui pour prendre des cours et la rencontre avec YEHUDI MENUHIN qui concrétisa le rapprochement entre les musiques indienne et occidentale.

PANDIT NIKHIL BARNERJEE : sitariste qui eut également pour maître BABA et dont le style semble être une synthèse des 2 musiciens précédents.

USTAD ADHUL HALIM JAFFAR KHAN et PANDIT BALARAM PATHAK ne pas très connus hors de l'Inde et pourtant chacun d'eux possède un style unique remarquable.

NARENDA BATAJU, Népalais arrivé en France en 1972. Malgré sa cécité, il exerça une activité soutenue.

PRAMOD JUMAR qui jouait souvent au Centre Mandapa à PARIS

STEVE LECLER

JEAN CLAUDE BONVAVENTURE.

06:55 Publié dans guitare | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Culture, musique, guitare

Commentaires

Passionnant et instructif.
Merci.

Écrit par : Laura | lundi, 02 juillet 2007

Bonjour elisabeth ,j'ai assiste 2 fois à un concert ou ravi shankar jouait de cet instrument (festival musiques sacreés de fes la dernière fois avec sa fille)et je peux te dire que l'on se sent emportes comme dans une autre dimension ,j'ai adore
Merci pour cet article tres interessant
tres bon lundi
Bises(merci pour ton commentaire)

Écrit par : estelle | lundi, 02 juillet 2007

c'est tres interessant de connaitre l'histoire des instruments de musique!!

merci Elisabeth

bizzzz

Écrit par : monette | lundi, 02 juillet 2007

bien que absolument nullle en musique moi même, je ne sias vraiment rien jouer..j'aime beaucoup cet instrument, de par son son, bien sur, mais aussi de par sa beauté...

Écrit par : zara | lundi, 02 juillet 2007

Merci à vous quatre, j'ai rajouté un lien pour la vidéo de Ravi Shankar qui donne une leçon à Georges Harrison. Il a l'air d'en baver .......

Écrit par : elisabeth | mardi, 03 juillet 2007

Sublime reportage sur le SITAR. J'ai assisté dans mon village a un concert, les musiciens utilisaient de vieux instruments qu'ils avaient amplifié. Il y avait des instruments étonnants. Le plus surprenant avec le SITAR c'est le dodécaphonisme (j'ai bien dit ?) En effet les Indiens ont une approche très diférente de la musique. Bonne soirée. Bientôt en vacances ? Tu fais quoi en vacances ?

Écrit par : instants magiques | mardi, 03 juillet 2007

Merci Instants magiques. Je ne serais en vacances que fin juillet si tout va bien, cela dépend de mon patron.

Écrit par : elisabeth | mercredi, 04 juillet 2007

Merci pour cet étude exhaustive du sitar, le seul nom que je connaissais était Ravi Shankar, j'en ai entendu parler dans ma jeunesse et je crois que les Beatles se sont aussi interessés au sitar dans leur période Flower Power.

Écrit par : j.a. | mercredi, 04 juillet 2007

Ah oui, j'osais pas le dire, mais après avoir regardé mieux ton artiicle, c'est bien à une photo de George Harrison que je pensais.

Écrit par : j.a. | mercredi, 04 juillet 2007

Et l'on peut cliquer sur le lien mis au milieu de ma note pour voir une vidéo d'une leçon que donne Ravi Shankar à Georges Harrison.
Merci J.A.

Écrit par : elisabeth | mercredi, 04 juillet 2007

Comme beaucoup de tes visiteurs, le sitar me fait penser aux Beatles car c'est chez eux que je l'ai entendu depuis mon enfance.

Bonne journée à toi, sans orages !

Écrit par : Dana | jeudi, 05 juillet 2007

Les commentaires sont fermés.