lundi, 09 janvier 2017
QUATRE FILLES (8ème extrait)
Noémie s'est bien gardée de dire à Eric qu'elle ne viendra pas le lendemain ni les jours suivants. Car son travail saisonnier est terminé. Elle va bientôt suivre les cours à la fac. Elle n'aime pas Eric malgré tous les efforts qu'il fait pour la séduire. D'un cadeau par semaine, il lui offre maintenant trois cadeaux par jour. Noémie étouffe dans cette relation. Lui, de son côté, raconte à ses copains que tout va bien avec sa nouvelle conquête. Il leur demande de temps à autre des conseils pour arriver à ses fins, s'impatientant de ne pouvoir refaire l'amour avec elle. Il dit à ses parents qu'il fréquente une fille superbe, au corps parfait, sublime, plus belle que toutes les plus belles filles du monde. Et de plus bien éduquée.
Le premier jour de septembre, Eric attend Noémie à la sortie de son travail. Il regarde sa montre toutes les cinq minutes. Ne la voyant pas arriver à l'heure habituelle, il pense d'abord à un contretemps. Mais les minutes passent et pas de Noémie à l'horizon. Inquiet, il commence à se poser des questions. Heureusement pour lui, Judith passe à une caisse avec son panier. Il l'appelle de loin :
- Coucou Judith ! Noémie est avec toi ?
- Non pourquoi ?
- Parce que j'ai rendez-vous avec elle et elle n'est pas venue.
- Rendez-vous où ?
- A la sortie de son travail bien sûr !
- Mais elle a terminé. Elle ne le l'a pas dit ?
- Non.
- Elle va entrer en fac maintenant, et nous aussi. Les cours vont commencer.
- Ah bon ! Quand ?
- Dans dix jours.
- C'est vrai, j'aurais dû y penser ! Que je suis bête, merci Judith.
Furieux, énervé, honteux de n'avoir pas pensé à cette évidence, il monte dans sa voiture et part à vivre allure.
17:44 Publié dans QUATRE FILLES | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : université, nouvelles et textes brefs, écriture, culture, livre, auteur
vendredi, 06 janvier 2017
ON APPRECIE en ces TEMPS de GRAND FROID
C'est le moment de profiter du feu dans la cheminée pour se réchauffer.. Je vous souhaite un très bon week end.
18:04 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : froid, givre, hiver, neige, température négative
mercredi, 04 janvier 2017
CHARDONNERETS ET MESANGES (sur ma terrasse)
Vidéo prise à l'intérieur et derrière la fenêtre, pour ne pas faire fuir les oiseaux.
Je n'ai malheureusement pas pu filmer les mésanges huppées, elles ne sont pas revenues. Elles ont fait un petit séjour dans la région avant de partir plus loin. Les rouges-gorges sont peu présents. Les moineaux viennent quelquefois ramasser les graines tombées sur la terrasse.
17:08 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : nature, oiseaux, mésanges, chardonnerets, hiver
mardi, 03 janvier 2017
FORT COMME LA MORT (Guy DE MAUPASSANT - extrait)
Quand on eut pris la duchesse, rue de Varenne, ils filèrent vers les Invalides, traversèrent la Seine et gagnèrent l'avenue des Champs-Elysées, en montant vers l'Arc de triomphe de l'Etoile, au milieu d'un flot de voitures.
La jeune fille s'était assise près d'Olivier, à reculons, et elle ouvrait, sur ce fleuve d'équipages, des yeux avides et naïfs. De temps en temps, quand la duchesse et la comtesse accueillaient un salut d'un court mouvement de tête, elle demandait : "Qui est-ce ?". Il nommait "les Pontaiglin", ou "les Puicelet", ou "la comtesse de Lochrist", ou "la belle Mme Mandelière".
On suivait à présent l'avenue du Bois de Boulogne, au milieu du bruit et de l'agitation des roues. Les équipages, un peu moins serrés qu'avant l'Arc de Triomphe, semblaient lutter dans une course sans fin. Les fiacres, les landaus lourds, les huit-ressorts solennels se dépassaient tour à tour, distancés soudain par une victoria rapide, attelée d'un seul trotteur, emportant avec une vitesse folle, à travers toute cette foule roulante, bourgeoise ou aristocrate, à travers tous les mondes, toutes les classes, toutes les hiérarchies, une femme jeune, indolente, dont la toilette claire et hardie jetait aux voitures qu'elle frôlait un étrange parfum de fleur inconnue.
"Cette dame-là, qui est-ce ? demandait Annette.
- Je ne sais pas", répondait Bertin, tandis que la duchesse et la comtesse échangeaient un sourire.
15:59 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (9)