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samedi, 05 janvier 2013

LES COURSES

Dans les années 60, peu de mères de famille possédaient le permis de conduire. Pour faire les courses, elles se rendaient à pied chez le boucher, le boulanger, le marchand de fruits et légumes, à la mercerie et à la droguerie-quincaillerie. Dans les petites villes les supermarchés n'existaient pas encore.

Les deux grands paniers en osier de ma mère pendaient à la porte de la cave avec le porte-monnaie à l'intérieur, prêts à servir chaque matin, dès 9 heures.

Après nous avoir accompagnés à l'école, maman se rendait dans la rue principale et entrait chez le boucher. Elle poussait la large porte vitrée en disant bonjour. Le boucher répondait en demandant "comment allez-vous ? que vous faut-il aujourd'hui ?". Ma mère passait sa commande en parlant de la pluie et du beau temps ou des dernières nouvelles. Une cliente entrait et ma mère, se tournant vers elle, lui disait : "bonjour Ginette ! Alors, comment vas-tu ?" pendant que le boucher préparait et coupait le morceau de viande demandé, tout en discutant avec ses deux clientes.

En sortant de la boucherie, ma mère traversait la rue et se dirigeait vers le magasin de fruits et légumes tenu par une de ses copines d'enfance, Marie Madeleine. Ce magasin était tout en profondeur, propre et bien rangé. Elles se voyaient presque tous les jours mais avaient toujours quelque chose à se raconter.

Ma mère avait le choix entre plusieurs boulangeries, mais elle se rendait toujours dans celle qui se trouvait devant la maison de sa mère Marguerite, dans une petite rue.

Les courses de ma mère duraient ainsi presque 2 heures chaque matin car elle rencontrait toujours dans la rue les mêmes personnes qui faisaient leurs courses à la même heure. Elles prenaient le temps de bavarder.

C'est ainsi qu'au repas de midi elle nous racontait les dernières nouvelles du quartier.

(en photo, la maison où je suis née).

société,nouvelles et textes brefs,souvenirs,livre

 

 

 

Commentaires

Bref, une vie normale : on travaille, on rencontre des gens, on parle avec eux, on s'occupe de sa famille, .... Je ne veux pas paraître passéiste, mais on a perdu définitivement certaines choses, non ?

Écrit par : Bonheur du jour | samedi, 05 janvier 2013

On peut encore à peu près vivre comme ça sans grand supermarché en périphérie, nous le faisions au Maroc, à Istanbul(j'ai commencé mon livre), je n'ai pas vu de grand supermarché et ici à Ste, depuis Sarkhozy, on a réinstallé de petits supermarchés en ville
Je connais bien la douleur, quasi constante depuis 5 ans des pieds à la tête, il y a bien longtemps que le paracétamol et les anti-inflammatoires ne me font plus effet, la codéine à haute dose parfois à peine
alors je te comprends
et te souhaite bon courage

Écrit par : laura | samedi, 05 janvier 2013

Un très beau témoignage sur un temps...oublié...Merci pour le partage et bonne fin de journée

Écrit par : Fethi | samedi, 05 janvier 2013

Oui, de beaux souvenirs Elisa... j'en aurais de similaires, aussi bien à Sivry quand j'étais gamine, qu'à Verdun... On connaissait tout le monde!
Cela dit je suis moins pessimiste que beaucoup; en dehors de gros hypermarchés - où je ne vais pas parce que ça me fatigue, je suis allée à l'hyper Carrefour une fois en 5 ans de retraite! - même dans les supermarchés à taille humaine on finit par connaître le personnel, les caissières(ers), les patrons, et avoir avec eux des relations normales. Et ça reste le cas dans les commerces de proximité: boulanger, boucher, coiffeur etc. etc.

Écrit par : sister for ever | samedi, 05 janvier 2013

Sister : je suis allée pendant 20 ans tous les vendredis dans le même supermarché et c'est vrai que je connaissais les caissières. Maintenant j'ai changé d'habitudes car c'est Domi qui fait les courses...
Ma mère connait tout le monde dans la ville où elle est née et où elle a vécu jusqu'à l'année 2011, soit 83 ans !
Fethi : je fais revivre ce temps.
Laura : merci pour le courage. C'est vrai que dans certains pays il existe des petits commerces encore. Bien qu'à Montpellier, les petits commerces se remultiplient.
Bonheur du jour : c'est vrai que quand on travaille on ne peut pas passer tous les soirs dans les magasins à faire des courses, cela me fatiguerait et le reste ne se ferait pas.

Écrit par : elisabeth | samedi, 05 janvier 2013

Tu as réussi à avoir la photo de ta maison natale, c'est chouette.
Eh oui à cette époque le temps semblait ne pas nous échapper comme aujourd'hui
Où personne n à plus le temps

Écrit par : Regis | samedi, 05 janvier 2013

Meilleurs voeux pour cette année 2013.

Écrit par : Tietie007 | samedi, 05 janvier 2013

Moi, je me souviens sur le Bd Davout à Paris des commerçants épicier, boulanger, boucher, marchand de légumes,droguiste, pharmacien, marchand de journaux et tant d'autres .... la vie n'était pas facile mais on se parlait....on se faisait confiance....l'humain était là.
Maintenant, je vis dans le SO...pas loin de BDX... plus de boulanger ( des vrais ) plus de marchands de journaux, plus de vrais bouchers....etc ...mais plein de vendeur de bagnoles, de banques, d'assureurs...et un Simply Market triste à en crever.
Et je suis triste à la caisse du super market de voir les clients ne jamais ou presque dire bonjour aux caissières, ni merci tellement ils sont pris par leurs téléphones portables.
Avant j'aimais faire mes courses...maintenant c'est une corvée.

Écrit par : *MeL* | samedi, 05 janvier 2013

Oui autrefois la vie était plus conviviale, on prenait son temps, on rencontrait des voisins, maintenant au super marché, on se dépêche, on râle parce que la queue n'avance pas assez vite. Les temps ont bien changé et encore moi, dans ma bretagne, c'est encore un peu comme autrefois ! Bises Elisabeth, merci pour ton récit qui rappelle des souvenirs.

Écrit par : danae | dimanche, 06 janvier 2013

Pour ma famille, c était différent, on habitait dans une ferme isolée et pour acheter les commissions il fallait parcourir 7 km en voiture. Ma Mére avait passé son permis, mais mon pére ne la laissait pas conduire. Quelques contacts avec les commerçants, mais ma mére n avait pas le temps.
Bonne soirée Elisabeth
Latil

Écrit par : latil | mardi, 08 janvier 2013

Régis : oui je passe à chaque fois devant cette maison quand je vais dans ma ville natale.
Tietie : merci de ton passage.
Mel : il y a des supermarchés tristes, en effet, et on n'a pas de contact avec les autres clients. On dirait des automates.
Danae : les supermarchés sont tellement grands qu'on ne rencontre personne qu'on connait. Sauf à Inter. On rencontre quelquefois des gens de mon village.
Latil : donc tes parents faisaient les courses ensemble ? c'est pour cela que ta mère n'avait pas le temps et puis avec la ferme c'est du travail.. Bonne soirée.

Écrit par : elisabeth | mardi, 08 janvier 2013

Ma mère ne faisait pas de courses, il y avait le lait des vaches, les poules et leurs oeufs, le cochon à tuer dans la porcherie, les lapins, le potager et le verger. La première épicerie était à 7 km. On dit parfois que les gens vivaient heureux en ce temps là, je n'y crois pas beaucoup, la vie était extrêmement dure. Bonne soirée Elisabeth

Écrit par : Marie Bland | mardi, 08 janvier 2013

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