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lundi, 22 avril 2013

LE PROCES (Franz KAFKA)

On avait sûrement calomnié Joseph K..., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin.

La cuisinière de sa logeuse, Mme GRUBACH, qui lui apportait tous les jours son déjeuner à 8 heures, ne se présenta pas ce matin là. Ce n'était jamais arrivé, K... attendit encore un instant, regarda du fond de son oreiller la vieille femme qui habitait en face de chez lui et qui l'observait avec une curiosité surprenante, puis, affamé et étonné tout à la fois, il sonna la bonne. A ce moment on frappa à la porte et un homme entra qu'il n'avait encore jamais vu dans la maison. Ce personnage était svelte, mais solidement bâti, il portait un habit noir et collant, pourvu d'une ceinture et de toutes sortes de plis, de poches, de boucles et de boutons qui donnaient à ce vêtement une apparence particulièrement pratique sans qu'on pût cependant bien comprendre à quoi tout cela pouvait servir.

"Qui êtes-vous ?" demanda K... en se dressant sur son séant.

Mais l'homme passa sur la question, comme s'il était tout naturel qu'on le prit quand il venait, et se contenta de demander de son côté :

"Vous avez sonné ?

- Anna doit me porter le déjeuner", dit K... essayant d'abord muettement de découvrir par déduction qui pouvait être ce monsieur. Mais l'autre ne s'attarda pas à se laisser examiner ; il se retourna vers la porte et l'entrouvrit pour dire à quelqu'un qui devait se trouver juste derrière :

"Il veut qu'Anna lui apporte le déjeuner !"

Un petit rire suivit dans la pièce voisine ; à en juger d'après le bruit, il pouvait se faire qu'il y eût là plusieurs personnes. Bien que l'étranger n'eût pu apprendre de ce rire rien qu'il ne sût auparavant, il déclara : "C'est impossible..." à K... sur un ton de commandement.

"Voilà qui est fort, répondit K... en sautant à bas de son lit pour enfiler son pantalon. Je voudrais bien voir qui sont ces gens de la pièce à côté, et comment Mme GRUBACH m'expliquera qu'elle puisse tolérer qu'on vienne me déranger de la sorte".

livre,culture,écriture,kafka,société

 

Commentaires

Bonjour Elisabeth, cela donne envie de lire la suite !!! Des policiers qui viennent vous cueillir au saut du lit, faut qu'il y ait faute grave ! Bon aprmidi et bon courage pour la semaine. Bises

Écrit par : danae | lundi, 22 avril 2013

Tu fais du "teasing" Elisabeth...

Écrit par : sister for ever | mardi, 23 avril 2013

Sister : j'aguiche, et bien c'est pour donner envie de lire ! Je viens juste de le commencer.
Danae : je ne sais pas encore si c'est grave ou pas, je commence le livre. Bises à vous deux.

Écrit par : elisabeth | mardi, 23 avril 2013

un classique

Écrit par : laura | vendredi, 26 avril 2013

Laura : en livre de poche, dans ma valise ou mon sac, ça ne prend pas de place, ne pas s'en priver alors ...
Danae : une longue histoire, à lire !

Écrit par : elisabeth | samedi, 27 avril 2013

Dans les pays de l est, ce genre d histoire était courant, on ne savait pas avant la pérestroika, si le soir on allait loger chez soi ou en prison . Entre 1972 et 1980 je suis allé 29 fois dans ces pays, et j en ai entendu des récit semblable. Nous ne connaissons pas le prix de la liberté d expression car nous n en avons jamais été privé.
Bonne journée Elisabeth
Latil

Écrit par : Latil | lundi, 29 avril 2013

Kafka un de mes auteurs favoris à lire et à redécouvrir Peut être auras tu le courage de lire ou relire "le château" ?

Écrit par : Regis | mardi, 07 mai 2013

Latil : bien sûr que cela parle des pays de l'Est, nous avons depuis longtemps la liberté d'expression mais j'espère que cela va durer encore très longtemps.
Régis : je ne possède pas Le Château. On m'a dit que c'était difficile à lire Kafka mais je ne trouve pas.

Écrit par : elisabeth | mardi, 07 mai 2013

Les commentaires sont fermés.